Pouvoir des travailleur·ses

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La dictature du prolétariat est une formule militante employée par Marx à l'encontre de la dictature du capital sous ses différentes façades (démocratie bourgeoise, dictature fasciste...). Il s'agirait de la formation d'un nouvel Etat, dit ouvrier, où les travailleurs joueraient un rôle actif dans la construction du socialisme et dans la marche vers le communisme.

1 Les phases de la dictature

1.1 Révolution socialiste

Le prolétariat, opprimé par les dirigeants capitalistes, se soulève au sein d'une organisation ouvrière puissante et abattent le régime bourgeois à la tête du pouvoir, pour instaurer un nouveau pouvoir, celui des révolutionnaires. Ce processus, dénommé "révolution socialiste", est le fruit de la conscience des classes aiguisée par les crises modernes (crise économique, chômage, impérialisme...).

Selon Marx, il est nécessaire de détruire, au cours d'une révolution, l'Etat_bourgeois, qui, dans son fonctionnement et sa constitution même, ne peut répondre aux attentes des travailleurs. La tragique expérience de la Commune de Paris, achevée dans le sang, en est la plus flagrante preuve. Les marxistes_révolutionnaires s'opposent ainsi radicalement aux réformistes (ou opportunistes), qu'ils considèrent inféodés à l'idéologie dominante et donc au capitalisme.

1.2 Création d'un nouvel Etat

Les travailleurs ne devront cependant pas s'arrêter en chemin et constituer un nouvel Etat, dit ouvrier par Lénine. Les conseils ouvriers, structures pleinement démocratiques, coordonneraient le nouveau pays. Les travailleurs s'empareraient à la fois du pouvoir politique et du pouvoir économique (autogestion). Les modalités de ce nouvel Etat sont encore sujets à débats aux seins des courants révolutionnaires : par exemple, Trotsky s'était prononcé contre le droit de grève, ou du moins à sa limitation, au sein des entreprises collectivisées russes, estimant que les travailleurs, contrôlant leur Etat, devraient obtenir satisfaction. D'autres penseurs s'élevèrent contre cette réaction, estimant que les grèves représentent directement les intérêts généraux, au-delà de toute structure étatique, ouvrière ou non.

1.3 Extinction de l'Etat

Mais la victoire des forces socialistes ne peut être qu'imminente, et signera dès lors la fin des exploitations et la mise en place, à proprement parler, du communisme, sans Etat, ni monnaie ni exploitation. L'égalité sociale, enfin atteinte, signera la fin de la misère dans le monde.

2 La Russie soviétique était-elle un Etat ouvrier ?

Ce point fait l'objet de controverses importantes, y compris au sein des mouvements révolutionnaires. Ce passage de Wikipédia (qu'on pourrait cependant qualifier d'exagérément pessimiste), à propos de l'Etat soviétique issue de la guerre civile, le présente comme un Etat fort autoritaire :

Le pouvoir restaure aussi un puissant dirigisme sur l'économie et sur les ouvriers. Pour ce faire, il n'hésite pas à rétablir une discipline de fer dans les usines ou à faire réapparaître des pratiques honnies comme le salaire aux pièces, le livret de travail, le lock-out, le retrait des cartes de ravitaillement, l'arrestation et la déportation des meneurs de grèves. Des centaines de grévistes sont même fusillés. Les syndicats sont épurés, bolchevisés et transformés en courroie de transmission, les coopératives absorbées, les soviets transformés en coquilles vides. En 1920, Trotski suscite une vaste controverse en proposant la « militarisation » du travail.

Les léninistes arguent que les bolchéviks, au nom de la Révolution_d'Octobre (face aux réactionnaires) et dans les nécessités de la guerre civile et de la famine, dûrent s'imposer, quitte à utiliser des lois et mesures répressives, et à réprimer de grands mouvements paysans ou ouvriers (Tambov et Kronstadt notemment). D'autres courants considèrent que Lénine commit l'erreur fatale d'incarner la dictature du prolétariat dans la dictature d'un Parti, qui ne pouvait dégénérer qu'en une dictature bureaucratique. La majorité des penseurs s'accordent à dire que l'Etat soviétique était effectivement une dictature, mais pas celle du prolétariat.