Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
8 404 octets ajoutés ,  30 décembre 2020 à 04:41
aucun résumé des modifications
Ligne 24 : Ligne 24 :  
« J’ai attaqué le comité de rédaction violemment parce qu’il oublie parfois que l’organe central – le ''[[Sotsial-demokrat|Sotsial-Demokrat]]'' – n’existe pas seulement pour les camarades de l’étranger qui sont familiers avec les querelles du parti, mais surtout pour les camarades de Russie. »<ref>O. Piatnitsky, ''Memoirs of a Bolshevik'', London n.d., p. 57.</ref>
 
« J’ai attaqué le comité de rédaction violemment parce qu’il oublie parfois que l’organe central – le ''[[Sotsial-demokrat|Sotsial-Demokrat]]'' – n’existe pas seulement pour les camarades de l’étranger qui sont familiers avec les querelles du parti, mais surtout pour les camarades de Russie. »<ref>O. Piatnitsky, ''Memoirs of a Bolshevik'', London n.d., p. 57.</ref>
 
</blockquote>
 
</blockquote>
 +
 +
== La ''Pravda'' de 1905 ==
 +
Un journal nommé ''Pravda'' fut publié en 1905.
 +
{{...}}
    
==La ''Pravda'' de Trotski==
 
==La ''Pravda'' de Trotski==
Un journal nommé Pravda fut publié en 1905.
+
A partir de 1908, [[Léon Trotski|Trotski]] publia une ''Pradva'' à Vienne.
 +
 
 +
En janvier 1910, une séance plénière du comité central, semble consacrer le succès d'une [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie#La r.C3.A9unification de 1910|politique de réunification du parti]] voulue par les unitaires parmi les [[menchéviks]] (contre [[Liquidationnisme|les plus droitiers]]) et les [[bolchéviks]] (contre [[Lénine]]). Entre autres décisions, les journaux bolchevique et menchevique, le ''[[Proletarii]]'' et la ''[[Goloss Sotsial-Demokrata]],'' vont disparaître pour laisser la place au  ''[[Sotsial-demokrat]]'', et le bolchevik [[Lev Kamenev|Kamenev]] est coopté au comité de rédaction de la ''[[Pravda (Trotski)|Pravda]]'', qui devient journal officiel du parti.
 +
 
 +
Trotski alla jusqu’à saluer les résultats du plénum de Paris comme « le plus grand événement de l’histoire de la social-démocratie russe ».<ref>''Pravda'', Vienne, 12 février, 1910</ref>
   −
A partir de 1908, [[Léon Trotski|Trotski]] publia une ''Pradva'' à Vienne. Peu de temps après, [[Kamenev|Kamenev]] se joignit à lui.
+
Mais la [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie#La r.C3.A9unification de 1910|réunification]] tourne vite court, en particulier lorsque les menchéviks [[Liquidationnisme|liquidateurs]] invités à se joindre au comité central refusèrent d’avoir le moindre rapport avec l’organisation clandestine. Les leaders menchéviks [[Fedor Dan|Dan]] et [[Julius Martov|Martov]] refusèrent de se désolidariser clairement, de même que Trotski qui « suspendit son jugement »<ref>Cité in I. Deutscher, ''Le prophète armé'', Paris, Julliard, 1962, p. 347.</ref>. [[Lev Kamenev|Kamenev]] le pressa en vain d’adopter une attitude plus ferme.
    
==La ''Pravda'' bolchévique==
 
==La ''Pravda'' bolchévique==
Ligne 35 : Ligne 43 :  
La décennie 1910 commença avec un nouveau départ des luttes. Les luttes [[Mouvement étudiant|étudiantes]] connaissent un essor à partir de 1910, suivie de luttes ouvrières. Le [[chômage]] diminue à ce moment, et la combativité augmente. Il y aura 100 000 grévistes en 1911, dans des grèves partielles, et 400 000 le 1<sup>er</sup> mai. La [[fusillade de la Léna]], en avril 1912, enflamme les masses. Cette remontée convainc Lénine de l'urgence de rebâtir un appareil prêt. Sous la direction de [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]], les bolcheviks organisent à Longjumeau une école de cadres : les militants ainsi formés pénètrent illégalement en Russie pour y resserrer les contacts et préparer une conférence nationale. Mais la police veille : successivement [[Alexeï Rykov|Rykov]], puis [[Noguine]] sont arrêtés ; c'est finalement [[Grigory Ordjonikidze|Ordjonikidzé]] qui parvient à mettre sur pied en Russie un comité d'organisation, avec l'aide du clandestin [[Leonid Sérébriakov|Sérébriakov]].
 
