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[[Période 1970-2010|Depuis les années 1980]] et le tournant [[Néolibéral|néolibéral]], la classe dominante cherche partout à lutter contre la dégradation des [[taux de profit]] en augmentant les [[Taux de survaleur|taux d'exploitation]], en particulier en précarisant le travail.  
 
[[Période 1970-2010|Depuis les années 1980]] et le tournant [[Néolibéral|néolibéral]], la classe dominante cherche partout à lutter contre la dégradation des [[taux de profit]] en augmentant les [[Taux de survaleur|taux d'exploitation]], en particulier en précarisant le travail.  
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Les économistes à son service s'empressent de justifier cette attaque anti-sociale. C'est d'abord "au nom de l'emploi" que l'on flexibilise : "si on laisse les patrons plus libres de licencier, ils auront moins peur d'embaucher". Globalement, cela n'a rien d'évident, puisque la précarisation a augmenté... en même temps qu'a augmenté le chômage.
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Les économistes à son service s'empressent de justifier cette attaque anti-sociale. C'est d'abord "au nom de l'emploi" que l'on flexibilise : "si on laisse les patrons plus libres de licencier, ils auront moins peur d'embaucher". A première vue, cela n'a rien d'évident, puisque la précarisation a augmenté... en même temps qu'a augmenté le chômage. On peut toutefois faire l'hypothèse que la hausse du chômage aurait été pire sans hausse de la précarité.  
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Mais l'économie dominante s'est néanmoins acharnée à démontrer que les différences de taux de chômage entre les pays sont liées à leur protection plus ou moins "rigide" du travail. Pour Michel Husson, «&nbsp;des centaines d’économistes ne sont payés qu’à établir ce type de démonstration&nbsp;» mais rien de sérieux ne permet de prouver ce lien.<ref>Michel Husson, [http://hussonet.free.fr/copflexi.pdf ''La fable de la flexibilité''], 2007</ref> On trouve en effet des pays où le chômage et la précarité sont faibles, comme la Suède ou la Norvège. En 2006, une étude de nombreux travaux sur cette question estimait que ces travaux ont été «&nbsp;guidés par la volonté de vérifier ou confirmer la théorie reçue, plutôt que de la confronter à un point de vue critique&nbsp;»<ref>David R. Howell, Dean Baker, Andrew Glyn &amp;amp; John Schmitt, [http://hussonet.free.fr/howell14.pdf Are Protective Labor Market Institutions Really at the Root of Unemployment ?] , Juillet 2006</ref>.
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Quoi qu'il en soit, l'économie dominante s'est acharnée à démontrer que les différences de taux de chômage entre les pays sont liées à leur protection plus ou moins "rigide" du travail. Les études de ce type mettent en face ce genre de graphique, indiquant que les pays où le chômage est faible sont ceux où le turn-over est plus important (on se retrouve plus facilement au chômage mais on y reste moins longtemps)<ref>''[https://voxeu.org/article/unemployment-labour-market-flexibility-and-imf-advice Unemployment, labour-market flexibility and IMF advice: Moving beyond mantras]'', Olivier Blanchard, Florence Jaumotte, Prakash Loungani, 18 October 2013</ref> :
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[[Fichier:Chômage Précarité Comparaison.png|centré|sans_cadre|649x649px]]
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Pour Michel Husson, «&nbsp;des centaines d’économistes ne sont payés qu’à établir ce type de démonstration&nbsp;» mais rien de sérieux ne permet de prouver ce lien.<ref>Michel Husson, [http://hussonet.free.fr/copflexi.pdf ''La fable de la flexibilité''], 2007</ref> On trouve en effet des pays où le chômage et la précarité sont faibles, comme la Suède ou la Norvège. En 2006, une étude de nombreux travaux sur cette question estimait que ces travaux ont été «&nbsp;guidés par la volonté de vérifier ou confirmer la théorie reçue, plutôt que de la confronter à un point de vue critique&nbsp;»<ref>David R. Howell, Dean Baker, Andrew Glyn &amp;amp; John Schmitt, [http://hussonet.free.fr/howell14.pdf Are Protective Labor Market Institutions Really at the Root of Unemployment ?] , Juillet 2006</ref>.
    
Une autre affirmation qui semble un peu plus fondée est que la flexibilité "permet d'ajuster plus rapidement le marché du travail à la demande"&nbsp;: on serait embauché plus rapidement en cas de reprise, mais aussi licencié plus rapidement en cas de crise... Rien ne permet de dire si c'est souhaitable&nbsp;: cela permet peut-être de réduire le chômage de longue durée pour quelques uns, mais cela augmente l'angoisse pour tous les travailleurs...
 
Une autre affirmation qui semble un peu plus fondée est que la flexibilité "permet d'ajuster plus rapidement le marché du travail à la demande"&nbsp;: on serait embauché plus rapidement en cas de reprise, mais aussi licencié plus rapidement en cas de crise... Rien ne permet de dire si c'est souhaitable&nbsp;: cela permet peut-être de réduire le chômage de longue durée pour quelques uns, mais cela augmente l'angoisse pour tous les travailleurs...
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Dans certains cas, de façon surprenante, les patrons ont intérêt à préférer un [[CDI|CDI]] qu'un contrat précaire.  
 
Dans certains cas, de façon surprenante, les patrons ont intérêt à préférer un [[CDI|CDI]] qu'un contrat précaire.  
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Par exemple, à Mc Donalds, on préfère embaucher en CDI. De cette façon, si une-e salarié-e a envie de partir (ce qui arrive souvent vu l'aspect "petit boulot", ou encore la pression qui peut vite devenir insupportable), il/elle doit démissionner et n'a donc pas droit à des [[Assurance_chômage_en_France|indemnités de chômage]].
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Par exemple, à Mc Donalds, on préfère embaucher en CDI. De cette façon, si un-e salarié-e a envie de partir (ce qui arrive souvent vu l'aspect "petit boulot", ou encore la pression qui peut vite devenir insupportable), il/elle doit démissionner et n'a donc pas droit à des [[Assurance_chômage_en_France|indemnités de chômage]].
    
==Notes et sources==
 
==Notes et sources==

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