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La polémique sur les syndicats commence en novembre 1920 (5<sup>e</sup> congrès des syndicats) et atteint son point culminant au 10<sup>e</sup> Congrès (mars 1921) en pleine [[Révolte de Kronstadt|insurrection de Kronstadt]]. Trois positions principales sont en présence durant le Congrès&nbsp;:
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La polémique sur les syndicats commence en novembre 1920 (5<sup>e</sup> congrès des syndicats) et atteint son point culminant au 10<sup>e</sup> Congrès (mars 1921) en pleine [[Révolte de Kronstadt|insurrection de Kronstadt]]. La  plus  forte  opposition  aux  idées  de  Trotsky  sur  la  «  militarisation  du  travail  »  vint  de  la fraction  du  parti  qui  était  le  plus  liée  aux  syndicats. Selon certains, ''« ils  étaient  déjà  dans  une  certaine  mesure  des  bureaucrates  syndicaux.  C'est  en partie  parmi ces éléments qu'allait se développer l'Opposition Ouvrière »''<ref>Maurice Brinton, ''[http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/les_bolcheviks_et_le_contrle_ouvrier_-_1917-1921_-_maurice_brinton_2_.pdf Les bolcheviks et le contrôle ouvrier 1917-1921]'', 1973</ref>.
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A la suite du 8<sup>e</sup> [[Congrès pan-russe des soviets d'ouvriers et de soldats|congrès pan-russe des soviets]] (décembre 1920), trois positions principales se dégagent&nbsp;:
    
*Le plateforme des 7 ([[Trotsky|Trotsky]], [[Boukharine|Boukharine]], [[Djerzinsky|Djerzinsky]], [[Andreïev|Andreïev]], [[Krestinsky|Krestinsky]], [[Préobrajenski|Préobrajenski]] et [[Serebriakov|Serebriakov]]) défend la subordination totale des syndicats à l'État, seul investi de l'autorité de nommer et de révoquer les responsables&nbsp;;
 
*Le plateforme des 7 ([[Trotsky|Trotsky]], [[Boukharine|Boukharine]], [[Djerzinsky|Djerzinsky]], [[Andreïev|Andreïev]], [[Krestinsky|Krestinsky]], [[Préobrajenski|Préobrajenski]] et [[Serebriakov|Serebriakov]]) défend la subordination totale des syndicats à l'État, seul investi de l'autorité de nommer et de révoquer les responsables&nbsp;;
*La plateforme des 10 (Lénine, Zinoviev, Kamenev, Staline, etc.) propose une position plus souple, les syndicats disposant d'une certaine latitude pour appliquer les décisions étatiques&nbsp;;
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*La plateforme des 10 ([[Lénine]], [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]], [[Lev Kamenev|Kamenev]], [[Staline]], etc.) propose une position plus souple, les syndicats disposant d'une certaine latitude pour appliquer les décisions étatiques&nbsp;;
    
Les positions de l'Opposition Ouvrière, contenues dans la brochure du même nom rédigée par [[Alexandra Kollontaï]] y opposent la conception de syndicats «&nbsp;''réalisant l'activité créatrice de la dictature du prolétariat dans le domaine économique&nbsp;''». Cependant, pour l'Opposition le parti bolchévique reste «&nbsp;''le centre suprême de la politique de classe, l'organe de la pensée communiste, le contrôleur de la politique réelle des soviets''&nbsp;». Tout au plus accuse-t-elle le Parti d'entraver l'initiative ouvrière par «&nbsp;''la machine bureaucratique, imprégnée de l'esprit de routine qui préside au système capitaliste bourgeois de production et de contrôle&nbsp;''».
 
