Coût du travail

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Le coût du travail, presque synonyme de coût salarial, est le terme qu'emploient les patrons et économistes bourgeois pour désigner la part qu'ils laissent aux salariés sous forme de salaires. Le coût salarial unitaire prend en compte la productivité du travail.

1 Définitions[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Coût du travail et coût salarial[modifier | modifier le wikicode]

Le "coût du travail" est ce que coûte la force de travail au patron dans le procès de production. Le travail en lui-même produit une plus-value, donc il est un gain pour les exploiteurs. Ce gain est simplement plus ou moins élevé suivant le coût de la force de travail.

Le coût du travail comprend le coût salarial, qui en est la plus grande partie. Mais il englobe aussi l'ensemble des services en nature que le patron fournit aux travailleurs : eau fournie gratuitement, réductions sur les tickets restaurants, etc...

1.2 Coût salarial unitaire[modifier | modifier le wikicode]

Le coût salarial unitaire est le coût salarial rapporté à la productivité du travail. C'est cette grandeur (parmi d'autres) qui permet aux dirigeants de multinationales de juger de l'opportunité ou non de délocaliser. Pour schématiser, si dans le pays voisin les salaires sont deux fois moins élevés, mais la productivité 4 fois moins élevée, le coût salarial unitaire est en fait deux fois plus cher dans ce pays.

Bien sûr, la productivité du travail est en partie due aux techniques employées. Donc si une multinationale apporte avec elle ses moyens de production lors de la délocalisation, elle peut récupérer une bonne partie de la productivité de départ même si la productivité moyenne du pays d'accueil est faible. Cependant, la productivité est aussi en grande partie "sociale" : elle dépend de facteurs comme le niveau de formation des travailleurs ou leur capacité à "récupérer leur force de travail" en se reposant (ce qui est plus difficile dans une maquiladora), mangeant correctement (ce qui justement est difficile avec... un bas salaire).

2 Coût du travail et compétitivité[modifier | modifier le wikicode]

Le coût du travail est évidemment lié à la compétitivité des différents pays, c'est-à-dire leur attractivité pour les capitaux internationaux et leur capacité à exporter des marchandises moins chères.

On parle aussi de "compétitivité hors coûts" pour englober la part de compétitivité qui n'est pas liée au coût salarial unitaire. Par exemple, la capacité d'innovation, le niveau de gamme, la qualité du service-après-vente, l'effet de marque...

3 Données et enjeux
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En 1996, on estimait qu'au Royaume-Uni le coût salarial unitaire était inférieur de 20% par rapport à la France, et en Allemagne supérieur de 30%.

3.1 France - Allemagne[modifier | modifier le wikicode]

CoûtTravailFranceAllemagne.png

L'Allemagne, première puissance économique d'Europe, est vantée comme un modèle de rigueur et de labeur par les politiciens européens. En France la droite évoquent souvent la différence de coût du travail pour expliquer la différence de compétitivité et justifier la rigueur salariale.

Conscients de l'impopularité de cet axe martelé en permanence, la gauche et le centre essaient de tenir des discours plus nuancés. Le candidat François Holllande (PS) a expliqué dans sa campagne présidentielle de 2012 que l'austérité ne suffirait pas (même si le PS se préparait à devoir la mettre en place à un niveau sans précédent) et que l'important était une politique de relance keynésienne. Selon les partisans de François Bayrou (Modem - centre droit), la compétitivité hors coûts est le facteur déterminant de la compétitivité allemande : il suffirait que "la France, pays d'ingénieurs" se bouge et se positionne sur des produits plus "hauts de gamme".[1] Le Front de gauche nie aussi le problème, se bornant à défendre que la compétitivité est meilleure en France.[2]

Il est vrai qu'obtenir des comparaisons fiables est difficile entre pays assez proches économiquement comme la France et l'Allemagne.[3] Mais en revanche l'évolution relative du coût du travail dans les deux pays est sans ambiguité : depuis les attaques antisociales de Schröder en 2003-2005, il a été comprimé puis a stagné en Allemagne. L'observation est assez nette : dans la crise actuelle, l'Allemagne est le pays qui s'en sort le mieux en Europe.

4 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]