Terrorisme
Le terrorisme est un ensemble de modes d'actions centrés sur des coups d'éclats d'individus ou de groupes d'individus pour intimider un adversaire et obtenir des revendications.
1 Terrorisme gauchiste[modifier | modifier le wikicode]
A la fin du 19e siècle, une minorité d'anarchistes prône la propagande par le fait, c'est à dire des coups d'éclat, des insurrections, des sabotages, des assassinats... tout ce qu'on appellera "le terrorisme anarchiste". Selon eux, c'était pour "enfin passer aux actes".
« J'ai la conviction que le temps des grands discours théoriques est passé. Dans les neuf dernières années, on a développé au sein de l'Internationale plus d'idées qu'il n'en faudrait pour sauver le monde, si les idées seules pouvaient le sauver. Ce qui importe avant tout aujourd'hui, c'est l'organisation des forces du prolétariat » dira Bakounine en quittant l'A.I.T en 1873.
En pratique, ces insurrections alors que le rapport de force était mauvais pour les révolutionnaires, ont conduit à des répressions féroces et à les couper du mouvement ouvrier. C'est, en fait, un cas extrême de "gauchisme". Victor Serge, bien placé pour en parler, parlera de
« la théorie la plus néfaste, celle de l'illégalisme, qui transformait les idéalistes de la vie en camaraderie en spécialistes d'obscurs métiers hors-la-loi. »[1].
A propos de la lutte contre le tsarisme dans le début des années 1900, Trotski raconte : « C'étaient encore les étudiants qui préludaient à la lutte. Pris d'impatience, ils recoururent à des actes de terrorisme ».[2] Karpovitch tua Bogolyepov, ministre de l'Éducation, en 1901. Balmachov tua le ministre de l'Intérieur, Sipiaguine, en 1902.
Plus généralement, c'est un phénomène probablement favorisé en période de tassement des luttes sociales. Par exemple pendant les "30 glorieuses", avec ce qu'on appellera les années de plomb (Brigades rouges, RAF, Action directe, Weathermen, ALS...). Ces groupes considèrent leur "illégalisme" comme une authentique radicalité. Mais ne peut-on pas y voir un romantisme révolutionnaire plutôt individualiste ? Les révolutionnaires marxistes ne se soucient pas du Droit bourgeois, mais estiment qu'il est sans intérêt qu'une poignée d'individus se fasse plaisir à jouer avec des explosifs, d'autant plus quand la bourgeoisie, cachée derrière "l'opinion publique", peut facilement utiliser leur impopularité pour légitimer sa répression.
Bien sûr c'est tout autre chose sous un régime détesté (cf la Résistance) ou en période révolutionnaire (Commune de Paris, Révolution d'Octobre...)
« Dans les conditions d'une guerre civile, l'assassinat de certains oppresseurs cesse d'être du terrorisme individuel. Si un révolutionnaire faisait sauter le général Franco et son état-major, on doute que cet acte puisse susciter l'indignation morale. » Trotski, 1938
2 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Mémoires d'un Révolutionnaire, Victor Serge
- ↑ Léon Trotski, Ma vie, 1930