Les positions de l'Opposition Ouvrière, contenues dans la brochure du même nom rédigée par [[Alexandra Kollontaï]] y opposent la conception de syndicats «&nbsp;''réalisant l'activité créatrice de la dictature du prolétariat dans le domaine économique&nbsp;''». Cependant, pour l'Opposition le parti bolchévique reste «&nbsp;''le centre suprême de la politique de classe, l'organe de la pensée communiste, le contrôleur de la politique réelle des soviets''&nbsp;». Tout au plus accuse-t-elle le Parti d'entraver l'initiative ouvrière par «&nbsp;''la machine bureaucratique, imprégnée de l'esprit de routine qui préside au système capitaliste bourgeois de production et de contrôle&nbsp;''».
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La plus  forte opposition aux idées de  Trotsky sur la  «  militarisation du  travail » vint de  la fraction  du  parti qui était le  plus liée aux  syndicats. Selon certains, ''« ils étaient déjà dans une certaine mesure des  bureaucrates syndicauxC'est  en  partie parmi ces éléments qu'allait se développer l'Opposition Ouvrière »''<ref>Maurice Brinton, ''[http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/les_bolcheviks_et_le_contrle_ouvrier_-_1917-1921_-_maurice_brinton_2_.pdf Les bolcheviks et le contrôle ouvrier 1917-1921]'', 1973</ref>.
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Les  idées  de  l'Opposition  Ouvrière  (que  Kollontaï  et  d'autres  élaboreront  plus  tard  de manière plus   complète)  furent  défendues  à  la  réunion  de  Moscou  par  le  métallurgiste  [[Alexandre Chliapnikov|Chliapnikov]].<ref>Chliapnikov,  «  Orgarmatsiya  narodnogo khozyaistva i zadachi suyuzov » [L'organisation de  l'économie et  les  tâches  des  syndicats]  [Discours  du  30  décembre  1920], Dixième  Congrès  du  Parti  Appendice 2, pp. 789-793</ref> Explicitement  ou  implicitement,  elles préconisaient la domination  de  l'État  par  les  syndicats. L'Opposition  Ouvrière  se  référait,  bien  entendu,  au «  point  5  » du  programme  de  1919  et accusait  la  direction du Parti de  ne  pas  tenir  les promesses qu'il avait faites aux syndicats. Elle affirmait  que  ''«  pendant  les  deux  dernières  années, la   direction  du   Parti  et  des  organes gouvernementaux avait systématiquement rétréci le  champ  d'action  des  syndicats  et  réduit presque  à  zéro  l'influence  de  la  classe  ouvrière  (...).  Le  Parti  et  les  autorités  économiques, débordés  par  des  techniciens  bourgeois  et  par  d'autres  éléments  non-prolétariens,  étaient manifestement hostiles aux  syndicats (...)  Il  n'y  avait  qu'une  solution  :  la  concentration de la direction industrielle entre les mains des  syndicats »''Et  il  fallait  réaliser  la  transformation  en partant  d'en  bas. ''«  Au  niveau  de  l'usine,  les  Comités  d'usine  devront  récupérer  leur  ancienne position  dominante  »''.  L'Opposition Ouvrière proposa  que  les  syndicats  soient  mieux  représentés  dans divers  organismes  de  contrôle.  ''«  Pas  une  seule  personne  ne  devait  être  nommée  à  un  poste économique    administratif    sans    le    consentement    des    syndicats    (...).    Les    fonctionnaires recommandés  par  les  syndicats  devraient  leur  rendre  compte  de  leur  travail  et  pourraient  être remplacés  à  n'importe  quel  moment  »''.  L'élément  clé de  cet  ensemble  de  propositions  était  la demande  de  convocation  d'un  «  Congrès  Panrusse  des producteurs  »  qui  élirait  une  direction centrale  de  toute  l'économie  nationale. De  la  même façon,  les  Congrès  Nationaux  des  divers syndicats  éliraient  les  dirigeants  des  divers  secteurs  de  l'économie. Les Conférences  syndicales locales  constitueraient  les  directions  locales  et  régionales,  et la  direction  de  chaque  usine  serait confiée  au  Comité  d'usine,  qui  continuerait  à  faire  partie  de  l'organisation  syndicale.  ''«  Ainsi  — affirma  Chliapnikov  —  on  parviendra  à  créer  cette  volonté  unique  qui  est  essentielle  pour l'organisation  de  l'économie,  mais  aussi  une  possibilité  réelle  pour  les  larges  masses  de travailleurs  de  faire  sentir  leur influence  dans  l'organisation  et  le développement  de  notre économie  »''. Enfin, contre la [[méritocratie]] dans les salaires, l'Opposition  Ouvrière  proposait  une  révision  radicale  de  la politique  des  salaires  dans  un  sens  extrêmement  égalitaire et qui présupposait une substitution graduelle  du  salaire  en  argent  par  des  rémunérations  en  nature.
    
Dans la périphérie de l'Opposition ouvrière, des hommes comme [[Gabriel_Miasnikov|Miasnikov]] et [[Alexandre_Bogdanov|Bogdanov]] commençaient à mettre en question la suprématie du Parti, ou la [[Nature_de_l'Etat_russe|nature de classe de l’État russe]].
 
Dans la périphérie de l'Opposition ouvrière, des hommes comme [[Gabriel_Miasnikov|Miasnikov]] et [[Alexandre_Bogdanov|Bogdanov]] commençaient à mettre en question la suprématie du Parti, ou la [[Nature_de_l'Etat_russe|nature de classe de l’État russe]].

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