Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
2 567 octets ajoutés ,  18 juillet 2017 à 00:24
m
aucun résumé des modifications
Ligne 29 : Ligne 29 :  
=== Ouverture, réunions de fractions ===
 
=== Ouverture, réunions de fractions ===
   −
Le Congrès des soviets s'ouvre le matin du 25 octobre. Le renouvellement des délégués ou la création de nouveaux soviets a profondément changé la sociologie des délégués. Du front et des provinces, beaucoup moins d'[[Intelligentsia|intelligentsia]] et d'officiers, beaucoup plus d'ouvriers et de soldats. Beaucoup moins de cravates, beaucoup plus de capotes grises de soldats et d'hommes usés par les tranchées et les difficultés.
+
Le Congrès des soviets s'ouvre le matin du 25 octobre. Le renouvellement des délégués ou la création de nouveaux soviets a profondément changé la sociologie des délégués. Du front et des provinces, beaucoup moins d'[[Intelligentsia|intelligentsia]] et d'officiers, beaucoup plus d'ouvriers et de soldats. Beaucoup moins de cravates, beaucoup plus de capotes grises de soldats et d'hommes usés par les tranchées et les difficultés. ''«  Quand on vote, les bras se lèvent au milieu d'un hérissement de baïonnettes. La fumée bleuâtre, piquante, de la makhorka (tabac grossier) dissimule les belles colonnes blanches et les lustres. »''
    
Le rapport de force politique a aussi bien changé par rapport au 1<sup>er</sup> congrès (les bolchéviks ne représentaient que 13%). Au début du congrès, on comptait 649 délégués avec voix délibérative, parmi lesquels&nbsp;:
 
Le rapport de force politique a aussi bien changé par rapport au 1<sup>er</sup> congrès (les bolchéviks ne représentaient que 13%). Au début du congrès, on comptait 649 délégués avec voix délibérative, parmi lesquels&nbsp;:
Ligne 41 : Ligne 41 :  
Une enquête parmi les délégués montra que 505 soviets étaient pour le passage de tout le pouvoir aux soviets&nbsp;; 86 pour le pouvoir de la "démocratie", 55 pour la coalition, 21 pour la coalition, mais sans les cadets. Et même ces chiffres donnent selon [[Trotsky|Trotsky]] ''«&nbsp;une idée exagérée de ce qui restait d'influence aux conciliateurs&nbsp;»'', car ''«&nbsp;pour la démocratie et la coalition se déclaraient les soviets des régions les plus arriérées et des localités les moins importantes&nbsp;»''.
 
Une enquête parmi les délégués montra que 505 soviets étaient pour le passage de tout le pouvoir aux soviets&nbsp;; 86 pour le pouvoir de la "démocratie", 55 pour la coalition, 21 pour la coalition, mais sans les cadets. Et même ces chiffres donnent selon [[Trotsky|Trotsky]] ''«&nbsp;une idée exagérée de ce qui restait d'influence aux conciliateurs&nbsp;»'', car ''«&nbsp;pour la démocratie et la coalition se déclaraient les soviets des régions les plus arriérées et des localités les moins importantes&nbsp;»''.
   −
Le congrès débute tôt le matin par des réunions des fractions qui s'éternisent. Tous attendent le dénouement du siège du Palais d’hiver, les bolchéviks (dont beaucoup de cadres sont absents et occupés par l'insurrection) mais aussi les autres groupes, qui sont fortement divisés. A 20h le soir, les [[mencheviks|mencheviks]] réclament un nouveau délai.
+
Le congrès débute tôt le matin par des réunions des fractions qui s'éternisent. Tous attendent le dénouement du siège du Palais d’hiver, les bolchéviks (dont beaucoup de cadres sont absents et occupés par l'insurrection) mais aussi les autres groupes, qui sont fortement divisés. A 20h le soir, les [[Mencheviks|mencheviks]] réclament un nouveau délai.
    
La nuit tombait et la prise du Palais d'hiver traînait en longueur, mais il devenait impossible de reporter l'ouverture du plénier.
 
