Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
aucun résumé des modifications
Ligne 9 : Ligne 9 :  
La pensée autour de cet âge d'or était parfois explicitée comme ayant un caractère cyclique (chez les Grecs, les Hindous...). Mais une autre vision plus linéaire, qui tend à s'imposer historiquement, place à la fois l'âge d'or au commencement et à la fin des temps : les trois grands monothéismes avec le retour au paradis après le Jugement dernier, le bouddhisme avec l'attente du bouddha Maitreya...  
 
La pensée autour de cet âge d'or était parfois explicitée comme ayant un caractère cyclique (chez les Grecs, les Hindous...). Mais une autre vision plus linéaire, qui tend à s'imposer historiquement, place à la fois l'âge d'or au commencement et à la fin des temps : les trois grands monothéismes avec le retour au paradis après le Jugement dernier, le bouddhisme avec l'attente du bouddha Maitreya...  
   −
Néanmoins les grandes [[religions]] instituées ont tendu à désamorcer ces espérances messianiques, en plaçant le paradis dans un au-delà inaccessible, et en insistant sur le respect du [[clergé]] et des hiérarchies sociales. Les religions dominantes se limitent en général à mettre plus ou moins en avant le devoir d'aumône envers les pauvres. Ce sont des penseurs plus marginaux qui ont ravivé les visions les plus radicales, et des mouvements « [[hérétiques]] ». Par exemple, [[w:Joachim de Flore|Joachim de Flore]] (12<sup>e</sup> siècle) a théorisé qu'une ère nouvelle de paradis terrestre allait arriver, et à sa suite toute une vague de [[mouvements millénaristes]] a eu lieu.  
+
==Antiquité==
 +
{{See also|Rome antique|Grèce antique|Chine antique|Luttes de classes en Inde{{!}}Inde|Luttes de classes en Iran{{!}}Iran}}
 +
Platon, imagina dans son livre ''[[w:La République|La République]]'' une société divisée en trois classes dont les dirigeants mettraient leurs biens en commun. Sparte, ancienne ville grecque du Péloponnèse, a adopté selon Plutarque un régime de communauté de biens au sein de sa [[Classe_dirigeante|<span class="mw-redirect">classe dirigeante</span>]].
 +
 
 +
== Révoltes au Moyen-Âge ==
 +
{{See also|Millénarisme|Moyen-Âge}}
 +
Les grandes [[religions]] instituées ont tendu à désamorcer les espérances [[Messianisme|messianiques]] qu'elles véhiculent, en plaçant le paradis dans un au-delà inaccessible, et en insistant sur le respect du [[clergé]] et des hiérarchies sociales. Les religions dominantes se limitent en général à mettre plus ou moins en avant le devoir d'aumône envers les pauvres. Ce sont des penseurs plus marginaux qui ont ravivé les visions les plus radicales, et des mouvements « [[hérétiques]] ».  
 +
 
 +
=== Europe ===
 +
Vers la fin du [[Moyen-âge en Europe]], toute une vague de révoltes [[Jacquerie|paysannes]] et plébéiennes ont eu lieu, au noms d'idéologies religieuses radicales, tôt ou tard condamnées comme [[hérésies]]. Celles-ci se sont beaucoup appuyées sur les idées de [[w:Joachim de Flore|Joachim de Flore]] (12<sup>e</sup> siècle), qui théorisait qu'une ère nouvelle de paradis terrestre allait arriver ([[mouvements millénaristes|millénarisme]]). On peut citer par exemple :
 +
 
