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Special pages :
Lénine et l’émancipation de la femme
Auteur·e(s) | Nadejda Kroupskaïa |
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Écriture | 1933 |
Kroupskaïa, Nadejda Konstantinova (1869-1939), militante marxiste depuis 1891, arrêtée et déportée en 1896. Épouse Lénine en 1898 et fut sa principale collaboratrice. Secrétaire de rédaction de l’Iskra, elle organise son réseau clandestin de diffusion ainsi que la liaison des dirigeants bolcheviques à l’étranger avec les sections du parti en Russie. Dirige à la veille de la Première guerre mondiale avec Inéssa Armand la première revue d’émancipation féminine destinée aux ouvrières, « Rabotnitsa » (La travailleuse), qui existe encore de nos jours. Après la Révolution d’Octobre, se consacre aux questions pédagogiques et à la gestion des bibliothèques en tant qu’adjointe du Commissaire du peuple à l’Instruction publique, Lounatcharsky. Membre de la Commission centrale de contrôle du Parti bolchevique, elle est aussi membre de l’opposition unifiée jusqu’à sa capitulation devant Staline-Boukharine en 1927. (Note MIA)
Tout au long de son activité révolutionnaire, Lénine a beaucoup écrit et parlé de l’émancipation de la femme travailleuse, ouvrière et paysanne. Bien entendu, la cause de l’émancipation de la femme est organiquement liée à la lutte pour la cause ouvrière, à la lutte pour le socialisme.
Nous connaissons Lénine comme le chef des masses laborieuses, comme l’organisateur du parti, comme l’organisateur du pouvoir soviétique, nous le connaissons comme un combattant et un bâtisseur. Et chaque ouvrière, chaque kolkhozienne se doit de connaître l’ensemble de l’activité de Lénine, et pas seulement ce qu’il a dit de la position de la femme travailleuse, de son émancipation.
Mais c’est justement parce que l’amélioration de la situation de la femme est directement liée à la lutte de la classe ouvrière que Lénine s’arrête fréquemment dans ses discours et ses écrits sur cette question – on lui doit plus de quarante interventions sur ce problème –, et que chacune de ses interventions est indissolublement liée avec tout ce qui touchait et préoccupait Lénine à l’époque donnée.
Dès le début de son activité révolutionnaire, Lénine prêta une attention particulière à la situation de l’ouvrière et de la paysanne et à la participation de la femme au mouvement ouvrier. Comme on le sait il commença son travail pratiqué de révolutionnaire à Saint-Pétersbourg, où il organisa un groupe de social-démocrates qui effectuait un grand travail parmi les ouvriers de la ville, tirait des tracts illégaux, les distribuait dans les usines. Les tracts étaient habituellement adressés aux ouvriers. À cette époque, si les masses ouvrières étaient encore peu conscientes, le niveau de conscience des ouvrières était particulièrement bas ; c’était à elles que les patrons payaient les plus bas salaires, c’étaient leurs droits qu’ils violèrent de la façon la plus grossière. Voilà pourquoi les tracts s’adressaient habituellement aux seuls ouvriers (à l’exception de deux tracts aux ouvrières de la manufacture de tabac Laferme). Lénine rédigea un tract destiné aux ouvriers de la fabrique de drap Thornton (c’était en 1895), et bien que les ouvrières de cette fabriqué fussent parmi les plus retardataires, le jeune révolutionnaire commença le tract par ces mots : « Aux ouvriers et aux ouvrières de la fabrique Thornton »[1]. C’est un détail, mais un détail caractéristique.
Se trouvant en déportation, Lénine correspondait en 1899 avec l’organisation du parti (le Ier Congrès du parti s’était ténu en 1898) sur les sujets dont il voulait traiter dans la presse clandestine. Parmi ceux-ci, il cita la brochure La femme et la cause ouvrière. Dans cette brochure, Lénine voulait décrire la situation de l’ouvrière et de la paysanne et indiquer que le seul moyen d’en sortir était de prendre part au mouvement ouvrier. Seule la victoire de la classe ouvrière peut émanciper l’ouvrière et la paysanne.
