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Chacun à sa manière, [[Diderot]], [[Voltaire]], [[D’Holbach]], [[Helvétius]] et d’autres, révolutionnèrent le monde des idées avant la [[Révolution française]] en soumettant toutes les anciennes théories au crible de leur critique impitoyable. Leur cible principale était la [[religion]], et les préjugés dans leur ensemble, qui pour eux étaient la principale cause des malheurs, et le rationalisme allait progressivement apporter une ère de vérité de justice. S'ils faisaient des pas de géants vers des explications [[matérialistes]] de la nature, leur vision de l'histoire et de la morale restait profondément [[Idéalisme historique|idéaliste]]. Malgré tout, parmi eux des ébauches de critiques de l'organisation sociale ont été formulées, même si la plupart se limitent à une timide « bienfaisance » (mot inventé par l'[[w:Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre|abbé de Saint-Pierre]]), ou à des projets plus ambitieux mais utopiques.
 
Chacun à sa manière, [[Diderot]], [[Voltaire]], [[D’Holbach]], [[Helvétius]] et d’autres, révolutionnèrent le monde des idées avant la [[Révolution française]] en soumettant toutes les anciennes théories au crible de leur critique impitoyable. Leur cible principale était la [[religion]], et les préjugés dans leur ensemble, qui pour eux étaient la principale cause des malheurs, et le rationalisme allait progressivement apporter une ère de vérité de justice. S'ils faisaient des pas de géants vers des explications [[matérialistes]] de la nature, leur vision de l'histoire et de la morale restait profondément [[Idéalisme historique|idéaliste]]. Malgré tout, parmi eux des ébauches de critiques de l'organisation sociale ont été formulées, même si la plupart se limitent à une timide « bienfaisance » (mot inventé par l'[[w:Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre|abbé de Saint-Pierre]]), ou à des projets plus ambitieux mais utopiques.
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La critique sociale porta essentiellement sur la misère [[Paysannerie|paysanne]], le problème de la propriété foncière, ou la question du commerce des grains. Les utopies reposent largement sur  un passé agraire idéalisé, et sur une répartition juste d'une production à peine suffisante, sauf exception comme Morelly ou Collignon qui pressentent la société d’[[abondance]].
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La critique sociale porta essentiellement sur la misère [[Paysannerie|paysanne]], le problème de la propriété foncière, ou la question du commerce des grains. Les utopies reposent largement sur  un passé agraire idéalisé, et sur une répartition juste d'une production à peine suffisante, sauf exception comme [[Étienne-Gabriel Morelly|Morelly]] ou Collignon qui pressentent la société d’[[abondance]].
 
[[Fichier:Étienne-Gabriel Morelly.png|vignette|[[Étienne-Gabriel Morelly|Morelly]] est un précurseur oublié du communisme, mais qui eut une influence sur son époque, notamment sur [[Gracchus Babeuf|Babeuf]].]]
 
[[Fichier:Étienne-Gabriel Morelly.png|vignette|[[Étienne-Gabriel Morelly|Morelly]] est un précurseur oublié du communisme, mais qui eut une influence sur son époque, notamment sur [[Gracchus Babeuf|Babeuf]].]]
 
Parmi les auteurs des Lumières, certains considèrent la [[propriété privée]] comme une source d'injustice :  
 
Parmi les auteurs des Lumières, certains considèrent la [[propriété privée]] comme une source d'injustice :  
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Parmi ces écrivains qui estiment que l'homme en société est devenu moins vertueux, il y a souvent l'idée (Rousseau, Helvétius, Mably, Bernardin de Saint-Pierre...) que c'est le résultat de la multiplication des besoins, de trop de civilisation. Rousseau se proclama même ennemi des sciences et des arts jugés inséparables du luxe. Ce type de position s'enferme dans des postures moralisantes, et par ailleurs, impuissantes. A l'inverse, des penseurs comme [[w:François Jean de Chastellux|Chastellux]] ou [[w:Nicolas de Condorcet|Condorcet]] repoussaient les [[utopies]] et les idées d'un [[âge d'or]], défendant l'idée [[positiviste]] d'un progrès de la Raison, et plaçant le bonheur humain dans le futur.
 
