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== Époque moderne en Europe ==
 
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=== La réforme radicale (16<sup>e</sup> s.) ===
 
=== La réforme radicale (16<sup>e</sup> s.) ===
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====La Révolution française====
 
====La Révolution française====
Les années 1780 sont un moment d'intense critique sociale. On y revendique l'égalité et la fin des privilèges aristocratiques. Mais si la critique de la grande [[Propriété privée|propriété]] y est récurrente, c'est en réalité au nom de l'idéal d'une société harmonieuse de petits propriétaires. Un idéal [[petit-bourgeois]] naïf et généreux.
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Les années 1780 sont un moment d'intense critique sociale. On y revendique l'égalité et la fin des privilèges aristocratiques. Mais si la critique de la grande [[Propriété privée|propriété]] y est récurrente, c'est en réalité au nom de l'idéal d'une société harmonieuse de petits propriétaires. Un idéal [[petit-bourgeois]] naïf et généreux.  
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Ainsi par exemple [[w:Jacques Pierre Brissot|Brissot]] exprime de la compréhension pour ceux qui sont poussés au [[vol]]<ref>Jacques Pierre Brissot, ''Recherches philosophiques sur le droit de propriété et sur le vol considérés dans la nature et dans la société'', 1780</ref>, [[w:Jean-Louis Carra|Carra]] défend les notions « d’égalité morale, de propriété raisonnable »<ref>Jean-Louis Carra, ''Système de la raison ou le prophète philosophe'', 1782</ref>, et [[w:Jean-Paul Marat|Marat]] fustige une société qui oppose les classes :
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Ainsi par exemple [[w:Jacques Pierre Brissot|Brissot]] exprime de la compréhension pour ceux qui sont poussés au [[vol]]<ref>Jacques Pierre Brissot, ''Recherches philosophiques sur le droit de propriété et sur le vol considérés dans la nature et dans la société'', 1780</ref>, [[w:Jean-Louis Carra|Carra]] défend les notions « d’égalité morale, de propriété raisonnable »<ref>Jean-Louis Carra, ''Système de la raison ou le prophète philosophe'', 1782</ref>, et [[w:Jean-Paul Marat|Marat]] fustige une société qui oppose les [[Classes sociales|classes]] :
 
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« Périssent donc enfin ces lois arbitraires, faites pour le bonheur de quelques individus au préjudice du genre humain, et périssent aussi ces distinctions odieuses qui rendaient certaines classes du peuple ennemies des autres, qui font que la multitude doit s’affliger du bonheur du petit nombre, que le petit nombre doit redouter le bonheur de la multitude. »<ref>Jean-Paul Marat, ''Plan de législation criminelle'', 1780</ref>
 
« Périssent donc enfin ces lois arbitraires, faites pour le bonheur de quelques individus au préjudice du genre humain, et périssent aussi ces distinctions odieuses qui rendaient certaines classes du peuple ennemies des autres, qui font que la multitude doit s’affliger du bonheur du petit nombre, que le petit nombre doit redouter le bonheur de la multitude. »<ref>Jean-Paul Marat, ''Plan de législation criminelle'', 1780</ref>
 