Notant en 1901 la participation des ouvrières à la grève de l’usine Oboukhov [2] et les déclarations au tribunal de la jeune ouvrière Iakovléva, Lénine écrivait : « Le souvenir des héroïques compagnons assassinés ou torturés à mort dans les prisons décuplera l’énergie des nouveaux combattants et fera accourir à leur aide des milliers d'auxiliaires qui, telle Marfa lakovléva, cette jeune fille de dix-huit ans, proclameront bien haut : « Nous défendons la cause de nos frères ! » Non content des répressions policières et militaires qu’il exerce contre les manifestants, le gouvernement se propose de poursuivre encore ces derniers comme insurgés. Nous répondrons à cela en ralliant toutes les forces révolutionnaires, en appelant à nos côtés tous ceux qu’opprime l’arbitraire du tsar et en préparant méthodiquement l'insurrection du peuple entier ? » (V. Lénine, Ouvrés, Paris-Moscou, t. 4, p. 246.)
Lénine étudiait attentivement la vie et le travail des ouvrières, des paysannes, des femmes artisans. En prison, il étudiait les rapports, les données statistiques qui reflétaient la situation des paysans, de plus en plus entraînés dans l’orbite de l’industrie par la pratique d’activités artisanales, l’influence des usines sur leur culture et leur mode de vie. En même temps, il étudiait toutes ces questions du point de vue du travail des femmes. Il montre que l’apprêté paysanne charge la femme d’une mass de travail inutile et stupide (chacune des paysannes d’une grande famille ne lave que sa portion de table, fait à part la bouillie de son enfant, trait la vache spécialement pour lui).
Dans son livre Le développement du capitalisme en Russie [3] il décrit comment les propriétaires de bétail exploitent le travail des paysannes, comment les accapareuses exploitent le travail des dentellières, comment la grosse industrie émancipe la femme, comment, sous l’influence de son travail à l’usine, s’élargit l’horizon de l’ouvrière, comment elle devient plus instruite, plus indépendante, comment elle se libère des liens de la famille patriarcale. Le développement de la grosse industrie, selon Lénine, créera la base de la totale émancipation de la femme. Son article « L’une des victoires de la technique », rédigé en 1913, est caractéristique à cet égard.
Dans les pays bourgeois, les ouvriers doivent lutter pour l'égalité de droit des hommes et des femmes. Durant sa déportation, Lénine réfléchit beaucoup au programmé du parti. Il n’existait alors que l’ébauche de programme composée par le groupe « Libération du travail » [4]. Dans l’article « Projet de programme pour notre parti » consacrée à l’analyse de ce texte, Lénine écrivait qu’au point 9 de la partie pratique du programme, qui exigeait une « révision de toute notre législation civile et criminelle, [une] suppression des distinctions de caste et des peines incompatibles avec la dignité humaine » ; il faudrait ajouter : « attribution à la femme de droits égaux en tous points à ceux de l’homme » (soulignée par nous - N.K.) » (Lénine, Œuvrés, t. 33, pp. 45-46.)
En 1903, lorsque fut adopté le programme du parti, un point reprit cette idée. En 1907, faisant le bilan des travaux sur le Congrès international de Stuttgart [5], Lénine notait avec satisfaction qu’on avait condamné la pratique opportuniste des social-démocrates autrichiens qui avaient commencé la lutte pour les droits électoraux des hommes, remettant « à plus tard »› la lutte pour ceux des femmes. Le pouvoir soviétique, comme on le sait, a totalement égalisé les droits des hommes et des femmes.
« La Russie ne connaît plus cette bassesse, cette infamie et cette ignominie qu’est l’absence de droit ou l’inégalité des droits pour la femme, cette survivance révoltante de la féodalité et du Moyen Âge, replâtrée dans tous les pays du globe, sans exception aucune par la bourgeoisie cupide » (Lénine, Œuvrés, t. 30, pp. 154-155. ), disait Lénine lors du quatrième anniversaire de la Révolution d’Octobre.
Étudiant en 1913 les formes de la démocratie bourgeoise où se révèle l’hypocrisie de la bourgeoisie, Lénine s’arrêté en particulier sur la question de la prostitution, sur le fait que, tout en encourageant le commerce du corps féminin, en violentant des adolescentes sans défense, des fillettes dans les colonies, la bourgeoisie feint de lutter contre la prostitution. Lénine revient sur cette question en décembre 1919, notant que « l’Amérique libre et civilisée » (Lénine, Œuvrés, t. 26, p. l09.), organisé dans les pays vaincus l’achat des femmes pour les maisons de tolérance.
Lénine examine également en liaison étroite avec ce problème la question de la natalité, s’indigne de l’appel lancé aux ouvriers par certains intellectuels de refuser d’avoir des enfants, qui sont, disent-ils, condamnés à la misère, à toutes sortes de maux. C’est une conception petite-bourgeoise. les ouvriers voient les choses autrement. les enfants sont notre avenir. Et en ce qui concerne la misère, c’est une chose que l’on peut supprimer. Nous luttons contre le capitalisme : une fois la victoire remportée, nous créerons un avenir radieux pour nos enfants.