La décennie 1910 commença avec un nouveau départ des luttes. Les luttes [[Mouvement étudiant|étudiantes]] connaissent un essor à partir de 1910, suivie de luttes ouvrières. Le [[chômage]] diminue à ce moment, et la combativité augmente. Il y aura 100 000 grévistes en 1911, dans des grèves partielles, et 400 000 le 1<sup>er</sup> mai. La [[fusillade de la Léna]], en avril 1912, enflamme les masses. Cette remontée convainc Lénine de l'urgence de rebâtir un appareil prêt. Sous la direction de [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]], les bolcheviks organisent à Longjumeau une école de cadres : les militants ainsi formés pénètrent illégalement en Russie pour y resserrer les contacts et préparer une conférence nationale. Mais la police veille : successivement [[Alexeï Rykov|Rykov]], puis [[Noguine]] sont arrêtés ; c'est finalement [[Grigory Ordjonikidze|Ordjonikidzé]] qui parvient à mettre sur pied en Russie un comité d'organisation, avec l'aide du clandestin [[Leonid Sérébriakov|Sérébriakov]].
   −
La conférence, organisée en janvier 1912 à Prague, réunit suffisamment d'organisations clandestines de Russie pour amorcer une réunification, même si elle provoque la rupture de groupes (surtout [[menchéviks]]) de l'émigration, qui ne la reconnaissent pas (''«&nbsp;[[bloc d'août]]&nbsp;»'').
+
La conférence, organisée en janvier 1912 à Prague, réunit suffisamment d'organisations clandestines de Russie pour amorcer un renouveau de la structuration en Russie, même si elle provoque la rupture de groupes (surtout [[menchéviks]]) de l'émigration, qui ne la reconnaissent pas (''«&nbsp;[[bloc d'août]]&nbsp;»'').
   −
=== Lancement en mai 1912 ===
+
Sur proposition de [[Alexandre Voronski|Voronski]], le conférence retient l'idée d'un journal légal quotidien est retenue. Pour cela, la rédaction de la ''[[Zvezda]]'' (organe de la fraction social-démocrate à la [[Douma d'État de l’Empire russe|Douma]]), qui était passée aux mains des bolchéviks, sera réutilisée. A l’indignation de [[Léon Trotski|Trotski]], le nouveau journal s’appropria le titre de ''Pravda''.
Sur proposition de [[Alexandre Voronski|Voronski]], l'idée d'un journal légal quotidien est retenue. Pour cela, la rédaction de la ''[[Zvezda]]'' (organe de la fraction social-démocrate à la [[Douma d'État de l’Empire russe|Douma]]), qui était passée aux mains des bolchéviks, sera réutilisée.
      +
===Lancement en mai 1912===
 
Le premier numéro de la ''Pravda'' fut publié à Saint-Pétersbourg sous la direction de Lénine le 5 mai 1912 ([[a.s]] : 22 avril). Avant son lancement, une grande compagne d’agitation s’était tenue dans les usines pour encourager les souscriptions publiques.  
 
Le premier numéro de la ''Pravda'' fut publié à Saint-Pétersbourg sous la direction de Lénine le 5 mai 1912 ([[a.s]] : 22 avril). Avant son lancement, une grande compagne d’agitation s’était tenue dans les usines pour encourager les souscriptions publiques.  
   −
Pendant plus d'une année encore,  [[Gueorgui Plekhanov|Plékhanov]] sera parmi ses collaborateurs. En août 1913, il cesse de collaborer à la ''Pravda'', et tente d'organiser sa propre fraction avec le journal ''[[Edinstvo]]'' (Unité) et rallie finalement le [[bloc d'août]].
+
Pendant plus d'une année encore,  [[Gueorgui Plekhanov|Plékhanov]] sera parmi ses collaborateurs. [[Alexandre Bogdanov|Bogdanov]] et le reste du groupe de ''[[Vperiod|Vpériod]]'' furent également invités à contribuer, mais, à l’exception d’[[Grigori Alexinski|Alexinski]], ils ne firent pas long feu. Lénine était très content que Plékhanov et Alexinski écrivent pour la ''Pravda''.
   −
Lénine, qui s'est installé à Cracovie (alors en [[Empire austro-hongrois|Autriche-Hongrie]] et proche de la frontière avec l'[[Empire russe]]), dirige de là l'activité des bolcheviks, pousse [[Yakov Sverdlov|Sverdlov]] à la direction de la ''Pravda'' à la place de [[Staline]].  
+
Lénine, qui s'est installé à Cracovie (alors en [[Empire austro-hongrois|Autriche-Hongrie]] et proche de la frontière avec l'[[Empire russe]]), dirige de là l'activité des bolcheviks, pousse [[Yakov Sverdlov|Sverdlov]] à la direction de la ''Pravda'' à la place de [[Staline]].
    
