Grigory Ordjonikidze
Grigory Konstantinovitch Ordjonikidze (1886-1937), en géorgien გრიგოლ ორჯონიკიძე, était un bolchévik géorgien. Son surnom dans la clandestinité était « Sergo ».
Proche de Staline, il fut néanmoins assassiné lors des Grandes purges, notamment du fait de divergences sur la politique caucasienne à l'instigation de Lavrenti Beria[1]. Son assassinat fut le signal du lancement d'une purge stalinienne en Géorgie dans laquelle Beria a eu le rôle principal.
1 Biographie[modifier | modifier le wikicode]
Issu d'une famille de petits propriétaires terriens, Grigory Ordjonikidze naît le 24 octobre 1886 en Géorgie, dans l'Empire tsariste. Il fait des études de médecine et se lie avec les milieux subversifs de gauche. Il adhère au POSDR en 1903 et devient d'emblée bolchevik[2]. Il milite surtout à Bakou, où il fait la connaissance de Staline.
Après avoir obtenu son diplôme, il est arrêté pour port d'armes. Après sa libération, il s'exile en Allemagne, puis retourne en 1907 en Russie, à Bakou. C'est là qu'il travaille avec Staline. Il est arrêté et envoyé en Sibérie. Il parvient à s'en évader et à rejoindre la France.
De retour en Russie, il est arrêté en 1912 à Saint-Pétersbourg et envoyé dans un camp de travail. Lors de la révolution de février 1917, il est à Iakoutsk, où les bolcheviks prennent le pouvoir. Il retourne ensuite auprès de Staline à Petrograd pour y vivre les évènements de la révolution d'Octobre.
Pendant la guerre civile, il est l'un de ceux qui mettent en place le pouvoir des soviets dans le sud du pays. Il participe notamment à l'instauration éphémère de la République socialiste du Gilan.
En 1922, dans l'Affaire géorgienne, il défend avec Staline des méthodes brutales de russification. En 1924, il participe à la répression du soulèvement d'août en Géorgie.
En remerciement de sa collaboration, il devient entre 1926 et 1930 Président de la Commission centrale de contrôle du parti — qui organise les purges au sein du Parti communiste — et membre du Politburo (membre suppléant en 1926 et membre titulaire en 1930).
Il est commissaire du peuple à l'industrie lourde en 1932.
Mais Staline commence à soupçonner Ordjonikidze de vouloir s'allier à certains de ses adversaires, objet des prochaines Grandes Purges.
En désaccord avec Staline concernant la purge des cadres de l'industrie et en particulier le procès et l'exécution de son second Gueorgui Piatakov, Ordjonikidze est retrouvé mort le 18 février 1937 à Moscou, après avoir reçu la visite du secrétaire personnel de Staline, Alexandre Poskrebychev, suivi de membres du NKVD chargé de faire une perquisition à son domicile en présence de sa femme[3]. Par la suite, la majorité de sa famille et de ses subordonnés en Géorgie seront arrêtés, sommairement jugés et exécutésin camera d'une balle dans la nuque ou expédiés dans des goulags de Sibérie. La mort d'Ordjonikidze fut présentée comme un suicide. Grigory Ordjonikidze est inhumé dans la nécropole du mur du Kremlin.
2 Hommages posthumes[modifier | modifier le wikicode]
Plusieurs localités d'Union soviétique ont été nommées en son honneur et ont porté son nom, comme la ville d'Ordjonikidze en Ukraine, baptisée ainsi en 1956 jusqu'en 2016. Un croiseur de la classe Sverdlov a été nommé également Ordjonikidze. Une statue a été érigée en son hommage à Sotchi, dans le quartier de Bytkha, dans le parc du sanatorium Ordjonikidzé.
3 Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Cf Thaddeus Wittin, Beria..., 2014 chap
- ↑ « ORDJONIKIDZE GRIGORI KONSTANTINOVITCH (1886-1937) », sur www.universalis.fr (consulté le 6 septembre 2010)
- ↑ Cf Beria, chef de la police secrète stalinienne, Thaddeus Wittin, Paris: Nouveau Monde Poche, 2014, p 239
4 Sources et bibliographie[modifier | modifier le wikicode]
- « Missions spéciales : mémoires du maître-espion soviétique Pavel Soudoplatov », éd. du Seuil, 1994, (ISBN 2-02-021845-3), chapitre « Notices biographiques », p. 598.
- Thaddeus Wittin, Beria chef de la police secrète stalinienne, Nouveau Monde, 2014, trad de l'anglais (1972).Chap. "Requiem pour le cher Sergo".
- Simon Sebbagh Montefiore, Staline, la cour du Tsar Rouge.