Établissement (tactique)
La tactique de « s'établir » consiste pour un·e militant·e (généralement issu d'un milieu intellectuel ou autre) à se faire embaucher dans un milieu ouvrier pour pouvoir partager et connaître les conditions de vie ouvrières et exercer une influence politique, dans l'idée que la classe ouvrière a un rôle stratégique.
Lorsqu'une force politique décide d'inciter largement ses membres à s'établir, on parle de tournant ouvrier, de tournant vers l'industrie, etc.
1 Bref historique[modifier | modifier le wikicode]
C'est une pratique qui a existé depuis les débuts du mouvement socialiste moderne, qui cherchait à fusionner avec le mouvement ouvrier.
Cette tactique a été utilisée de façon assez massive dans les années 1960-1970 par des trotskistes (surtout Lutte ouvrière, mais également la Ligue communiste révolutionnaire) et des maoïstes.[1]
Robert Linhart raconte son expérience de l'établissement dans son livre L'Établi, publié en 1978. De même, l'écrivaine française Leslie Kaplan, elle aussi « établie » en usine à l'hiver 1968, en témoigne dans son livre L'Excès-l'usine publié en 1982[2].
Virginie Linhart, fille de Robert Linhart, s'intéressera aux milliers d'autres militant·es qui se sont établis.[3]
2 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ « Sur l'établissement », Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes, 1968.
- ↑ « Leslie Kaplan, made in USA », Libération, 8 janvier 2009 (critique par Claire Devarrieux du livre de Leslie Kaplan Mon Amérique commence en Pologne, cycle « Depuis maintenant », P.O.L, 226 p. : « Puis le couple charmant repart, laissant seule derrière lui, en mars 1960, une fille aînée de 16 ans en pleine ébullition. « Établie » l'hiver 1968, Leslie Kaplan vit à l'usine les événements de mai. »
- ↑ "Volontaires pour l'usine : vies d'établis", par Virginie Linhart, Paris, Le Seuil, 1994 ; rééd. 2010.