Au lancement de la revue, deux membres clés sont des agents infiltrés de l'[[Okhrana]] : [[Miron Tchernomazov|Tchernomazov]], éditorialiste et rédacteur en chef, et  [[Roman Malinovski|Malinovski]], trésorier. De Malinovski, la police obtint une liste complète des donateurs du journal et des abonnés. Staline et Sverdlov seront arrêtés à cause de lui.
 
Au lancement de la revue, deux membres clés sont des agents infiltrés de l'[[Okhrana]] : [[Miron Tchernomazov|Tchernomazov]], éditorialiste et rédacteur en chef, et  [[Roman Malinovski|Malinovski]], trésorier. De Malinovski, la police obtint une liste complète des donateurs du journal et des abonnés. Staline et Sverdlov seront arrêtés à cause de lui.
   −
=== Esquiver la censure ===
+
===Esquiver la censure===
 
Interdite au bout de 40 jours, elle reparaît sous le titre de ''Rabotchaïa Pravda'' pour 17 numéros; à nouveau interdite, elle sera successivement la ''Severnaïa Pravda'' pour 31 numéros, la ''Pravda Trouda'' pour 20, ''Za Pravkou'' pour 51, ''Proletarskaïa Pravda'' pour 16 numéros, ''Pout Pravdy'' pour 91 : à cette date elle se transformera en revue, ''Rabotchii'', puis ''Troudovskaïa Pravda,'' et sera réprimée définitivement le 8 juillet 1914.
 
Interdite au bout de 40 jours, elle reparaît sous le titre de ''Rabotchaïa Pravda'' pour 17 numéros; à nouveau interdite, elle sera successivement la ''Severnaïa Pravda'' pour 31 numéros, la ''Pravda Trouda'' pour 20, ''Za Pravkou'' pour 51, ''Proletarskaïa Pravda'' pour 16 numéros, ''Pout Pravdy'' pour 91 : à cette date elle se transformera en revue, ''Rabotchii'', puis ''Troudovskaïa Pravda,'' et sera réprimée définitivement le 8 juillet 1914.
    
Le journal parvint à se faire publier entre 1912 et 1914 malgré les actions en justice, les démantèlements, les détentions de militants, les amendes et les procès.
 