Parmi ces écrivains qui estiment que l'homme en société est devenu moins vertueux, il y a souvent l'idée (Rousseau, Helvétius, Mably, Bernardin de Saint-Pierre...) que c'est le résultat de la multiplication des besoins, de trop de civilisation. Rousseau se proclama même ennemi des sciences et des arts jugés inséparables du luxe. Ce type de position s'enferme dans des postures moralisantes, et par ailleurs, impuissantes. A l'inverse, des penseurs comme [[w:François Jean de Chastellux|Chastellux]] ou [[w:Nicolas de Condorcet|Condorcet]] repoussaient les [[utopies]] et les idées d'un [[âge d'or]], défendant l'idée [[positiviste]] d'un progrès de la Raison, et plaçant le bonheur humain dans le futur.
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====La Révolution française et Babeuf====
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====La Révolution française====
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Les années 1780 sont un moment d'intense critique sociale. On y revendique l'égalité et la fin des privilèges aristocratiques. Mais si la critique de la grande [[Propriété privée|propriété]] y est récurrente, c'est en réalité au nom de l'idéal d'une société harmonieuse de petits propriétaires. Un idéal [[petit-bourgeois]] naïf et généreux.
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Ainsi par exemple [[w:Jacques Pierre Brissot|Brissot]] exprime de la compréhension pour ceux qui sont poussés au [[vol]]<ref>Jacques Pierre Brissot, ''Recherches philosophiques sur le droit de propriété et sur le vol considérés dans la nature et dans la société'', 1780</ref>, [[w:Jean-Louis Carra|Carra]] défend les notions « d’égalité morale, de propriété raisonnable »<ref>Jean-Louis Carra, ''Système de la raison ou le prophète philosophe'', 1782</ref>, et [[w:Jean-Paul Marat|Marat]] fustige une société qui oppose les classes :
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« Périssent donc enfin ces lois arbitraires, faites pour le bonheur de quelques individus au préjudice du genre humain, et périssent aussi ces distinctions odieuses qui rendaient certaines classes du peuple ennemies des autres, qui font que la multitude doit s’affliger du bonheur du petit nombre, que le petit nombre doit redouter le bonheur de la multitude. »<ref>Jean-Paul Marat, ''Plan de législation criminelle'', 1780</ref>
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Pourtant, dans les faits, la [[Révolution_française|Révolution française]] donna naissance à une [[République|République]] [[Bourgeoisie|bourgeoise]] qui réalisa non pas la justice et l’égalité éternelle et absolue mais l’égalité devant des lois le plus souvent faîtes pour protéger la propriété des possédants. Bien sûr c’était un immense progrès et le plus grand réalisable pour l’époque. Mais les grandes idées des philosophes étaient venues buter contre les faits [[Économie|économiques]] et sociaux. La nouvelle société n’était pas la société idéale rêvée par eux de la Justice et de la Raison.
 
Pourtant, dans les faits, la [[Révolution_française|Révolution française]] donna naissance à une [[République|République]] [[Bourgeoisie|bourgeoise]] qui réalisa non pas la justice et l’égalité éternelle et absolue mais l’égalité devant des lois le plus souvent faîtes pour protéger la propriété des possédants. Bien sûr c’était un immense progrès et le plus grand réalisable pour l’époque. Mais les grandes idées des philosophes étaient venues buter contre les faits [[Économie|économiques]] et sociaux. La nouvelle société n’était pas la société idéale rêvée par eux de la Justice et de la Raison.
    
Pendant la Révolution, dans leur lutte contre la noblesse féodale, les révolutionnaires de la bourgeoisie comme Robespierre ont pu se présenter comme des représentants, non pas seulement de leur [[Classe_sociale|classe sociale]], mais de tous les déshérités et opprimés. C’était vrai, dans une certaine mesure, puisqu’ils étaient en lutte à mort avec les partisans du retour à l’[[Ancien_régime|Ancien régime]].
 
Pendant la Révolution, dans leur lutte contre la noblesse féodale, les révolutionnaires de la bourgeoisie comme Robespierre ont pu se présenter comme des représentants, non pas seulement de leur [[Classe_sociale|classe sociale]], mais de tous les déshérités et opprimés. C’était vrai, dans une certaine mesure, puisqu’ils étaient en lutte à mort avec les partisans du retour à l’[[Ancien_régime|Ancien régime]].
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==== Le communisme de Babeuf ====
 
Pourtant dès son arrivée au pouvoir, la [[Bourgeoisie|classe bourgeoise]] a dû faire face à une [[Classe_ouvrière|classe de travailleurs]] encore très peu développée mais qui contestait déjà dans la lutte politique, par l’intermédiaire de quelques représentants décidés l’hégémonie de ceux de la bourgeoisie. C’est notamment le cas du premier "[[Communisme|communiste]]", [[Gracchus_Babeuf|Gracchus Babeuf]].
 
Pourtant dès son arrivée au pouvoir, la [[Bourgeoisie|classe bourgeoise]] a dû faire face à une [[Classe_ouvrière|classe de travailleurs]] encore très peu développée mais qui contestait déjà dans la lutte politique, par l’intermédiaire de quelques représentants décidés l’hégémonie de ceux de la bourgeoisie. C’est notamment le cas du premier "[[Communisme|communiste]]", [[Gracchus_Babeuf|Gracchus Babeuf]].
  

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