Et enfin, lorsqu’en 1916-1917, prévoyant l’approche de la révolution socialiste et réfléchissant à la mise en œuvre concrète de la construction du socialisme, à la façon dont il faut y faire participer les masses, Lénine accorde une attention particulière à la participation de la femme travailleuse à l’activité sociale, souligne la nécessité d’associer toutes les femmes à l’activité sociale. Dans huit articles de cette époque, il aborde cette question, inséparable, dans sa pensée, de la restructuration intégrale de la vie sociale sous le socialisme. Pour Lénine, l’effort de renouvellement exige impérieusement la participation des couches les plus retardataires de la population féminine à la gestion de l’État, la rééducation des masses dans le cours même de leur activité sociale.
Le travail social enseigne la gestion. « Nous né sommés pas des utopistes, écrivait Lénine avant Octobre, nous savons que le premier manœuvre ou la première cuisinière vénus ne sont pas sur-le-champ capables de participer à la gestion de l’État Sur ce point, nous sommes d’accord et avec les cadets [6], et avec Brechkovskaïa, et avec Tsérétéli [7]. Mais ce qui nous distingue de ces citoyens, c’est que nous exigeons la rupture immédiate avec le préjugé selon lequel seuls seraient en état de gérer l’État, d'accomplir le travail courant, quotidien de direction, les fonctionnaires riches ou issus de familles riches. Nous exigeons que l’apprentissage en matière de gestion de l’État soit fait par les ouvriers et les soldats conscients, et qu’on le commence sans tarder, c’est-à-dire qu’on commence sans tarder à faire participer à cet apprentissage tous les travailleurs, tous les citoyens pauvres ? » (Lénine, Œuvrés, t. 31, p. 280.)
Nous savons que le pouvoir soviétique a fait tout son possible pour faire participer à la gestion les paysannes, les kolkhoziennes, les ouvrières. Nous savons quelles grandes réalisations nous avons effectuées sur ce front…
Lénine salua ardemment l’éveil de la femme de l’Orient. Il accordait une importance particulière à l’essor des nationalités opprimées par le tsarisme et le capitalisme. Et on comprend la chaleur de son salut à la conférence des représentants des sections féminines des peuples des régions et républiques soviétiques de l'Orient. Parlant des réalisations du IIe Congrès de l’Internationale communiste [8], Lénine note que « le Congrès affermira la liaison avec le mouvement communiste des femmes, grâce à une conférence internationale des ouvrières organisée en même temps ».
En octobre 1932, nous avons fêté le quinzième anniversaire de l’existence du pouvoir soviétique, et nous avons dressé le bilan de nos réalisations sur tous les fronts, en particulier sur le front de l’émancipation des femmes.
Les femmes, nous le savons, ont pris la part la plus active à la guerre civile, beaucoup d’entre elles ont péri dans les combats, beaucoup se sont aguerries dans ces combats. Pour leur participation active à la guerre civile pour les Soviets, de nombreuses femmes ont été décorées de l’ordre du Drapeau Rouge. Beaucoup d’anciennes partisanes occupent actuellement des postes responsables. les femmes se sont mises avec opiniâtreté au travail social.
Les réunions des déléguées [9] sont l’école de l’activité sociale. En quinze ans, près de dix millions de délégués ont participé au travail de ces réunions. Au quinzième anniversaire de la Révolution d’Octobre il y avait dans les Soviets ruraux, les comités exécutifs, les Soviets municipaux de 20 à 25 % de femmes, et parmi les membres du C.E.C. [Comité exécutif central] et du C.E.C. de Russie 186 femmes. Pour toutes ces militantes, une telle activité est la source d’épanouissement.
Le nombré des femmes communistes augmenté également : en 1922, du vivant de Lénine, il n’y avait que 40 000 femmes communistes, en octobre 1932, il y en avait déjà plus d’un demi-million.
