Ligne 16 : |
Ligne 16 : |
| | | |
| ===La guerre russo-japonaise=== | | ===La guerre russo-japonaise=== |
− | L'autre donnée politique majeure, c'est la [[Guerre_russo-japonaise_(1904-1905)|guerre contre le Japon]] dans laquelle s’engage la Russie en 1904. « Il nous faut une petite guerre victorieuse » afin de renforcer le régime tsariste et d’arrêter la montée de l’agitation, confie le ministre russe de l’Intérieur au ministre la Guerre. Mais cette [[Guerre|guerre]] ne tarde pas à devenir la plus impopulaire de l’histoire russe. | + | L'autre donnée politique majeure, c'est la [[Guerre_russo-japonaise_(1904-1905)|guerre contre le Japon]] dans laquelle s’engage la Russie en 1904. « Il nous faut une petite guerre victorieuse » afin de renforcer le régime tsariste et d’arrêter la montée de l’agitation, confie le ministre russe de l’Intérieur au ministre la Guerre. Mais cette [[Guerre|guerre]] ne tarde pas à devenir la plus impopulaire de l’histoire russe. Les libéraux, qui s'étaient d'abord joints à la vague nationaliste, se font oppositionnels lorsqu'il apparaît clairement que la Russie ne pas l'emporter. Ils espèrent alors profiter de la crise politique pour obtenir des concessions libérales du régime. |
| + | |
| + | === Campagne des libéraux === |
| + | Ils lancent alors une campagne, utilisant les organes locaux de gouvernement (''[[Zemstvo|zemstvos]]''), réunissant une conférence nationale des délégués des zemstvos en novembre. Puis, ils lancèrent des banquets bourgeois inspirés de la ''[[campagne des banquets]]''. Des discours interminables furent prononcés, des plans de réforme [[Constitution|constitutionnelle]] discutés, des protestations étalées au grand jour. |
| + | |
| + | Les mencheviks étaient euphorisés par ces banquets, et centraient leur politique dessus, appelant surtout les ouvriers à ne pas effrayer la bourgeoisie, au nom du fait que la révolution à venir serait une [[révolution bourgeoise]]<ref>Martynov, [http://iskra-research.org/Trotsky/Permanent/chapter12.shtml Две диктатуры] (Deux dictatures), Genève 1904.</ref>. Les socialistes ne devaient pas pousser le mouvement vers la gauche, car cela risquait de faire le jeu de la [[contre-révolution]].<ref>''Iskra'', 1<sup>er</sup> novembre 1904 ([https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1904/11/vil19041100.htm cité par Lénine])</ref> |
| + | <blockquote> |
| + | « Comme force autonome nous n’existons pas, et c’est pourquoi nous devons soutenir, encourager la bourgeoisie libérale et ne l’effrayer en aucun cas par des revendications purement prolétariennes. »<ref>G. Zinoviev, ''[https://www.marxists.org/francais/zinoviev/works/1924/03/histoire4.htm Histoire du Parti Bolchevik]'', 1924</ref> |
| + | </blockquote> |
| + | Lénine insistait sur le fait que les libéraux étaient de toute façon trop lâches, et qu'il fallait miser sur une vraie [[révolution populaire]]. |
| | | |
| ===Mouvement de Gapone=== | | ===Mouvement de Gapone=== |
Ligne 65 : |
Ligne 74 : |
| Les soviets s’imposaient comme la direction révolutionnaire du mouvement ouvrier, mais ils n'envisageaient pas de devenir un nouveau pouvoir, et se limitaient à réclamer l’élection d’une [[Assemblée_constituante|Assemblée constituante]] et la mise en place d’une république parlementaire. Aucun parti socialiste ne revendiquait d'ailleurs cela. | | Les soviets s’imposaient comme la direction révolutionnaire du mouvement ouvrier, mais ils n'envisageaient pas de devenir un nouveau pouvoir, et se limitaient à réclamer l’élection d’une [[Assemblée_constituante|Assemblée constituante]] et la mise en place d’une république parlementaire. Aucun parti socialiste ne revendiquait d'ailleurs cela. |
| | | |
