Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
aucun résumé des modifications
Ligne 91 : Ligne 91 :  
« Périssent donc enfin ces lois arbitraires, faites pour le bonheur de quelques individus au préjudice du genre humain, et périssent aussi ces distinctions odieuses qui rendaient certaines classes du peuple ennemies des autres. »<ref>Jean-Paul Marat, ''Plan de législation criminelle'', 1780</ref>
 
« Périssent donc enfin ces lois arbitraires, faites pour le bonheur de quelques individus au préjudice du genre humain, et périssent aussi ces distinctions odieuses qui rendaient certaines classes du peuple ennemies des autres. »<ref>Jean-Paul Marat, ''Plan de législation criminelle'', 1780</ref>
 
</blockquote>
 
</blockquote>
L’influence de Rousseau dominait largement, chez [[w:Joseph Saige|Saige]]<ref>Joseph Saige, ''[https://books.google.fr/books/about/%C3%89l%C3%A9ments_du_droit_public_fran%C3%A7ais_par.html?id=lLv3zQEACAAJ&redir_esc=y Catéchisme du citoyen]'', 1788</ref>, [[Olympe de Gouge]]<ref>Olympe de Gouge, ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k42599j.texteImage Le bonheur primitif de l’homme ou les rêveries patriotiques]'', 1789</ref>... Les revendications égalitaires s'expriment dans les cahiers de doléances, dans le cadre de la convocation des [[états généraux]].<ref>Jean-François Lambert, ''Précis de vues générales en faveur de ceux qui n’ont rien'', 1789</ref><ref>Louis-Alexandre Duwicquet d'Ordre, ''La vie et les doléances d’un pauvre diable pour servir de ce qu’on voudra aux prochains états généraux'', 1789</ref><ref>Dufourny de Villiers, ''Cahier du quatrième ordre, celui des pauvres journaliers, des infirmes, des indigents, etc., de l’ordre sacré des infortunés'', 1789</ref> Certains prennent la défense du « quatrième ordre », la [[paysannerie]], appelant au [[Réforme agraire|partage des terres]].<ref>Restif de La Bretonne,  ''Le plus fort des pamphlets. L’ordre des paysans aux états généraux'', 1789</ref><ref>Anonyme, ''Nécessité et moyens d’établir une loi agraire, d’assurer la subsistance des pauvres, de réformer le clergé et la constitution militaire'', 1789</ref> Un utopiste prolixe comme [[w:Nicolas Edme Restif de La Bretonne|Restif de la Bretonne]] se contente finalement de proposer quelques timides mesures (limiter le [[droit de succession]] en ligne collatérale, fixer le prix des denrées...).<ref>Restif de La Bretonne,  ''Le thesmographe'', 1789</ref> [[François Boissel|Boissel]] déclame contre la propriété privée.{{double image|right|Le Pere Duchesne.jpg|140|Jacques René Hébert.JPG|130|Représentation du [[Le Père Duchesne (Révolution française)|Père Duchesne]] (à gauche), [[personnage type]] populaire dont le nom est repris par [[Jacques-René Hébert]] (à droite) comme titre de son journal.}}Lorsque la [[Révolution française|Révolution]] éclate, les [[Utopie|utopistes]] sont confrontés à des camps politiques entre lesquels il devient nécessaire de choisir. La posture de la rêverie n'est plus tenable, et cela conduit à des évolutions notables : certains comme [[w:Nicolas Edme Restif de La Bretonne|Restif de la Bretonne]] tournent vite à la [[contre-révolution]], Marat défend le [[libéralisme économique]] face aux plus socialisants, tandis d'autres comme [[Gracchus Babeuf|Babeuf]] évoluent vers le communisme révolutionnaire. Certains comme [[w:Claude Fauchet (1744-1793)|Fauchet]] du [[Cercle social (club révolutionnaire)|Cercle social]], ou [[François-Joseph L’Ange|L'Ange]], tout en étant parmi les plus socialisants, sont poussés vers la droite par horreur de la violence révolutionnaire.
+