Ces dernières années, on a enregistré de grands progrès dans l’accomplissement de la consigné de Lénine visant à une totale émancipation de la femme. Au cours de ces dernières années, nous assistons à un développement immense de la grosse industrie, à sa transformation sur la basé de la technique moderne, sur la base de l’organisation scientifique du travail. Les mouvements de l’émulation socialiste et des travailleurs de choc, qui ont reçu une ampleur exceptionnelle, forment une attitude nouvelle, communiste, envers lé travail. Et il faut dire que là, les ouvrières ne font pas preuve de moins d’enthousiasme que les hommes. Nous voyons chaque jour des types nouveaux de travailleuses de choc, à l’endurance et à l’opiniâtreté immenses. Le travail ne prend pas la femme au dépourvu : sous l’ancien régime, la vie de la femme travailleuse était remplie d’un travail incessant, inlassable, mais c’était un labeur qu’on regardait de haut, qui portait la marque de l’esclavage ; maintenant, la femme travailleuse, rompue à la tâche, y apportant tout son acharnement, se tient aux premiers rangs des constructeurs du socialisme, aux rangs des héros du travail.
La collectivisation de l’agriculture a joué un rôle particulier dans l’émancipation de la femme. Lénine y voyait dès le début de son activité le moyen de réorganiser l’agriculture sur des bases socialistes. dès 1894, dans son livre Ce que sont les « amis du peuple » et comment ils luttent contre les social-démocrates [10], Lénine cité les paroles de Marx selon lesquelles après « l’expropriation des expropriateurs », c’est-à-dire lorsqu’on aura enlevé la terre aux propriétaires fonciers, les fabriques et les usines aux capitalistes, viendra le temps de la coopération (de la réunion – N.K.) de travailleurs libres et de leur possession commune (« collective », explique Lénine) de la terre et des moyens de production qu’ils produisent.
Après la Révolution d’Octobre, qui marqua le début de la totale « expropriation des expropriateurs », le pouvoir soviétique posa la question de l’organisation d’artels et de communes agricoles. On y attacha une attention particulière en 1918-1919, mais il fallut des années et des années, comme l’avait prévu Lénine, pour que la collectivisation devienne un phénomène de massé et prenne profondément racine.
La période de la guerre civile, où la lutte des classes engloba la campagne, l’implantation du pouvoir soviétique dans les campagnes, l’aide prolongée du pouvoir soviétique aux paysans, la diffusion de la culture à la campagne, préparèrent la possibilité de réaliser la collectivisation, qui grandit et se renforce dans la lutte contre les koulaks.
La petite et la moyenne exploitation réduisait la paysanne à un terrible esclavage. Elle la liait étroitement à l’économie individuelle, rétrécissait son horizon, la rendait esclave de son mari, qui la battait à mort. La petite économie paysanne créait un terrain favorable à la religion : « chacun pour soi et Dieu pour tous ». Lénine citait à maintes reprises ce dicton qui caractérise on ne peut mieux la psychologie du petit propriétaire. La collectivisation transforme le paysan de petit propriétaire en collectiviste, met fin à son isolément, s’attaque aux racines de la religion, émancipe la femme. La parole de Lénine : seul le socialisme émancipera la femme, se réalisé. Nous voyons actuellement à quel point s’est modifiée la situation de la femme au kolkhoze.
Le Congrès des travailleurs de choc des kolkhozes qui s’est tenu à la mi-février montré éloquemment quel chemin a parcouru la cause du travail en commun de la terre. Nous n’avons plus maintenant six mille, mais deux cent mille kolkhozes. On a parlé de la meilleure façon d’organiser le travail dans les kolkhozes. beaucoup de kolkhoziennes prenaient part au congrès. Le discours de la kolkhozienne Sopina de la région centrale des Terres Noires fut très éloquent et salué d’un tonnerre d’applaudissements par tout le Congrès. Participant à l’organisation des kolkhozes, la paysanne se développe, apprend à diriger, à lutter de toutes ses forces contré les koulaks [11], contre l’ennemi de classe.
La religion perd du terrain. Aujourd'hui la kolkhozienne vient à la bibliothèque et dit : « Pourquoi tu me donnes un livre où on dit simplement que Dieu n’existe pas, je le sais bien moi-même. Donne-moi un livre où on dise comment et pourquoi est apparue la religion, et comment et pourquoi la religion dépérira. » Au cours de ces dernières années, nous assistons à une croissance gigantesque de la conscience des masses. les sections politiques [12] des S.M.T. [Stations de Machines et de Tracteurs] (où entrent également des femmes) n’aideront pas seulement à renforcer les kolkhozes du point de vue économique, elles aideront les larges masses de kolkhoziens et de kolkhoziennes à vaincre les restes des vieilles conceptions, l’ignorance, l’absence de droits de la femme s’éloignera pour toujours dans le passé.