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Pourtant, dans les faits, la [[Révolution_française|Révolution française]] donna naissance à une [[République|République]] [[Bourgeoisie|bourgeoise]] qui réalisa non pas la justice et l’égalité éternelle et absolue mais l’égalité devant des lois le plus souvent faîtes pour protéger la propriété des possédants. Bien sûr c’était un immense progrès et le plus grand réalisable pour l’époque. Mais les grandes idées des philosophes étaient venues buter contre les faits [[Économie|économiques]] et sociaux. La nouvelle société n’était pas la société idéale rêvée par eux de la Justice et de la Raison.
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L’influence de Rousseau dominait largement, chez Saige<ref>Joseph Saige, ''[https://books.google.fr/books/about/%C3%89l%C3%A9ments_du_droit_public_fran%C3%A7ais_par.html?id=lLv3zQEACAAJ&redir_esc=y Catéchisme du citoyen]'', 1788</ref>, Olympe de Gouge<ref>Olympe de Gouge, ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k42599j.texteImage Le bonheur primitif de l’homme ou les rêveries patriotiques]'', 1789</ref>... Les revendications égalitaires s'expriment dans les cahiers de doléances, dans le cadre de la convocation des [[états généraux]].<ref>Jean-François Lambert, ''Précis de vues générales en faveur de ceux qui n’ont rien'', 1789</ref><ref>Louis-Alexandre Duwicquet d'Ordre, ''La vie et les doléances d’un pauvre diable pour servir de ce qu’on voudra aux prochains états généraux'', 1789</ref><ref>Dufourny de Villiers, ''Cahier du quatrième ordre, celui des pauvres journaliers, des infirmes, des indigents, etc., de l’ordre sacré des infortunés'', 1789</ref> Certains prennent la défense du « quatrième ordre », la [[paysannerie]], appelant au [[Réforme agraire|partage des terres]].<ref>Restif de La Bretonne,  ''Le plus fort des pamphlets. L’ordre des paysans aux états généraux'', 1789</ref><ref>Anonyme, ''Nécessité et moyens d’établir une loi agraire, d’assurer la subsistance des pauvres, de réformer le clergé et la constitution militaire'', 1789</ref> Un utopiste prolixe comme [[w:Nicolas Edme Restif de La Bretonne|Restif de la Bretonne]] se contente finalement de proposer quelques timides mesures (limiter le [[droit de succession]] en ligne collatérale, fixer le prix des denrées...).<ref>Restif de La Bretonne,  ''Le thesmographe'', 1789</ref> [[François Boissel|Boissel]] déclame contre la propriété privée.
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La [[Révolution française]] donna naissance à une [[République]] [[Bourgeoisie|bourgeoise]] qui réalisa non pas la justice et l’égalité éternelle et absolue mais l’égalité devant des lois le plus souvent faîtes pour protéger la propriété des possédants. Bien sûr c’était un immense progrès et le plus grand réalisable pour l’époque. Mais les grandes idées des philosophes étaient venues buter contre les faits [[Économie|économiques]] et sociaux. La nouvelle société n’était pas la société idéale rêvée par eux de la Justice et de la Raison.
    
Pendant la Révolution, dans leur lutte contre la noblesse féodale, les révolutionnaires de la bourgeoisie comme Robespierre ont pu se présenter comme des représentants, non pas seulement de leur [[Classe_sociale|classe sociale]], mais de tous les déshérités et opprimés. C’était vrai, dans une certaine mesure, puisqu’ils étaient en lutte à mort avec les partisans du retour à l’[[Ancien_régime|Ancien régime]].
 
Pendant la Révolution, dans leur lutte contre la noblesse féodale, les révolutionnaires de la bourgeoisie comme Robespierre ont pu se présenter comme des représentants, non pas seulement de leur [[Classe_sociale|classe sociale]], mais de tous les déshérités et opprimés. C’était vrai, dans une certaine mesure, puisqu’ils étaient en lutte à mort avec les partisans du retour à l’[[Ancien_régime|Ancien régime]].
    
==== Le communisme de Babeuf ====
 
==== Le communisme de Babeuf ====
Pourtant dès son arrivée au pouvoir, la [[Bourgeoisie|classe bourgeoise]] a dû faire face à une [[Classe_ouvrière|classe de travailleurs]] encore très peu développée mais qui contestait déjà dans la lutte politique, par l’intermédiaire de quelques représentants décidés l’hégémonie de ceux de la bourgeoisie. C’est notamment le cas du premier "[[Communisme|communiste]]", [[Gracchus_Babeuf|Gracchus Babeuf]].
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Même si la Révolution française était avant tout dominée par l'idéal petit-bourgeois de la république de petits propriétaires, marginalement, certains imaginaient déjà une forme d'organisation [[collectiviste]]. C’est notamment le cas du premier "[[Communisme|communiste]]", [[Gracchus_Babeuf|Gracchus Babeuf]].
    
==Révolution industrielle du 19<sup>e</sup> siècle==
 
==Révolution industrielle du 19<sup>e</sup> siècle==

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