La nuit tombait et la prise du Palais d'hiver traînait en longueur, mais il devenait impossible de reporter l'ouverture du plénier.
Ligne 47 : Ligne 47 :  
=== Début du plénier, élection du bureau ===
 
=== Début du plénier, élection du bureau ===
   −
Trotsky décrit ainsi l'entrée des délégués pour le plénier :
+
Trotsky décrit ainsi l'entrée des délégués pour le plénier&nbsp;:
<blockquote>
+
<blockquote>''«&nbsp;La révolution enseignait l'art de la compression. Les délégués, les visiteurs, les gardiens s'entassaient (...). Les avertissements donnés au sujet d'un effondrement possible du plancher n'avaient pas plus d'effet que les invites à moins fumer. Tous se bousculaient et fumaient de plus belle. C'est avec peine que [[John_Reed|John Reed]] se fraya un chemin à travers la multitude qui grondait devant la porte. La salle n'était pas chauffée, mais l'air était lourd et brûlant. &nbsp;»''</blockquote>  
''«&nbsp;La révolution enseignait l'art de la compression. Les délégués, les visiteurs, les gardiens s'entassaient dans la salle des fêtes des jeunes filles de la noblesse pour laisser entrer sans cesse de nouveaux arrivants. Les avertissements donnés au sujet d'un effondrement possible du plancher n'avaient pas plus d'effet que les invites à moins fumer. Tous se bousculaient et fumaient de plus belle. C'est avec peine que John Reed se fraya un chemin à travers la multitude qui grondait devant la porte. La salle n'était pas chauffée, mais l'air était lourd et brûlant. &nbsp;»''
  −
</blockquote>  
   
Ce sont des membres de [[VTsIK|l'exécutif]] sortant qui président pour l'instant. A la tribune, les principaux orateurs conciliateurs ([[Tseretelli|Tseretelli]], [[Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]], [[Tchernov|Tchernov]]) ne se sont pas montrés. C'est [[Fiodor_Dan|Dan]] qui ouvre amèrement le congrès à 22h40, en avertissant qu'il ne fera pas de discours dans ces cironstances si exceptionnelles où ses camarades sont actuellement au palais d'Hiver, ''«&nbsp;exposés à la fusillade&nbsp;»'', ''«&nbsp;remplissant avec abnégation leur devoir de ministres&nbsp;»''.
 
