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Special pages :
Les causes de la guerre mondiale
| Auteur·e(s) | Ligue spartakiste |
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| Écriture | 1914 |
Mise en ligne puis traduction de l'allemand par Alex du site Matière et Révolution
Introduction.[modifier le wikicode]
Soudainement et de manière inattendue, l'horrible malheur de la guerre s'est abattu sur nous, une guerre comme le monde n'en a jamais connu.
Ampleur.[modifier le wikicode]
Presque toute l'Europe est en armes : l'Allemagne, l'Autriche, la Russie, la Serbie, la France, la Belgique, l'Angleterre, la Turquie, et peut-être d'autres pays encore seront-ils entraînés dans le conflit[1].
Des armées de millions d'hommes sont déjà engagées dans la bataille, et 25 à 30 millions d'autres attendent le signal pour se jeter les uns sur les autres.
Technique.[modifier le wikicode]
La technique du meurtre a atteint une perfection effroyable. Les fusils de petit calibre avec leur terrible puissance de pénétration, les mitrailleuses qui tirent 900 coups par minute, les éclats d'obus, mines flottantes, fils électriques, barbelés, canons de 42 cm, manœuvrés par plus de 100 personnes, tirés à distance, car sinon la pression atmosphérique tuerait les artilleurs, qui réduisent tout en bouillie et tuent les survivants avec les gaz toxiques de leurs obus géants.
Dans les airs, sur terre, sur l'eau et sous l'eau, les combattants s'affrontent.
Pertes terribles jusqu'à la mi-septembre :
36 531 morts, 159 165 blessés, 55 522 disparus ; 251 218 pertes totales. À la fin du mois d'octobre, ce chiffre a au moins triplé.
Conséquences économiques :[modifier le wikicode]
ralentissement du commerce, chômage, pénurie de denrées alimentaires (œufs, beurre, aliments pour animaux, etc.) et de matières premières d'ores et déjà.
Le changement le plus déprimant est celui qui semble avoir touché tout le monde, jusque dans nos propres rangs. On insulte les Russes, les Français et les Anglais, comme si Karl Marx n'avait jamais dit : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » Comme si nous ne nous étions jamais engagés, le 1er mai et lors de congrès internationaux, en faveur de la paix et de la fraternité entre les peuples.
Même des ouvriers syndiqués ont participé à la chasse aux espions et à la persécution des étrangers dès les premiers jours. Des députés du Reichstag et d'autres camarades « dirigeants » s'engagent volontairement ou envoient leurs fils comme volontaires. Les journaux du parti se laissent emporter par la frénésie de l'enthousiasme guerrier et du chauvinisme.
En revanche, il est du devoir de chaque camarade du parti, qui n'était pas seulement un membre cotisant, mais aussi un combattant convaincu, de garder la tête froide, de ne pas se laisser tromper par les apparences, par les décors de guerre extrêmement habilement construits, mais d'aller au fond des choses.
Il faut avant tout se poser la question des causes de cette guerre, car c'est à partir de celles-ci que nous pouvons évaluer correctement les événements et comprendre les tâches que nous devons accomplir pour empêcher qu'ils ne se reproduisent.
Distinguer les causes immédiates et les causes profondes.[modifier le wikicode]
L'assassinat de l'héritier du trône autrichien et tout ce qui s'ensuivit ne fut que l'étincelle qui mit le feu aux poudrières. Mais celles-ci étaient déjà prêtes depuis longtemps, et si cette étincelle ne les avait pas enflammées, une autre l'aurait fait.
Le danger de guerre était menaçait sans discontinuer depuis des années. À trois reprises déjà, l'Europe s'était retrouvée au bord de la guerre au cours du nouveau siècle, lors du conflit russo-autrichien de 1909 et lors de la crise marocaine de 1906 et 1911[2].
Quelles sont les forces motrices ? Elles sont avant tout de nature économique et découlent du développement capitaliste des dernières décennies.
Développement (uniquement esquissé, voir indications sur le matériel).[modifier le wikicode]
Grâce au développement technique, les forces de production ont connu une croissance considérable.
Conséquence : une surabondance de produits pour lesquels il n'y a pas de débouchés sur le marché intérieur. Une accumulation de capitaux toujours plus importants qui poussent à la valorisation, mais qui ne trouvent pas d'investissement rentable dans le pays.
1. Exportation de marchandises, 2. Exportation de capitaux.
1. En 1912, l'Allemagne a exporté : 10 691 millions de marks de marchandises, dont 5 883 millions = 55 % de matières premières et semi-finies, 2 945 millions = 27 % de denrées alimentaires.
2. Exportation de capitaux : selon Hilferding, le capital britannique à l'étranger s'élevait à 54 milliards en 1906, le capital français à l'étranger à 32 milliards en 1905 et le capital allemand à l'étranger à 26 milliards en 1906.