L’influence de Rousseau dominait largement, chez [[w:Joseph Saige|Saige]]<ref>Joseph Saige, ''[https://books.google.fr/books/about/%C3%89l%C3%A9ments_du_droit_public_fran%C3%A7ais_par.html?id=lLv3zQEACAAJ&redir_esc=y Catéchisme du citoyen]'', 1788</ref>, [[Olympe de Gouge]]<ref>Olympe de Gouge, ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k42599j.texteImage Le bonheur primitif de l’homme ou les rêveries patriotiques]'', 1789</ref>... Les revendications égalitaires s'expriment dans les cahiers de doléances, dans le cadre de la convocation des [[états généraux]].<ref>Jean-François Lambert, ''Précis de vues générales en faveur de ceux qui n’ont rien'', 1789</ref><ref>Louis-Alexandre Duwicquet d'Ordre, ''La vie et les doléances d’un pauvre diable pour servir de ce qu’on voudra aux prochains états généraux'', 1789</ref><ref>Dufourny de Villiers, ''Cahier du quatrième ordre, celui des pauvres journaliers, des infirmes, des indigents, etc., de l’ordre sacré des infortunés'', 1789</ref> Certains prennent la défense du « quatrième ordre », la [[paysannerie]], appelant au [[Réforme agraire|partage des terres]].<ref>Restif de La Bretonne,  ''Le plus fort des pamphlets. L’ordre des paysans aux états généraux'', 1789</ref><ref>Anonyme, ''Nécessité et moyens d’établir une loi agraire, d’assurer la subsistance des pauvres, de réformer le clergé et la constitution militaire'', 1789</ref> Un utopiste prolixe comme [[w:Nicolas Edme Restif de La Bretonne|Restif de la Bretonne]] se contente finalement de proposer quelques timides mesures (limiter le [[droit de succession]] en ligne collatérale, fixer le prix des denrées...).<ref>Restif de La Bretonne,  ''Le thesmographe'', 1789</ref> [[François Boissel|Boissel]] déclame contre la propriété privée.{{double image|right|Jacques Roux - gravure de J.-Frédéric Cazenave.jpg|120|Gracchus Babeuf (1760-1797).jpg|164|[[Jacques Roux]] et [[Gracchus Babeuf]], deux révolutionnaires précurseurs du socialisme}}Lorsque la [[Révolution française|Révolution]] éclate, les [[Utopie|utopistes]] sont confrontés à des camps politiques entre lesquels il devient nécessaire de choisir. La posture de la rêverie n'est plus tenable, et cela conduit à des évolutions notables : certains comme [[w:Nicolas Edme Restif de La Bretonne|Restif de la Bretonne]] tournent vite à la [[contre-révolution]], Marat défend le [[libéralisme économique]] face aux plus socialisants, tandis d'autres comme [[Gracchus Babeuf|Babeuf]] évoluent vers le communisme révolutionnaire. Certains comme [[w:Claude Fauchet (1744-1793)|Fauchet]] du [[Cercle social (club révolutionnaire)|Cercle social]], ou [[François-Joseph L’Ange|L'Ange]], tout en étant parmi les plus socialisants, sont poussés vers la droite par horreur de la violence révolutionnaire.
    
Les [[sans-culottes]], qui furent l'avant garde de la révolution, n'avaient pas de vision économique claire. La faim les poussait à la révolte contre les riches « accapareurs » (gros [[marchands]]), mais ils étaient eux-mêmes presque tous des petits patrons, qui ne voyaient rien au delà de la [[Propriété privée|propriété]]. Au plus fort de leur radicalisation, ils opposaient un vague [[égalitarisme]] à la [[Centralisation du capital|concentration du capital]], en revendiquant essentiellement le [[Loi du maximum|contrôle des prix du pain]].
 
Les [[sans-culottes]], qui furent l'avant garde de la révolution, n'avaient pas de vision économique claire. La faim les poussait à la révolte contre les riches « accapareurs » (gros [[marchands]]), mais ils étaient eux-mêmes presque tous des petits patrons, qui ne voyaient rien au delà de la [[Propriété privée|propriété]]. Au plus fort de leur radicalisation, ils opposaient un vague [[égalitarisme]] à la [[Centralisation du capital|concentration du capital]], en revendiquant essentiellement le [[Loi du maximum|contrôle des prix du pain]].

Menu de navigation