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===Situation sociale tendue===
 
===Situation sociale tendue===
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Au début de l'année 1921, le pays était ruiné par sept années de guerre, la famine ravageait de nombreuses régions et même  Petrograd. Les réquisitions continuaient dans les campagnes, et des révoltes y éclataient, comme la [[Révolte_de_Tambov|révolte de Tambov]] (1920-1921). Beaucoup de bolchéviks voulaient alors renforcer la ''« [[Dictature|dictature]] »''. [[Trotsky|Trotsky]] proposait la ''« militarisation du travail »'', sur le modèle de la discipline qu'il avait introduite dans l'[[Armée_rouge|Armée rouge]].
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Au début de l'année 1921, le pays était ruiné par sept années de guerre, la famine ravageait de nombreuses régions et même  Petrograd. Les réquisitions continuaient dans les campagnes, et des révoltes y éclataient, comme la [[Révolte_de_Tambov|révolte de Tambov]] (1920-1921). Beaucoup de bolchéviks voulaient alors renforcer la ''« [[Dictature|dictature]] »''. [[Trotski|Trotski]] proposait la ''« militarisation du travail »'', sur le modèle de la discipline qu'il avait introduite dans l'[[Armée_rouge|Armée rouge]].
 
<p style="text-align:justify">Le débat sur les types de réformes à mener dans la nouvelle situation qui s'ouvrait était sur le point de commencer lors du [[Xe_Congrès_du_Parti_bolchévik|X<sup>e</sup> Congrès du Parti bolchévik]], les 8-16 mars 1921. Mais juste avant le congrès, en février, les ouvriers des principales usines de Petrograd et Moscou se mettent en grève. A Petrograd, les grèves étaient massives et demandaient la liberté de presse, la libération des prisonniers politiques et le retour à la démocratie dans l’Etat. Certains demandaient l’ouverture de marchés locaux d’alimentation pour freiner les restrictions (qui se transformerait en famine en 1921). Les contres-révolutionnaires, eux, essayaient de tirer parti de la situation pour demander le retour de l’Assemblée Constituante. La réaction bolchevique fut la panique. Les troupes furent envoyer pour briser les grèves et arrêter les leaders. La [[Tcheka|Tcheka]] répandait de fausses informations, disant que le mouvement était dominé par des éléments paysans (puisque à cette époque, il ne restait à Petrograd qu’un petit noyau prolétarien). Le facteur décisif pour l’arrêt des grèves fut l’arrivée de nouveaux ravitaillements de pain, l’annonce de nouvelles baisses dans les rations ayant d’ailleurs été le premier motif de leur déclenchement.</p>  
 
<p style="text-align:justify">Le débat sur les types de réformes à mener dans la nouvelle situation qui s'ouvrait était sur le point de commencer lors du [[Xe_Congrès_du_Parti_bolchévik|X<sup>e</sup> Congrès du Parti bolchévik]], les 8-16 mars 1921. Mais juste avant le congrès, en février, les ouvriers des principales usines de Petrograd et Moscou se mettent en grève. A Petrograd, les grèves étaient massives et demandaient la liberté de presse, la libération des prisonniers politiques et le retour à la démocratie dans l’Etat. Certains demandaient l’ouverture de marchés locaux d’alimentation pour freiner les restrictions (qui se transformerait en famine en 1921). Les contres-révolutionnaires, eux, essayaient de tirer parti de la situation pour demander le retour de l’Assemblée Constituante. La réaction bolchevique fut la panique. Les troupes furent envoyer pour briser les grèves et arrêter les leaders. La [[Tcheka|Tcheka]] répandait de fausses informations, disant que le mouvement était dominé par des éléments paysans (puisque à cette époque, il ne restait à Petrograd qu’un petit noyau prolétarien). Le facteur décisif pour l’arrêt des grèves fut l’arrivée de nouveaux ravitaillements de pain, l’annonce de nouvelles baisses dans les rations ayant d’ailleurs été le premier motif de leur déclenchement.</p>  
 
==Soulèvement de Kronstadt==
 
==Soulèvement de Kronstadt==
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===Ultimatum bolchévik===
 
===Ultimatum bolchévik===
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[[Trotsky|Trotsky]] envoie le 5 mars un ultimatum au nom du gouvernement bolchevique, affirmant que la révolte ''«&nbsp;a été assurément préparée par le contre-espionnage français&nbsp;»'' et que la résolution de Petropavlovsk est une résolution des [[Socialistes-révolutionnaires_de_droite|SR de droite]] et des réactionnaires. Il ajoute que la révolte est organisée par d'ex-officiers tsaristes menés par le général Kozlovsky - lequel s’est en fait rallié à l’Armée rouge (et, ironiquement, a été placé dans la forteresse en tant que spécialiste militaire par [[Trotski|Trotski]]).
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[[Trotski|Trotski]] envoie le 5 mars un ultimatum au nom du gouvernement bolchevique, affirmant que la révolte ''«&nbsp;a été assurément préparée par le contre-espionnage français&nbsp;»'' et que la résolution de Petropavlovsk est une résolution des [[Socialistes-révolutionnaires_de_droite|SR de droite]] et des réactionnaires. Il ajoute que la révolte est organisée par d'ex-officiers tsaristes menés par le général Kozlovsky - lequel s’est en fait rallié à l’Armée rouge (et, ironiquement, a été placé dans la forteresse en tant que spécialiste militaire par [[Trotski|Trotski]]).
    
Dans un tract du Comité de Défense de Petrograd dirigé par [[Zinoviev|Zinoviev]], il est indiqué que si les rebelles ne se rendent pas ils seront tirés «&nbsp;comme des perdrix&nbsp;» et les familles des marins à Petrograd seront prises en otage.
 