Le journal parvint à se faire publier entre 1912 et 1914 malgré les actions en justice, les démantèlements, les détentions de militants, les amendes et les procès.
 +
 +
=== Tensions entre Lénine et la rédaction ===
 +
[[Lénine]] avait un rôle central, mais il était loin d'être tout puissant. Même parmi les « durs », il lui fallait continuer la bataille contre la [[Conciliateur|conciliation]]. Pendant trois mois, le mot « liquidateur » fut même expurgé du vocabulaire de la ''Pravda''.
 +
<blockquote>
 +
« C’est pourquoi Vladimir Ilitch était si agité qu’au début la ''Pravda'' éliminait obstinément de ses articles la polémique avec les liquidateurs. Il écrivit des lettres pleines de colère à la ''Pravda''. » « Parfois, même si c’était rare, les articles d’Ilitch disparaissaient sans commentaire. Parfois, ses articles étaient retenus, ils ne passaient pas tout de suite. Alors Ilitch s’énervait, et il écrivait des lettres outragées à la ''Pravda'', mais ça ne changeait pas grand-chose. »<ref>Kroupskaïa, [http://publ.lib.ru/ARCHIVES/L/LENIN_Vladimir_Il'ich/Vospominaniya_o_V.I.Lenine_v_10_tt._T.02.(1989).%5Bdjv+ocr%5D.zip Воспоминания о Ленине], Moscou, 1989, p. 157.</ref>
 +
</blockquote>
 +
Dans une lettre à [[Viatcheslav Molotov|Molotov]], le secrétaire de rédaction de la ''Pravda'', en date du 1<sup>er</sup> août 1912, Lénine écrit :
 +
<blockquote>
 +
Vous écrivez, en tant que secrétaire, probablement, au nom de la rédaction que « la rédaction juge par principe mon article parfaitement acceptable y compris pour l’attitude envers les liquidateurs. » S’il en est ainsi, pourquoi la Pravda supprime-t-elle obstinément, systématiquement, tout ce qui concerne les liquidateurs, aussi bien dans mes articles que dans ceux des autres collègues ?<ref>Lénine, ''Œuvres'', vol.35, p. 37.</ref>
 +
</blockquote>
 +
Le 25 janvier 1913, il écrivit aux députés bolcheviks à la [[Douma d'État de l’Empire russe|Douma]] (qui étaient hésitants et eux aussi eurent des désaccords avec Lénine, allant jusqu'à collaborer au ''[[Loutch]]'' menchévik) :
 +
<blockquote>
 +
Nous avons reçu une lettre stupide et insolente de la rédaction. Nous n’y répondons pas. Il faut les chasser…
 +
 +
Nous sommes extrêmement inquiets de ne pas avoir de nouvelles du plan de réorganisation de la rédaction… La réorganisation et, mieux encore, l’éviction totale de tous les anciens, est absolument indispensable. Les choses sont faites de manière stupide. Ils comblent d’éloges le [[Union générale des travailleurs juifs|Bund]] et la « Zeit » : c’est tout simplement infâme. Ils ne savent pas mener de politique contre le ''[[Loutch]]''. Ils traitent les articles de manière scandaleuse… Vraiment, nous sommes à bout de patience… Nous attendons avec impatience des nouvelles au sujet de tout cela…
 +
</blockquote>
 +
Mais la rédaction continua à donner des raisons de s’inquiéter. Le 9 février, Lénine écrivait à [[Yakov Sverdlov|Sverdlov]] :
 +
<blockquote>
 +
L’utilisation du Dien [pseudonyme de la Pravda – NdT] pour informer les ouvriers conscients et mener leur travail (surtout du C.p. [comité de Saint-Pétersbourg – NdT] ) est au-dessous de toute critique. Il faut mettre fin à la prétendue « autonomie » de ces rédacteurs de pacotille. Il vous faut avant tout prendre l’affaire en main… Si [l’affaire] est bien organisée, le travail du C.p. se développera lui aussi ; il est ridiculement impuissant, ne sait pas dire un mot, laisse échapper toutes les occasions de prendre la parole. Pourtant il devrait le faire presque chaque jour légalement (au nom d’ « ouvriers influents », etc.) et au moins une-deux fois par mois illégalement. Encore et encore une fois, c’est le Dien qui est le clou de toute la situation. On peut vaincre ici et alors (alors seulement) organiser le travail local. Autrement tout s’effondrera.
 +
</blockquote>
 +
Le comité central envoya Sverdlov à Saint-Pétersbourg pour réorganiser la rédaction. Lénine lui écrivit le 19 février 1913 :
 +
<blockquote>
 +
« Nous avons appris aujourd’hui que la réforme du ''Dien'' a commencé. Mille saluts, félicitations et souhaits de réussite… Vous ne pouvez imaginer à quel point le travail nous pesait avec une rédaction sourdement hostile… »
 +
</blockquote>
 +
Les choses s’arrangèrent plus ou moins comme Lénine le voulait. Une réunion conjointe du bureau russe du comité central et de la rédaction de la ''Pravda'' parvint à une solution de compromis : trois membre de la rédaction existante devaient rester rédacteurs, et, en plus, [[Yakov Sverdlov|Sverdlov]], quoi que non membre de la rédaction, devait avoir le droit de vote et celui de censurer tous les articles du journal. Ce compromis ne dura pas longtemps, Sverdlov étant arrêté moins de trois semaines plus tard.
 +
 +
La nouvelle rédaction, apparemment guérie de ses faiblesses envers les liquidateurs, collabora d’abord amicalement avec Lénine. Malgré tout, vers la fin mai, une autre dispute éclata, cette fois-ci parce que la ''Pravda'' dérivait dans l’autre direction – vers la coopération avec les [[otzovistes]]. Le 26 mai, elle publia une déclaration du dirigeant otzoviste, Bogdanov, dans laquelle il tentait de clarifier l’attitude de son groupe envers la fraction de la Douma. Lorsque Lénine reçut un exemplaire de la ''Pravda'', furieux, il écrivit une lettre à la rédaction, que celle-ci refusa de publier.<ref>Lénine, « A propos de M. Bogdanov et du groupe « Vpériod » », ''Œuvres'', vol.19, pp. 177-179</ref>
 +
 +
En août 1913, [[Gueorgui Plekhanov|Plékhanov]]  cesse de collaborer à la ''Pravda'', et tente d'organiser sa propre fraction avec le journal ''[[Edinstvo]]'' (Unité) et rallie finalement le [[bloc d'août]].
 +
 +
Lénine écrivit ensuite à [[Lev Kamenev|Kaménev]] pour lui demander de faire pression sur la ''Pravda'' et, en janvier 1914, il l’envoya en Russie prendre en charge la publication. Une fois de plus, de bons rapports se mirent en place – même si l’affaire Bogdanov n’était pas complètement terminée, car jusqu’en février 1914, Lénine continuait à recevoir des rapports mécontents du parti russe sur la façon dont il avait traité Bogdanov.<ref>Lenin, ''[https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1914/feb/25.htm Concerning A. Bogdanov]'', ''Put Pravdy'' No 21, February 25, 1914</ref> Sous la direction de Kaménev, la ''Pravda'' et Lénine restèrent en bons termes jusqu’à ce que la parution du journal soit arrêtée en juillet 1914. L’arrêt évita une autre crise, car il devait se creuser une faille profonde entre Lénine et Kaménev sur la question de l’attitude correcte à adopter envers la guerre.
    