 +
* La grande [[révolte des paysans anglais]] de 1381, avec la figure du prêtre [[John Ball (prêtre)|John Ball]] qui est souvent considéré comme le seul vrai révolutionnaire du Moyen-âge européen. Ce dernier est connu notamment pour sa harangue contre l'[[exploitation]] des nobles : ''«&nbsp;Quand Adam bêchait et Ève filait, où donc était le gentilhomme&nbsp;?&nbsp;»''
 +
* En France il y eut des mouvements qui tinrent tête militairement  à l'Église, comme les [[cathares]] (12<sup>e</sup> et 13<sup>e</sup> s.) et les [[w:Croisade des pastoureaux de 1251|Pastoureaux]] ([[w:Croisade des pastoureaux de 1251|1251]] et [[w:Croisade des pastoureaux de 1320|1320]]), mais aussi des mouvements qui étaient à l'origine des ordres monastiques tournés vers les pauvres et néanmoins condamnés pour hérésie, comme les [[béguards]] / [[w:Béguines|béguines]] et [[w:Fraticelles|fraticelles]] (13<sup>e</sup> s.).
 +
* En Italie les partisans de [[Fra Dolcino]] ou de [[Cola di Rienzo]] (14<sup>e</sup> s.)
 +
* En Allemagne les [[Flagellants]] (13<sup>e</sup> au 14<sup>e</sup> s.) et les [[Croisades contre les hussites|Taborites]] (15<sup>e</sup> s.)
 +
 
 +
=== Japon ===
 +
Le [[Moyen-Âge japonais|Japon médiéval]] a aussi connu des formes de dissidences religieuses populaires. Parmi les principaux monastères, on assistait à de l'accumulation de pouvoir économique et militaire, et à une corruption qui exaspéraient les masses populaires. En réaction, il y eut de très nombreux courants bouddhistes dissidents, en particulier  l'essor des mouvements [[w:Amidisme|amidistes]] dans la première moitié du 13<sup>e</sup> siècle. La [[w:Ikkō-shū|secte ikko]] sera la principale expression religieuse des grandes révoltes paysannes à partir de la moitié du 15<sup>e</sup> siècle.
   −
==Antiquité==
+
== Époque moderne en Europe ==
   −
Platon, imagina dans son livre ''[[w:La République|La République]]'' une société divisée en trois classes dont les dirigeants mettraient leurs biens en commun. Sparte, ancienne ville grecque du Péloponnèse, a adopté selon Plutarque un régime de communauté de biens au sein de sa [[Classe_dirigeante|<span class="mw-redirect">classe dirigeante</span>]].
+
=== La réforme radicale (16<sup>e</sup> s.) ===
 +
Au 16<sup>e</sup> siècle, la [[Réforme_protestante|Réforme]] ébranla l’Église catholique, ce qui fut en partie le reflet [[idéologique]] de la lutte de la [[bourgeoisie]] naissante face à une [[noblesse]] engoncée dans ses privilèges. Mais ce mouvement de remise en question a aussi suscité un ensemble de mouvements plus radicaux (« [[Réforme radicale]] ») exprimant des aspirations plus populaires et [[plébéiennes]]. Comme les mouvements religieux des siècles précédents, ces mouvements avaient une forte composante [[millénariste]] :
   −
==16<sup>e</sup> siècle - Thomas Münzer, Thomas More...==
+
* La [[Guerre_des_paysans_(1524-1526)|Guerre des paysans]] dans le Sud de l'Allemagne (1524-1526). Parmi ses différents inspirateurs, il y avait [[Thomas Müntzer]], qui voulait prendre au mot Luther et opérer un retour au [[christianisme primitif]], abolir la domination et l'inégalité.  
 +
* La [[Révolte de Münster]] (1534), durant laquelle les biens sont mis en commun dans la ville.
   −
Au 16<sup>e</sup> siècle, la [[Réforme_protestante|Réforme]] ébranla l'Eglise catholique, ce qui fut partiellement l'illustration de la lutte de la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] naissante face à une [[Noblesse|noblesse]] engoncée dans ses privilèges. Mais il y eut une tentative de pousser plus loin ce [[progressisme]] avec [[Thomas_Münzer|Thomas Münzer]], qui dirigea la [[Guerre_des_paysans_(1524-1526)|Guerre des paysans]] dans le Sud de l'Allemagne. Il voulait prendre au mot Luther et opérer un retour au [[christianisme primitif]], abolir la domination et l'inégalité. Ses idées empreintes de passéisme et de [[Religion|religiosité]] ne sont pas du [[Socialisme|socialisme]], mais s'inscrivaient déjà dans un mouvement contre les possédants.
+
===Les utopies des 16<sup>e</sup> et 17<sup>e</sup> s.===
   −
Dans le domaine littéraire et intellectuel, le livre [[L'Utopie|L'Utopie]] de Thomas More, qui décrit une société communautaire harmonieuse, aura un grand retentissement sur la pensée émancipatrice. On peut aussi citer un peu plus tard (1602) un écrit utopique du moine Tommaso Campanella, ''La Cité du Soleil''.
+
Dans le domaine littéraire et intellectuel, le livre [[L'Utopie]] de Thomas More, qui décrit une société communautaire harmonieuse, aura un grand retentissement sur la pensée émancipatrice. On peut aussi citer un peu plus tard (1602) un écrit utopique du moine Tommaso Campanella, ''La Cité du Soleil''.
   −
==17<sup>e</sup> siècle - Les Niveleurs==
+
===La Révolution anglaise et les Niveleurs (17<sup>e</sup> s.)===
    