Dix ans se sont écoulées depuis la mort de Lénine. En commémorant cette date, nous vérifierons dans tous les secteurs comment nous accomplissons les préceptes de Lénine. Nous dresserons lé bilan. En ce qui concerne l’émancipation des femmes, sous la direction du parti, le précepte de Lénine s’accomplit.
Continuons toujours dans cette voie.
Le 30. XI.1933.
- ↑ « Aux ouvriers et aux ouvrières de la fabrique Thornton »
- ↑ Mouvement déclenché le 7 mai 1901 par des ouvriers de l’usine Oboukhov à Pétersbourg, qui tinrent tête héroïquement à la police et aux troupes. La grève fut déclenchée en signe de protestation contre le licenciement de 26 participants à la célébration du 1er mai. Le 7 mai, 5000 ouvriers arrêtèrent le travail, l’administration ayant refusé de réintégrer les licenciés. Les ouvriers exigeaient la journée de travail de huit heures, le 1er mai jour férié, la réintégration des licenciés, l’augmentation des salaires, etc. Les grévistes accueillirent à coups de pierres la police et les troupes qui voulaient les disperser. Ce n’est qu’après avoir reçu des renforts que celles-ci purent venir à. bout de la résistance vigoureuse des ouvriers. Il y eut des blessés et des tués. 800 personnes furent arrêtées dont 29 envoyées au bagne. La sauvagerie de la répression provoqua des grèves de protestation dans plusieurs entreprises de la ville. Le mouvement des ouvriers pétersbourgeois eut une grande importance dans l’histoire du mouvement ouvrier en Russie, il marqua le début d’une lutte politique déclarée de la classe ouvrière. (Note des Éditions du Progrès)
- ↑ Le Développement du capitalisme en Russie
- ↑ « Libération du travail » est le premier groupe marxiste russe fondé en 1883 à Genève par Plékhanov. En faisaient partie également Axelrod, Véra Zassoulitch et d’autres. Ce groupe fournit un grand effort pour diffuser le marxisme en Russie. Il éditait une Bibliothèque du socialisme moderne qui contenait les traductions de Marx et d”Engels (dont le Manifeste du Parti communiste, Travail salarie et capital, Socialisme utopique et socialisme scientifique), ainsi que plusieurs écrits dus aux membres du groupe, avant tout les travaux de Plékhanov, tels que Socialisme et lutte politique, Nos divergences. Ces travaux, ceux de Plékhanov notamment, faisaient la critique des théories populistes, exposaient les problèmes essentiels du socialisme scientifique. Le groupe « Libération du travail » commit une série d’erreurs, exagérant le rôle de la bourgeoisie libérale dans la révolution, sous-estimant celui de la paysannerie et de l’alliance entre le prolétariat et la paysannerie pour la victoire sur le tsarisme. Ce groupe n’était pas lié, dans son activité, avec le mouvement ouvrier de masse, il « ne fonda la social-démocratie que théoriquement et fit un premier pas à la rencontre du mouvement ouvrier » (Lénine). (Note des Éditions du Progrès)
- ↑ Il s’agit du Congrès socialiste international de Stuttgart (VIIe Congrès de la IIIe Internationale) qui se tint du 18 au 24 août 1907. Le P.O.S.D.R. y délégua 37 personnes. Lénine, Litvinov, Lounatcharski et d’autres camarades y représentaient les bolcheviques Le Congrès analysa les questions suivantes : 1) Militarisme et conflits internationaux ; 2) Rapports entre partis politiques et syndicats ; 3) Question coloniale ; 4) Immigration et émigration ouvrières et 5) Droit de vote pour les femmes. Le congrès vit s’opposer l’aile révolutionnaire du mouvement socialiste international, représentée par les bolcheviques russes, les social-démocrates de gauche allemands (entre autres Rosa Luxembourg), et l’aile opportuniste (Vollmar, Bernstein, etc.). Celle-ci essuya finalement une défaite, et le Congrès adopta les résolutions qui formulaient les tâches essentielles des partis socialistes dans l’esprit du marxisme révolutionnaire. (Note des Éditions du Progrès)