Ce sont des membres de [[VTsIK|l'exécutif]] sortant qui président pour l'instant. A la tribune, les principaux orateurs conciliateurs ([[Tseretelli|Tseretelli]], [[Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]], [[Tchernov|Tchernov]]) ne se sont pas montrés. C'est [[Fiodor_Dan|Dan]] qui ouvre amèrement le congrès à 22h40, en avertissant qu'il ne fera pas de discours dans ces cironstances si exceptionnelles où ses camarades sont actuellement au palais d'Hiver, ''«&nbsp;exposés à la fusillade&nbsp;»'', ''«&nbsp;remplissant avec abnégation leur devoir de ministres&nbsp;»''.
   −
Au nom des bolcheviks, [[Varlam_Avanessov|Avanessov]], délégué de Moscou, propose un bureau élu à la proportionnelle : 14 bolcheviks, 7 SR, 3 mencheviks, un internationaliste. La droite refuse immédiatement de faire partie du bureau. Le groupe de [[Martov|Martov]] s'abstient pour l'instant. Le bureau sera donc composé de 14 bolchéviks et 7 SR de gauche.
+
Au nom des bolcheviks, [[Varlam_Avanessov|Avanessov]], délégué de Moscou, propose un bureau élu à la proportionnelle&nbsp;: 14 bolcheviks, 7 SR, 3 mencheviks, un internationaliste. La droite refuse immédiatement de faire partie du bureau. Le groupe de [[Martov|Martov]] s'abstient pour l'instant. Le bureau sera donc composé de 14 bolchéviks et 7 SR de gauche.
   −
Parmi les bolchéviks, on comptait : [[Lenine|Lenine]], [[Trotsky|Trotsky]], [[Zinoviev|Zinoviev]], [[Kamenev|Kamenev]], [[Rykov|Rykov]], [[Noguine|Noguine]], [[Ephraim_Sklyansky|Skliansky]], [[Krylenko|Krylenko]], [[Antonov-Ovseenko|Antonov-Ovseenko]], [[Riazanov|Riazanov]], [[Nicolaï_Mouralov|Mouralov]], [[Lounatcharsky|Lounatcharsky]], [[Kollontaï|Kollontaï]] et [[Pēteris_Stučka|Stoutchka]]. Il y avait donc plusieurs cadres qui s'étaient pourtant opposés à l'insurrection ([[Zinoviev|Zinoviev]], [[Kamenev|Kamenev]], [[Noguine|Noguine]], [[Rykov|Rykov]], [[Lounatcharsky|Lounatcharsky]], [[Riazanov|Riazanov]]), ce qui d'après les mots de [[Trotsky|Trotsky]] est ''«&nbsp;caractéristique pour les mœurs d'alors du parti&nbsp;»''. Pour les SR de gauche, on ne comptait que [[Maria_Spiridonova|Maria Spiridonova]] comme figure célèbre.
+
Parmi les bolchéviks, on comptait&nbsp;: [[Lenine|Lenine]], [[Trotsky|Trotsky]], [[Zinoviev|Zinoviev]], [[Kamenev|Kamenev]], [[Rykov|Rykov]], [[Noguine|Noguine]], [[Ephraim_Sklyansky|Skliansky]], [[Krylenko|Krylenko]], [[Antonov-Ovseenko|Antonov-Ovseenko]], [[Riazanov|Riazanov]], [[Nicolaï_Mouralov|Mouralov]], [[Lounatcharsky|Lounatcharsky]], [[Kollontaï|Kollontaï]] et [[Pēteris_Stučka|Stoutchka]]. Il y avait donc plusieurs cadres qui s'étaient pourtant opposés à l'insurrection ([[Zinoviev|Zinoviev]], [[Kamenev|Kamenev]], [[Noguine|Noguine]], [[Rykov|Rykov]], [[Lounatcharsky|Lounatcharsky]], [[Riazanov|Riazanov]]), ce qui d'après les mots de [[Trotsky|Trotsky]] est ''«&nbsp;caractéristique pour les mœurs d'alors du parti&nbsp;»''. Pour les SR de gauche, on ne comptait que [[Maria_Spiridonova|Maria Spiridonova]] comme figure célèbre.
   −
[[Lénine|Lénine]] est présent mais n’apparaît pas encore publiquement. Il est déguisé avec une perruque et de grosses lunettes, et se tient dans une salle latérale, informé par des cadres bolchéviks. [[Trotsky|Trotsky]] raconte : ''«&nbsp;Se rendant à leur fraction, [[Fiodor_Dan|Dan]] et [[Skobelev|Skobelev]] s'arrêtèrent devant la table des conspirateurs, dévisagèrent attentivement Lenine et le reconnurent de toute évidence.&nbsp;»'' Il raconte également : ''«&nbsp;quelqu'un vint étendre sur le plancher des couvertures et y posa deux oreillers. Vladimir Illitch et moi reposâmes, couchés côte à côte. Mais quelques minutes après, on m'appela : "Dan a pris la parole, il faut répondre." Revenu après ma réplique, je me couchai de nouveau à côté de Vladimir Illitch qui, bien entendu, ne songeait pas à s'endormir. (...) Toutes les cinq ou dix minutes, quelqu'un accourait de la salle des séances pour communiquer ce qui s'y passait.&nbsp;»''
+
[[Lénine|Lénine]] est présent mais n’apparaît pas encore publiquement. Il est déguisé avec une perruque et de grosses lunettes, et se tient dans une salle latérale, informé par des cadres bolchéviks. [[Trotsky|Trotsky]] raconte&nbsp;: ''«&nbsp;Se rendant à leur fraction, [[Fiodor_Dan|Dan]] et [[Skobelev|Skobelev]] s'arrêtèrent devant la table des conspirateurs, dévisagèrent attentivement Lenine et le reconnurent de toute évidence.&nbsp;»'' Il raconte également&nbsp;: ''«&nbsp;quelqu'un vint étendre sur le plancher des couvertures et y posa deux oreillers. Vladimir Illitch et moi reposâmes, couchés côte à côte. Mais quelques minutes après, on m'appela&nbsp;: "Dan a pris la parole, il faut répondre." Revenu après ma réplique, je me couchai de nouveau à côté de Vladimir Illitch qui, bien entendu, ne songeait pas à s'endormir. (...) Toutes les cinq ou dix minutes, quelqu'un accourait de la salle des séances pour communiquer ce qui s'y passait.&nbsp;»''
   −
=== Tentatives de conciliation ===
+
[[Kamenev|Kamenev]], qui prend la relève de la présidence, annonce un ordre du jour en 3 points : l'organisation du pouvoir ; la guerre et la paix ; la convocation de l'Assemblée constituante.
 +
 
 +
[[Solomon_Lozovsky|Lozovsky]], adversaire de l'insurrection, réclame un rapport du Soviet de Petrograd. Mais les coups de canon que l'on entend au dehors témoignent que le rapport n'est pas encore prêt.
 +
 