Pendant la [[Révolution_anglaise|Révolution anglaise]], sous la République de Cromwell qui avait fait condamner le roi à mort en 1649, se développa un mouvement minoritaire très radical. Les [[Niveleurs|Niveleurs]] protestaient contre le fait que la grande majorité de la population était dépourvue de toute propriété. L’un de ces militants, Chamberlen, publia un programme prévoyant la nationalisation des biens du roi, du clergé, des entreprises commerciales, un minimum vital pour tous, la mise au service de la collectivité des biens nationalisés, une politique de grands travaux et l’exploitation des terres en friches sous le contrôle de l’État.
 
Pendant la [[Révolution_anglaise|Révolution anglaise]], sous la République de Cromwell qui avait fait condamner le roi à mort en 1649, se développa un mouvement minoritaire très radical. Les [[Niveleurs|Niveleurs]] protestaient contre le fait que la grande majorité de la population était dépourvue de toute propriété. L’un de ces militants, Chamberlen, publia un programme prévoyant la nationalisation des biens du roi, du clergé, des entreprises commerciales, un minimum vital pour tous, la mise au service de la collectivité des biens nationalisés, une politique de grands travaux et l’exploitation des terres en friches sous le contrôle de l’État.
   −
==18<sup>e</sup> siècle==
+
===18<sup>e</sup> siècle===
   −
===La philosophie des Lumières===
+
====La philosophie des Lumières====
    
Chacun à sa manière, [[Diderot|Diderot]], [[Voltaire|Voltaire]], [[D’Holbach|D’Holbach]], [[Helvétius|Helvétius]] et d’autres, révolutionnèrent le monde des idées avant la [[Révolution_française|Révolution française]] en soumettant toutes les anciennes théories au crible de leur critique impitoyable. A leurs yeux, la [[Religion|religion]], la conception de la nature, l’organisation sociale, tout, devait désormais justifier d’une existence raisonnable ou alors cesser d’exister. Le surnaturel jeté aux oubliettes, les principes découverts par la pensée issue du cerveau humain devaient légitimer désormais toute action, décision, association, etc. Pour ces [[Philosophie|philosophes]], le monde ne s’était jusque là laissé guider que par les préjugés mais le jour se levait, la superstition, l’injustice, le privilège, l’oppression, allaient être balayés par "la Vérité éternelle, la Justice éternelle, l’Égalité fondée sur la Nature, les droits inaliénables de l’homme".
 
