Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
1 518 octets ajoutés ,  6 décembre 2019 à 04:39
S.L. compl espace-temps
Ligne 1 : Ligne 1 : −
L''''origine''' (du latin ''origo'', {{citation|la source}}) est au premier abord le moment initial de l'apparition d'une chose, c'est-à-dire la naissance historique de cette chose, le commencement de cette chose. Cependant, cette définition délaisse l'aspect logique et dynamique de ce mot. Ainsi, l'origine est également l’ensemble des phénomènes obéissant à des lois qui expliquent l'apparition et le développement des choses. Ce qui pose des problèmes d'ordre philosophique:
+
L''''origine''' (du latin ''origo'', « la source » est au premier abord le moment initial de l'apparition d'une chose, c'est-à-dire la naissance historique de cette chose, le commencement de cette chose. Cependant, cette définition délaisse l'aspect logique et dynamique de ce mot. Ainsi, l'origine est également l’ensemble des phénomènes obéissant à des lois qui expliquent l'apparition et le développement des choses. Ce qui pose des problèmes d'ordre philosophique:
    
<blockquote>« Si par origine on entend un premier commencement absolu, la question n’a rien de scientifique et doit être résolument écartée… Tout autre est le problème que nous posons. Ce que nous voudrions, c’est trouver un moyen de discerner les causes, toujours présentes, dont dépendent les formes les plus essentielles de la pensée et de la vie religieuse. Or ces causes sont d’autant plus facilement observables que les sociétés où on les observe sont moins compliquées. Voilà pourquoi nous cherchons à nous rapprocher des origines », écrit [[Émile Durkheim|Durkheim]]<ref>[[Émile Durkheim]], [http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/formes_vie_religieuse/formes_elementaires_1.pdf ''Les formes élémentaire de la vie religieuse''], édition libre de l'uquac, p.18</ref>.</blockquote>
 
<blockquote>« Si par origine on entend un premier commencement absolu, la question n’a rien de scientifique et doit être résolument écartée… Tout autre est le problème que nous posons. Ce que nous voudrions, c’est trouver un moyen de discerner les causes, toujours présentes, dont dépendent les formes les plus essentielles de la pensée et de la vie religieuse. Or ces causes sont d’autant plus facilement observables que les sociétés où on les observe sont moins compliquées. Voilà pourquoi nous cherchons à nous rapprocher des origines », écrit [[Émile Durkheim|Durkheim]]<ref>[[Émile Durkheim]], [http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/formes_vie_religieuse/formes_elementaires_1.pdf ''Les formes élémentaire de la vie religieuse''], édition libre de l'uquac, p.18</ref>.</blockquote>
Ligne 7 : Ligne 7 :  
Dans ce cas :
 
Dans ce cas :
   −
*L'origine correspond aux processus constitutifs expliquant l'apparition des objets<ref name="Charbonnat 37" />. L'origine pose la question du ''comment'' des choses.
+
*'''L'origine''' correspond aux processus constitutifs expliquant l'apparition des objets<ref name="Charbonnat 37" />. L'origine pose la question du ''comment'' des choses.
*Le commencement est la manifestation spatiale et temporelle de la naissance de ces objets<ref name="Charbonnat 37" />. Le commencement pose la question du ''pourquoi'' des choses.
+
*'''Le commencement''' est la manifestation spatiale et temporelle de la naissance de ces objets<ref name="Charbonnat 37" />. Le commencement pose la question du ''pourquoi'' des choses.
    
Ainsi, dans l'histoire du ''questionnement de l'origine'', les notions d'origine et de commencement qui sont d'abord deux conceptions philosophiques similaires ont, à partir du XVIe, grâce aux découvertes scientifiques de Newton sur la gravitation, tendance à se séparer et devenir de plus en plus indépendantes. La notion du ''commencement'' va aller aux théologiens, idéalistes, créationnistes... tandis que la notion de l<nowiki>''</nowiki>''origine'' va aller à la philosophie [[matérialiste]] et aux sciences. Cependant, le développement des résultats empiriques des sciences redécouvre le commencement mais de façon objective et immanente. Ainsi,
 
Ainsi, dans l'histoire du ''questionnement de l'origine'', les notions d'origine et de commencement qui sont d'abord deux conceptions philosophiques similaires ont, à partir du XVIe, grâce aux découvertes scientifiques de Newton sur la gravitation, tendance à se séparer et devenir de plus en plus indépendantes. La notion du ''commencement'' va aller aux théologiens, idéalistes, créationnistes... tandis que la notion de l<nowiki>''</nowiki>''origine'' va aller à la philosophie [[matérialiste]] et aux sciences. Cependant, le développement des résultats empiriques des sciences redécouvre le commencement mais de façon objective et immanente. Ainsi,
Ligne 21 : Ligne 21 :  
Ainsi, il y a rejet du concept de l'origine dans les créations transcendantes de la matière puisque l'explication de l'apparition des objets ne peut être que Dieu ou une autre entité transcendante. Le commencement et l'origine sont par conséquent confondus.  
 
Ainsi, il y a rejet du concept de l'origine dans les créations transcendantes de la matière puisque l'explication de l'apparition des objets ne peut être que Dieu ou une autre entité transcendante. Le commencement et l'origine sont par conséquent confondus.  
   −
C'est ainsi, dans l'histoire des philosophie|philosophies, que la notion d'origine est amalgamée au commencement. Or, ce même amalgame entre une origine (le comment) et un commencement (le pourquoi) existe encore dans tous les dictionnaires de 2011 et dans certains domaines comme la philosophie ou l'histoire par exemple.
+
C'est ainsi, dans l'histoire des philosophies, que la notion d'origine est amalgamée au commencement. Or, ce même amalgame entre une origine (le comment) et un commencement (le pourquoi) existe encore dans tous les dictionnaires de 2011 et dans certains domaines comme la philosophie ou l'histoire par exemple.
    