Les grands capitalistes, les groupes bancaires, prêtent de l'argent aux gouvernements des pays encore sous-développés et pauvres en capitaux pour financer leurs armées, la construction de chemins de fer et de routes, des systèmes d'irrigation, etc.
Conditions : taux d'intérêt élevés, couverture des besoins en marchandises auprès des créanciers, cession des droits miniers ou d'autres richesses du pays. Exemples : capital anglais en Égypte, capital français au Maroc, capital allemand en Turquie (chemin de fer de Bagdad).
L'État, rendu dépendant du capital par l'augmentation de la dette publique, devient le gardien des intérêts capitalistes à l'étranger :
1. vis-à-vis de l'État emprunteur, s'il ne remplit pas les conditions dans les délais impartis — d'abord « pression diplomatique », puis « démonstration militaire ou navale », enfin occupation du pays ;
2. vis-à-vis d'autres États capitalistes qui souhaitent également offrir à leurs propres capitalistes des possibilités d'investissement dans l'État endetté ou défendre des intérêts financiers déjà existants.
La politique d'expansion des États nationaux, l'impérialisme, accompagné d'une politique d'armement sans limites, suit la tendance à l'expansion du capital, créant ainsi des foyers de conflit permanents.
Causes particulières de la guerre actuelle :[modifier le wikicode]
1. L'opposition austro-serbo-russe (voir Bauer : La guerre des Balkans et la politique mondiale allemande, page 36 et pages 41-44) ;
2. l'opposition germano-anglaise (voir Bauer page 30 et le Tract social-démocrate XII : Impérialisme ou socialisme, pages 9-11).
Idées pour conclure.[modifier le wikicode]
Ce sont les intérêts capitalistes qui ont conduit à la guerre et qui devaient conduire à la guerre. Si nous comprenons cela, nous ne pouvons pas participer à la propagande nationaliste, nous ne pouvons pas nous joindre à l'enthousiasme guerrier, nous ne pouvons pas tomber dans le piège de la phrase « la patrie en danger ». Notre tâche doit plutôt être, dès maintenant et encore plus après la fin de la guerre, de mener un travail d'information intensif. Nous devons mener avec encore plus de dévouement et de sérieux la lutte contre un ordre social qui ne pouvait que conduire à de telles atrocités.Nous n'avons le choix qu'entre le capitalisme et la menace constante de guerre ou ---
Socialisme et paix mondiale.
Documents à recommander absolument :[modifier le wikicode]
Radek, L'impérialisme allemand et la classe ouvrière (éditions Bremer Verlag, 1912) ;
Bauer, La guerre des Balkans et la politique mondiale allemande (librairie Vorwärtsbuchhandlung, 1912) ; j
Tracts social-démocrates (numéro XII, éditions Vorwärts Verlag, 1912).
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28 juillet, déclaration de guerre de l'Autriche à la Serbie ; 1er août, déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie (...) Les Empires centraux [Allemagne et Autriche-Hongrie] furent soutenus par la Turquie (octobre 1914) et la Bulgarie (octobre 1915). Les Alliés [Russie, Serbie, Monténégro, France, Belgique, Angleterre et Empire britannique] obtinrent l'appui - total ou limité - du Japon (23 août 1914), de l'Italie (mai 1915), du Portugal (mars 1916), de la Roumanie (août 1916), des Etats-Unis (avril 1917), de la Grèce (juin 1917), du Brésil (octobre 1917)
A. Malet et J. Isaac, Histoire contemporaine, 1930
Le 28 juillet au matin, Vienne déclare la guerre à Belgrade. (...) Le 1er août, l'Allemagne (...) déclare la guerre à la Russie (...) le 3 août la guerre est déclarée à la France. (...) la Grande-Bretagne déclarera la guerre à l'Allemagne le 4 août (...) le 6 août l'Autriche-Hongrie à son tour déclarait la guerre aux nations en guerre avec l'Allemagne. (...) le Japon est entré dans la guerre contre l'Allemagne dès le 23 août 1914.
Réné Girault et Robert Frank, Histoire des relations internationales contemporaines, Tomes 1-2.
- ↑
C'est ainsi que de 1904 à 1914, l'Europe a vécu sous la menace presque constante de la guerre (...) Le débarquement de Guillaume II à Tanger (...) ouvre la première crise, marquée par la conférence d'Algésiras (1906). ... Puis vient une crise balkanique ... qui a pour cause l'annexion de la Bosnie Herzegovine par l'Autriche (1908), pour résultat une défaite diplomatique de la Russie (1909).
L'entrée de français à Fez (1911) et la riposte allemande --l'envoi d'un navire de guerre à Agadir -- déterminent une nouvelle crise marocaine ...
A. Malet et J. Isaac, Histoire contemporaine, 1930