Chacun à sa manière, [[Diderot|Diderot]], [[Voltaire|Voltaire]], [[D’Holbach|D’Holbach]], [[Helvétius|Helvétius]] et d’autres, révolutionnèrent le monde des idées avant la [[Révolution_française|Révolution française]] en soumettant toutes les anciennes théories au crible de leur critique impitoyable. A leurs yeux, la [[Religion|religion]], la conception de la nature, l’organisation sociale, tout, devait désormais justifier d’une existence raisonnable ou alors cesser d’exister. Le surnaturel jeté aux oubliettes, les principes découverts par la pensée issue du cerveau humain devaient légitimer désormais toute action, décision, association, etc. Pour ces [[Philosophie|philosophes]], le monde ne s’était jusque là laissé guider que par les préjugés mais le jour se levait, la superstition, l’injustice, le privilège, l’oppression, allaient être balayés par "la Vérité éternelle, la Justice éternelle, l’Égalité fondée sur la Nature, les droits inaliénables de l’homme".
Ligne 33 : Ligne 52 :  
Parmi les auteurs des Lumières, certains considèrent la propriété privée comme une source d'injustice&nbsp;: le curé Meslier, Morelly, Dom Deschamps ou Godwin.
 
Parmi les auteurs des Lumières, certains considèrent la propriété privée comme une source d'injustice&nbsp;: le curé Meslier, Morelly, Dom Deschamps ou Godwin.
   −
===La Révolution française et Babeuf===
+
====La Révolution française et Babeuf====
    
Pourtant, dans les faits, la [[Révolution_française|Révolution française]] donna naissance à une [[République|République]] [[Bourgeoisie|bourgeoise]] qui réalisa non pas la justice et l’égalité éternelle et absolue mais l’égalité devant des lois le plus souvent faîtes pour protéger la propriété des possédants. Bien sûr c’était un immense progrès et le plus grand réalisable pour l’époque. Mais les grandes idées des philosophes étaient venues buter contre les faits [[Économie|économiques]] et sociaux. La nouvelle société n’était pas la société idéale rêvée par eux de la Justice et de la Raison.
 
Pourtant, dans les faits, la [[Révolution_française|Révolution française]] donna naissance à une [[République|République]] [[Bourgeoisie|bourgeoise]] qui réalisa non pas la justice et l’égalité éternelle et absolue mais l’égalité devant des lois le plus souvent faîtes pour protéger la propriété des possédants. Bien sûr c’était un immense progrès et le plus grand réalisable pour l’époque. Mais les grandes idées des philosophes étaient venues buter contre les faits [[Économie|économiques]] et sociaux. La nouvelle société n’était pas la société idéale rêvée par eux de la Justice et de la Raison.
Ligne 41 : Ligne 60 :  
Pourtant dès son arrivée au pouvoir, la [[Bourgeoisie|classe bourgeoise]] a dû faire face à une [[Classe_ouvrière|classe de travailleurs]] encore très peu développée mais qui contestait déjà dans la lutte politique, par l’intermédiaire de quelques représentants décidés l’hégémonie de ceux de la bourgeoisie. C’est notamment le cas du premier "[[Communisme|communiste]]", [[Gracchus_Babeuf|Gracchus Babeuf]].
 
Pourtant dès son arrivée au pouvoir, la [[Bourgeoisie|classe bourgeoise]] a dû faire face à une [[Classe_ouvrière|classe de travailleurs]] encore très peu développée mais qui contestait déjà dans la lutte politique, par l’intermédiaire de quelques représentants décidés l’hégémonie de ceux de la bourgeoisie. C’est notamment le cas du premier "[[Communisme|communiste]]", [[Gracchus_Babeuf|Gracchus Babeuf]].
   −
==19<sup>e</sup> siècle==
+
==Révolution industrielle du 19<sup>e</sup> siècle==
    
[[Friedrich_Engels|Friedrich Engels]] définissait le [[Socialisme|socialisme]] moderne comme l’expression d’une double prise de conscience&nbsp;:
 
[[Friedrich_Engels|Friedrich Engels]] définissait le [[Socialisme|socialisme]] moderne comme l’expression d’une double prise de conscience&nbsp;:

Menu de navigation