==L'origine==
 
==L'origine==
   −
L'origine n'a ni commencement ni fin. Elle est éternelle en tout point de l'espace et du temps infinis.
+
=== Configuration ===
 +
 
 +
L'origine n'a ni commencement ni fin. Elle est éternelle en tout point de l'espace et du temps infinis (moment-position).
 +
 
 +
Il existe cependant divers conceptions du mouvement de l'espace-temps. D'une manière générale :
 +
 
 +
* Chez les judéo-chrétiens et les bouddhistes, le mouvement de l'espace-temps est linéaire et continu avec un point de départ (commencement a priori et unique confondu à un origine unique) et une finalité qui va jusqu'à l'éternel => implique un dessein, un destin, un objectif, un idéal à atteindre ;
 +
* Chez les gréco-romains, il est circulaire et cyclique avec un retour permanent à la case départ (commencement a posteriori et multiple confondu à l'origine primitive) => implique le changement à chaque révolution mais pas forcément de transformation soit d'abolition, ni d'émancipation ;
 +
* Chez les chinois et le taoïsme originel, le mouvement et linéaire et compartimenté. Il y a reconnaissance des cycles. Il n'existe pas de commencement. => implique la transformation.
 +
 
 +
Pour aller plus loin :
 +
* Chez Démocrite, le mouvement est linéaire et droit tandis que chez Épicure il se courbe ;
 +
* Chez Hegel et Jean Piaget, le mouvement est de cercle en cercle qui se [[consilience|consilient]] entre eux de manière continue avec progression inéluctable ;
 +
* Chez Marx et Henri Wallon, il forme une spirale (« linéaire <> circulaire ») avec des crises marquant une discontinuité. Il y a soit régression soit progression mais sans inéluctabilité ;
 +
* Aujourd'hui, la physique montre une mouvement fractal de l'espace et du temps avec chaos déterministe.
    
===''Naturalisme immanent''===
 
===''Naturalisme immanent''===
   −
Les naturalistes immanents ([[Aristote]], les Aristotéliciens, les savants et philosophes immanentistes des XVe siècle et XVIe siècles) comprennent la notion de l'origine. Mais ils refusent que le mécanisme du monde se meuve de lui-même tout seul. Dès lors, ils ont besoin d'une transcendance, c'est-à-dire d'un commencement pour expliquer le premier mouvement du monde comme un horloger qui lance le pendule. Cependant, ce sont les monistes immanentistes bien que divisés en atomistes, empiristes et irréligieux, s'opposant ainsi aux dualistes cartésiens, qui vont ouvrir la voie de l'origine des choses aux matérialismes du XVIIIe siècle et à la révolution scientifique à la fin du XVIIIe et au XIXe siècle.
+
Les naturalistes immanents ([[Aristote]], les Aristotéliciens, les savants et philosophes immanentistes des XVe siècle et XVIe siècles) comprennent la notion de l'origine. Mais ils refusent que le mécanisme du monde se meuve de lui-même tout seul. Dès lors, ils ont besoin d'une transcendance, c'est-à-dire d'un commencement pour expliquer le premier mouvement du monde comme un horloger qui lance le pendule.  
 +
 
 +
Cependant, ce sont les monistes immanentistes bien que divisés en atomistes, empiristes et irréligieux, s'opposant ainsi aux dualistes cartésiens, qui vont ouvrir la voie de l'origine des choses aux matérialismes du XVIIIe siècle et à la révolution scientifique à la fin du XVIIIe et au XIXe siècle.
    
===''Matérialisme et science''===
 
===''Matérialisme et science''===
   −
Ainsi, la [[Matérialisme|philosophie matérialiste]] par l'étude du sensible et du monde réel, c'est-à-dire par l'intermédiaire d'une quantification (mesure a priori pour le matérialisme vulgaire, et a posteriori pour le matérialisme dialectique) et d'une abstraction (pour le matérialisme dialectique) des phénomènes, va et passe à la science, par une qualification et une concrétisation de l'origine des choses. La formation du monde dans les sciences comme en philosophies matérialistes passe par l'étude des origines des choses, c'est-à-dire par l'explication de ces choses par des phénomènes réels du monde réel. Par contre, contrairement à un scientifique, [[Philosophes matérialistes|les philosophes matérialistes]] ne disent pas où, ni quand les choses sont naît.
+
Ainsi, la [[Matérialisme|philosophie matérialiste]] par l'étude du sensible et du monde réel, c'est-à-dire par l'intermédiaire d'une quantification (mesure a priori pour le matérialisme vulgaire, et a posteriori pour le matérialisme dialectique) et d'une abstraction (pour le matérialisme dialectique) des phénomènes, va et passe à la science, par une qualification et une concrétisation de l'origine des choses. La formation du monde dans les sciences comme en philosophies matérialistes passe par l'étude des origines des choses, c'est-à-dire par l'explication de ces choses par des phénomènes réels du monde réel. Par contre, contrairement à un scientifique, [[Philosophes matérialistes|les philosophes matérialistes]] ne disent pas où, ni quand les choses naîssent.
    
Contrairement aux religions transcendantalistes, la question du commencement soit du pourquoi se pose de manière a posteriori en science.
 
Contrairement aux religions transcendantalistes, la question du commencement soit du pourquoi se pose de manière a posteriori en science.
Utilisateur anonyme

Menu de navigation