Natchalo

De Wikirouge
Aller à la navigation Aller à la recherche

Le Natchalo (Le commencement) était le nom de plusieurs journaux russes.

1 1899[modifier | modifier le wikicode]

Un mensuel Natchalo fut lancé à Saint-Pétersbourg en janvier 1899 par les marxistes légaux. Il prenait la suite du Novoïé Slovo, réprimé par le tsarisme. Ses éditeurs étaient notamment Strouvé, Tougan-Baranovski et Kalmykova.

Parmi ceux qui écrivirent des articles pour le journal figurent Plékhanov, Zassoulitch, Lénine, Trotski.

En tout il y eut 5 numéros, entre janvier et mai 1899, bien que le numéro d'avril fut confisqué par les censeurs. A partir du numéro 2, le magazine prit la défense du révisionnisme de Bernstein. Les tensions commencent aussitôt avec les orthodoxes derrière Plékhanov.

Le journal fut finalement démantelé par le gouvernement en juin.[1]

2 1905[modifier | modifier le wikicode]

Pendant la révolution de 1905, suite au Manifeste d'octobre, il devenait possible de diffuser publiquement des journaux.

Un journal nommé Natchalo fut publié par Trotski, en collaboration avec les menchéviks, de novembre à décembre 1905.

Trotski était alors très populaire, parlait sans cesse dans des meetings, et collaborait à deux autres journaux : la Rousskaïa Gazetta (avec Parvus), et les Izvestia, organe officiel du Soviet de Saint-Pétersbourg. Trotski devient d'ailleurs président du Soviet.

Parmi tous les journaux Natchalo est le plus lu, le plus apprécié parmi les travailleurs de Pétrograd[2]

Les rapports entre la rédaction et la Novaïa Jizn bolchevique, selon Trotski, étaient

… des plus amicaux. Il n’y eut aucune polémique entre elles. On lut dans la Novaïa Jizn des bolcheviks : « Le premier numéro de Natchalo vient de paraître. Nos félicitations à notre compagnon de lutte. A signaler, dans ce premier numéro une brillante description de la grève de novembre, due au camarade Trotsky. » (...) Nos journaux se défendaient mutuellement contre la critique bourgeoise. Lénine était déjà arrivé quand la Novaïa Jizn prit la défense de mes articles sur la révolution permanente. Nos journaux, de même que nos fractions, tendaient à la fusion. Le comité central des bolcheviks, avec la participation de Lénine, adopta à l’unanimité une résolution dans laquelle il était dit, en substance, que la scission n’avait pu être que le résultat des conditions spéciales de l’émigration et que les événements de la révolution avaient détruit toute base de lutte entre fractions. Ce fut aussi la ligne que je défendis dans Natchalo, contre la résistance passive de Martov.[3]

Des années plus tard, Lénine pouvait encore écrire, « Souvenez-vous de Natchalo… Souvenez vous des articles dans l’esprit de « Witte est l’agent de la bourse, Strouvé est l’agent de Witte ». C’étaient d’excellents articles ! Et c’était une période excellente – nous n’étions pas alors en désaccord avec les mencheviks sur l’appréciation des cadets. »[4]

A l'inverse, le menchévik de droite Tchérévanine se rappelait tristement les années 1905-1906 :

« Les mencheviks [étaient] devenus, dans le feu de la révolution, de ces bolcheviks qui, à Pétersbourg, ont pris part à la grève de novembre, à l’établissement d’autorité de la journée de travail de huit heures, et au boycottage de la 1re Douma. »[5]

Parmi ces « détails de l'appréciation des événements » qui différenciait les groupes, Lénine cite celle-ci :

« Le Natchalo penchait vers la dictature du prolétariat. La Novaïa Jizn s'en tenait au point de vue de la dictature démocratique du prolétariat et de la paysannerie. »

L'expérience de 1905 fut en effet la matière principale à partir de laquelle Parvus et Trotski vont élaborer la théorie de la révolution permanente.

3 Sources[modifier | modifier le wikicode]

Glossaire MIA : français, anglais

  1. https://en.wikipedia.org/wiki/Nachalo
  2. Adalbert Gottlieb, Un titan de la révolution, Léon Davidovitch Trotsky, 1937
  3. Trotski, Ma vie, 1930
  4. Lenin, The Strength and Weakness of the Russian Revolution, Nashe Ekho, Nos. 11 and 12, April 5 and 7, 1907
  5. Lenin, Golos Sotsial-Demokrata and Cherevanin, Proletary No. 50, November 28 (December 11), 1909