===Succès populaire===
 
===Succès populaire===
Ligne 62 : Ligne 101 :  
Les numéros étaient réimprimés dans des imprimeries clandestines pour être diffusés dans d’autres villes plus lointaines.
 
Les numéros étaient réimprimés dans des imprimeries clandestines pour être diffusés dans d’autres villes plus lointaines.
   −
=== Des thèmes variés ===
+
===Des thèmes variés===
 
Lénine pousser à moduler les publications pour toucher différentes cibles.
 
Lénine pousser à moduler les publications pour toucher différentes cibles.
   Ligne 69 : Ligne 108 :  
En avril 1914, Lénine propose de créer un supplément intersyndical, créer des suppléments régionaux, développer la section étrangère du ''Pout Pravdy'' («&nbsp;La voie de la vérité&nbsp;»), mettre en œuvre une ''Pravda du soir'' à un kopeck, afin de cibler au mieux, à la fois les «&nbsp;ouvriers conscients&nbsp;», les «&nbsp;ouvriers du rang&nbsp;» et «&nbsp;l’homme de masse&nbsp;». Lénine estimera que la période permet également d’envisager que les lecteurs du ''Pout Pravdy'' participent plus activement «&nbsp;à la correspondance, à la direction du journal, à sa diffusion. Il faut obtenir que les ouvriers participent systématiquement au travail de la rédaction&nbsp;».<ref>Lénine, ''Du passé de la presse ouvrière en Russie'', avril 1914</ref>
 
En avril 1914, Lénine propose de créer un supplément intersyndical, créer des suppléments régionaux, développer la section étrangère du ''Pout Pravdy'' («&nbsp;La voie de la vérité&nbsp;»), mettre en œuvre une ''Pravda du soir'' à un kopeck, afin de cibler au mieux, à la fois les «&nbsp;ouvriers conscients&nbsp;», les «&nbsp;ouvriers du rang&nbsp;» et «&nbsp;l’homme de masse&nbsp;». Lénine estimera que la période permet également d’envisager que les lecteurs du ''Pout Pravdy'' participent plus activement «&nbsp;à la correspondance, à la direction du journal, à sa diffusion. Il faut obtenir que les ouvriers participent systématiquement au travail de la rédaction&nbsp;».<ref>Lénine, ''Du passé de la presse ouvrière en Russie'', avril 1914</ref>
   −
=== Le coup dur de la guerre de 1914 ===
+
===Le coup dur de la guerre de 1914===
 
La [[Grande_Guerre|guerre mondiale]] change brutalement le climat politique. Les autorités ne pouvaient tolérer la campagne anti-guerre en gestation dans les pages de la ''Pravda''. La rédaction est démantelée en juillet 1914 lors de la marche à la guerre. Ce n'était pas seulement la presse qui était touchée, la majorité des militants furent arrêtés, envoyés en exil ou enrôlés. Toutes les organisations révolutionnaires connurent ue débandade.   
 
La [[Grande_Guerre|guerre mondiale]] change brutalement le climat politique. Les autorités ne pouvaient tolérer la campagne anti-guerre en gestation dans les pages de la ''Pravda''. La rédaction est démantelée en juillet 1914 lors de la marche à la guerre. Ce n'était pas seulement la presse qui était touchée, la majorité des militants furent arrêtés, envoyés en exil ou enrôlés. Toutes les organisations révolutionnaires connurent ue débandade.   
  

Menu de navigation