− | La radicalité de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] effraie la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]], qui préfère se jeter dans les bras du régime pour sauver ses propriétés. Les industriels généralisent les [[Lock-out|lock-out]], rendant un service inappréciable pour l'écrasement de la révolution. Le régime peut (contrairement à 1917) compter sur l'[[Armée_russe_en_1917|armée]] (et les [[Cosaques|cosaques]]) qui lui restent solidement aquise. | + | La radicalité de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] effraie la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]], qui préfère se jeter dans les bras du régime pour sauver ses propriétés. Les industriels généralisent les [[Lock-out|lock-out]], rendant un service inappréciable pour l'écrasement de la révolution. Le régime peut (contrairement à 1917) compter sur l'[[Armée_russe_en_1917|armée]] (et les [[Cosaques|cosaques]]) qui lui restent solidement acquise. |
| | | |
| ===La contre-révolution s'abat=== | | ===La contre-révolution s'abat=== |
Ligne 106 : |
Ligne 115 : |
| La révolution de 1905 va éclaircir et mettre au test les conceptions différentes à l’intérieur de leur organisation, entre les [[Mencheviks|mencheviks]] et les [[Bolcheviks|bolcheviks]] : si les deux pensent au départ, selon le schéma [[Marxisme|marxiste]] classique, que le niveau de développement en Russie ne peut conduire dans un premier temps qu’à une [[Révolution_démocratique|révolution démocratique-bourgeoise]], les deux développent des hypothèses et des stratégies très différentes : | | La révolution de 1905 va éclaircir et mettre au test les conceptions différentes à l’intérieur de leur organisation, entre les [[Mencheviks|mencheviks]] et les [[Bolcheviks|bolcheviks]] : si les deux pensent au départ, selon le schéma [[Marxisme|marxiste]] classique, que le niveau de développement en Russie ne peut conduire dans un premier temps qu’à une [[Révolution_démocratique|révolution démocratique-bourgeoise]], les deux développent des hypothèses et des stratégies très différentes : |
| | | |
− | * les mencheviks en concluent que ce sont les libéraux (la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] naissante) qui doivent diriger, sous la forme d'un gouvernement bourgeois, et que les social-démocrates doivent se tenir hors de ce gouvernement ; | + | *les mencheviks en concluent que ce sont les libéraux (la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] naissante) qui doivent diriger, sous la forme d'un gouvernement bourgeois, et que les social-démocrates doivent se tenir hors de ce gouvernement ; |
− | * les bolcheviks affirment que la bourgeoisie est trop lâche, que le mouvement démocratique réel doit prendre la forme d'une insurrection populaire et d'un gouvernement révolutionnaire (''[[Dictature démocratique des ouvriers et des paysans]]'') dans lequel les social-démocrates représenteraient la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]]. | + | *les bolcheviks affirment que la bourgeoisie est trop lâche, que le mouvement démocratique réel doit prendre la forme d'une insurrection populaire et d'un gouvernement révolutionnaire (''[[Dictature démocratique des ouvriers et des paysans]]'') dans lequel les social-démocrates représenteraient la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]]. |
| | | |
| ==Les libéraux et la ''« tourmente révolutionnaire »''== | | ==Les libéraux et la ''« tourmente révolutionnaire »''== |
Ligne 144 : |
Ligne 153 : |
| ===Articles=== | | ===Articles=== |
| | | |
− | *Article de Vanina Giudicelli (L'Etincelle n°28)
| |
| *Pouvoir Ouvrier, ''[http://www.pouvoir-ouvrier.org/histoire/1905.html Parti et programme dans la révolution russe de 1905]'' | | *Pouvoir Ouvrier, ''[http://www.pouvoir-ouvrier.org/histoire/1905.html Parti et programme dans la révolution russe de 1905]'' |
− | *Lénine, ''[http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/03/vil19170300.htm Lettres de loin]'',1917 | + | *Lénine, ''[http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/03/vil19170300.htm Lettres de loin]'', 1917 |
| | | |
| ===Ouvrages=== | | ===Ouvrages=== |