- ↑ Cadets (membres du Parti constitutionnel-démocrate), principal parti de la bourgeoisie libérale monarchiste en Russie, fondé en octobre 1905. Il comprenait des représentants de la bourgeoisie, des propriétaires fonciers, membres des zemstvos et des intellectuels bourgeois. Par la suite, les cadets devinrent les porte-parole de la bourgeoisie impérialiste. Ils s’efforçaient de conserver le tsarisme sous forme d’une monarchie constitutionnelle. Pendant la première guerre mondiale, les cadets soutinrent entièrement le gouvernement tsariste, contribuant de leur mieux à la réalisation des objectifs annexionnistes de la bourgeoisie impérialiste russe. En 1917, ils entrèrent au gouvernement provisoire bourgeois et s’appliquèrent à réprimer la révolution. Après la victoire de la Révolution d, Octobre, les cadets se montrèrent des ennemis irréductibles du pouvoir des Soviets, prirent part à toutes les actions contre-révolutionnaires et les campagnes des interventionnistes. (Note des Éditions du Progrès)
- ↑ Brechko-Brechkovskaïa Ekaterina Konstantinovna (1844-1934), vétérane révolutionnaire, connue sous le nom de « Grandmère de la révolution ». Issue de la petite noblesse, adhère au mouvement populiste dans les années 1870. Plusieurs fois arrêtée et emprisonnée ou déportée. En 1901, l’une des fondatrices du Parti socialiste-révolutionnaire et membre de son aile droite. S’exile à Genève puis aux États-Unis à partir de 1903. Revient en Russie pendant la Révolution de 1905 et est à nouveau déportée en Sibérie. Libérée par la Révolution de Février 1917, elle soutient le Gouvernement provisoire de Kerenski et son effort de guerre. Farouchement opposée aux bolcheviques, elle soutient le gouvernement S-R de Samara pendant la Guerre civile, puis émigre fin 1918. Tsereteli, Irakli Géorgievitch (1881-1959), dirigeant menchevique géorgien. Président du Comité exécutif des organisations étudiantes de Moscou (1901). Membre du POSDR et menchevique en 1903. Député à la Seconde Douma d’État (1906-1907). Membre du Comité exécutif du Soviet de Petrograd (1917), ministre des Postes et Télégraphes du Gouvernement provisoire de coalition (mai-juillet 1917) et ministre de l’Intérieur (juillet 1917). Quitte Petrograd pour la Géorgie à la veille de la révolution d’Octobre. Membre du Comité exécutif du Conseil National de Géorgie (1918-1920), refuse de reconnaître l’autorité de Moscou. Émigre après l’écrasement de la Géorgie menchevique par l’Armée rouge (1921) et se fixe aux États-Unis (Note MIA)
- ↑ Le IIe Congrès de l’Internationale communiste s’est tenu du 19 juillet au 7 août 1920 à Petrograd et à Moscou avec 218 délégués représentants 67 organisations de 37 pays. Ce congrès a posé les bases programmatiques, tactiques et organisationnelles de la nouvelle internationale. (Note MIA)
- ↑ Les réunions des déléguées furent organisées dans les fabriques et les usines, à la campagne et dans les cités ouvrières. De nombreuses ouvrières et paysannes prirent part à leurs élections. Les déléguées élues furent affectées aux organismes de l’administration soviétique, aux associations coopératives et aux syndicats (sections au sein des Soviets, diverses commissions) pour organiser et contrôler le travail des établissements scolaires et médicales, des crèches, des cantines, des magasins, etc. Dès les premières années du pouvoir des Soviets et jusqu’en 1933, les réunions des déléguées constituaient la principale forme du travail mené par le Parti communiste parmi les femmes. Ces réunions contribuèrent beaucoup à développer la conscience politique des femmes, à les faire participer à la gestion de l’État, à la vie politique du pays. Les réunions exerçaient leurs activités sous la direction des organisations de base du Parti, celui-ci désignant des militantes pour travailler parmi les femmes. Un grand nombre de femmes promues par la suite aux postes dirigeants dans les organismes du Parti, de l’administration et économiques, devaient faire leur apprentissage au moyen de cette forme d’engagement. (Note des Éditions du Progrès)
- ↑ Ce que sont les « amis du peuple » et comment ils luttent contre les social-démocrates
- ↑ Koulak (littéralement « le poing »), terme péjoratif employé pour désigner les paysans riches et leur brutalité dans l’exploitation des paysans pauvres. (Note MIA)
- ↑ Sections politiques, organismes politiques créés par le C.C. Du P.C.U.S. pour améliorer la direction et stimuler le travail politique dans les secteurs de l’édification socialiste qui acquéraient une importance toute particulière pour l’économie nationale et le pays dans son ensemble. Les sections politiques des stations de machines et de tracteurs furent créées en 1933 et existèrent jusqu’en 1934. (Note des Éditions du Progrès)