Dans un tract du Comité de Défense de Petrograd dirigé par [[Zinoviev|Zinoviev]], il est indiqué que si les rebelles ne se rendent pas ils seront tirés «&nbsp;comme des perdrix&nbsp;» et les familles des marins à Petrograd seront prises en otage.
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===Attaque de Kronstadt par l'Armée rouge===
 
===Attaque de Kronstadt par l'Armée rouge===
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L'ultimatum de Trotsky est refusé le 7 mars 1921&nbsp;: dans les Izvestia de Kronstadt on dénonçait Trotski, le&nbsp;''«&nbsp;dictateur de la Russie soviétique&nbsp;»''.
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L'ultimatum de Trotski est refusé le 7 mars 1921&nbsp;: dans les Izvestia de Kronstadt on dénonçait Trotski, le&nbsp;''«&nbsp;dictateur de la Russie soviétique&nbsp;»''.
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D'ailleurs les ouvriers de Kronstadt détruisent les portraits de Trotsky mais pas ceux de Lénine.
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D'ailleurs les ouvriers de Kronstadt détruisent les portraits de Trotski mais pas ceux de Lénine.
    
Le premier assaut, le soir du 7 mars, est un échec et 500 soldats&nbsp;de l'Armée rouge furent tués. Les soldats, sous les ordres de [[Mikhaïl_Toukhatchevski|Mikhaïl Toukhatchevski]], devaient attaquer sur plusieurs kilomètres de glace, sous les obus et la mitraille de Kronstadt. Des grappes entières de soldats périssent noyés dans l'eau glacée&nbsp;; percés par les obus, des régiments s'affolent et se débandent. ''«&nbsp;Après que le Golfe eut avalé ses premières victimes,&nbsp;»'' l'historien [[Paul_Avrich|Paul Avrich]] relève que ''«&nbsp;certains des soldats rouges, y compris un corps de Peterhof Kursanty, commencèrent à passer aux insurgés. D'autres refusèrent d'avancer, malgré les menaces des canonnières à l'arrière qui eurent ordre de tirer sur les hésitants. Le commissaire du groupe nord signala que ses troupes voulurent envoyer une délégation à Kronstadt pour connaître les demandes des insurgés.&nbsp;»'' L'historien [[Trotskisme|trotskiste]] [[Jean-Jacques_Marie|Jean-Jacques Marie]] conteste cette version&nbsp;; il attribue la menace de tirer sur les hésitants à Pétritchenko, et relève que les régiments qu'il cite n'arrivent sur place que le lendemain.
 
Le premier assaut, le soir du 7 mars, est un échec et 500 soldats&nbsp;de l'Armée rouge furent tués. Les soldats, sous les ordres de [[Mikhaïl_Toukhatchevski|Mikhaïl Toukhatchevski]], devaient attaquer sur plusieurs kilomètres de glace, sous les obus et la mitraille de Kronstadt. Des grappes entières de soldats périssent noyés dans l'eau glacée&nbsp;; percés par les obus, des régiments s'affolent et se débandent. ''«&nbsp;Après que le Golfe eut avalé ses premières victimes,&nbsp;»'' l'historien [[Paul_Avrich|Paul Avrich]] relève que ''«&nbsp;certains des soldats rouges, y compris un corps de Peterhof Kursanty, commencèrent à passer aux insurgés. D'autres refusèrent d'avancer, malgré les menaces des canonnières à l'arrière qui eurent ordre de tirer sur les hésitants. Le commissaire du groupe nord signala que ses troupes voulurent envoyer une délégation à Kronstadt pour connaître les demandes des insurgés.&nbsp;»'' L'historien [[Trotskisme|trotskiste]] [[Jean-Jacques_Marie|Jean-Jacques Marie]] conteste cette version&nbsp;; il attribue la menace de tirer sur les hésitants à Pétritchenko, et relève que les régiments qu'il cite n'arrivent sur place que le lendemain.
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Trois questions fondamentales étaient à l’ordre du jour: le rôle des syndicats dans le système soviétique, la politique à adopter dans les campagnes vu la situation d'urgence, et l’abolition des courants à l’intérieur du parti.
 
Trois questions fondamentales étaient à l’ordre du jour: le rôle des syndicats dans le système soviétique, la politique à adopter dans les campagnes vu la situation d'urgence, et l’abolition des courants à l’intérieur du parti.
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Si [[Lénine|Lénine]] assouplit sa position concernant les syndicats (par rapport à Trotsky qui défend leur militarisation), la décision prise révèle l'ampleur du déficit démocratique&nbsp;: ''«&nbsp;les syndicats sont le seul secteur où la sélection des dirigeants doit se faire par les masses organisées&nbsp;»''.
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Si [[Lénine|Lénine]] assouplit sa position concernant les syndicats (par rapport à Trotski qui défend leur militarisation), la décision prise révèle l'ampleur du déficit démocratique&nbsp;: ''«&nbsp;les syndicats sont le seul secteur où la sélection des dirigeants doit se faire par les masses organisées&nbsp;»''.
    
Concernant la politique dans les campagnes, le congrès acte l'abandon du [[Communisme_de_guerre|communisme_de_guerre]] et l'adoption de la [[Nouvelle_politique_économique|Nouvelle politique économique]] (NEP). La NEP libéralisait le commerce et l'agriculture davantage ce que réclamaient les mutins de Kronstadt.
 
Concernant la politique dans les campagnes, le congrès acte l'abandon du [[Communisme_de_guerre|communisme_de_guerre]] et l'adoption de la [[Nouvelle_politique_économique|Nouvelle politique économique]] (NEP). La NEP libéralisait le commerce et l'agriculture davantage ce que réclamaient les mutins de Kronstadt.

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