 +
=== Tentative de conciliation, départ de l'aile droite ===
    
[[Martov|Martov]], [[Menchévik|menchévik]] de gauche, soumet une motion qui appelle à la discussion pacifique pour former un pouvoir reconnu par tous les partis du congrès. Les socialistes conciliateurs soutiennent cette motion, espérant isoler les bolchéviks. Mais [[Lounatcharski|Lounatcharski]] déclare pour les [[Bolchéviks|bolchéviks]] qu'il n'a aucun désaccord avec la motion de Martov, et celle-ci est votée par la quasi-totalité des délégués. Il s'agissait pour certains bolchéviks de faire la démonstration que ce sont les conciliateurs qui ne veulent pas d'un pouvoir soviétique, mais aussi pour beaucoup d'autres d'un espoir réel que ceux-ci acceptent.
 
[[Martov|Martov]], [[Menchévik|menchévik]] de gauche, soumet une motion qui appelle à la discussion pacifique pour former un pouvoir reconnu par tous les partis du congrès. Les socialistes conciliateurs soutiennent cette motion, espérant isoler les bolchéviks. Mais [[Lounatcharski|Lounatcharski]] déclare pour les [[Bolchéviks|bolchéviks]] qu'il n'a aucun désaccord avec la motion de Martov, et celle-ci est votée par la quasi-totalité des délégués. Il s'agissait pour certains bolchéviks de faire la démonstration que ce sont les conciliateurs qui ne veulent pas d'un pouvoir soviétique, mais aussi pour beaucoup d'autres d'un espoir réel que ceux-ci acceptent.
   −
=== L'aile droite quitte la salle ===
+
Mais des interventions hostiles de l'aile droite se succèdent alors, comme celles de deux menchéviks qui s'appuient sur des organisations de l'armée : le capitaine Kharach de la 12<sup>e</sup> armée, le lieutenant Koutchine (qui avait parlé à la [[Conférence_d'Etat_de_Moscou_(1917)|Conférence d'Etat de Moscou]])... Mais d'autres interventions de soldats en colère montrent qu'aux yeux du congrès ils ne représentent plus les tranchées, comme celle d'un soldat letton : ''«&nbsp;Assez de résolutions et de bavardages ? Il nous faut des actes ! Le Pouvoir doit être entre nos mains. Que les imposteurs quittent le congrès - l'armée n'est pas avec eux !&nbsp;»''
 +
 
 +
[[Lev_Khintchouk|Khintchouk]], ancien président menchévik du [[soviet_de_Moscou|soviet de Moscou]], avertit : ''« Le complot militaire des bolcheviks jette le pays dans une guerre intestine, mine l'Assemblée constituante, menace d'une catastrophe au front et mène au triomphe de la contre-révolution. »''
 +
 
 +
A travers le brouhaha et même les coups de sifflet, on entend à peine le représentant des SR de droite qui proclame ''«&nbsp;l'impossibilité d'un travail en commun&nbsp;»'' avec les bolcheviks. Comme les menchéviks de droite, il conteste la légitimité du 2<sup>e</sup> congrès, pourtant convoqué et ouvert par l'exécutif [[conciliateur|conciliateur]].
 +
 
 +
Le représentant du [[Bund_juif|Bund]] déclare que ''«&nbsp;tout ce qui se passe à Petrograd est un malheur&nbsp;»'' et invite les délégués à se joindre aux conseillers de la Douma municipale qui comptent se rendre sans armes au palais d'Hiver pour y périr avec le gouvernement. Une partie sort, sous les cri des délégués ou des gardes rouges : ''«&nbsp;Assez ! Déserteurs ! Allez-vous-en chez Kornilov ! Ennemis du peuple !&nbsp;»''
 +
 
 +
Parmi l'aile droite, environ 70 délégués quittent le congrès, c'est-à-dire un peu plus de la moitié. Les hésitants rejoignent en général le groupe des SR de gauche, qui se retrouve plus large qu'à l'ouverture du congrès.
 +
 
 +
=== Concessions aux SR de gauche ===
   −
Les conciliateurs refusent la proposition d’un [[Front_unique|front unique]] de la démocratie soviétique. Après l’annonce de la prise du Palais d’hiver par [[Trotsky|Trotsky]], ils quittent le Congrès, ce qui se retournera contre eux aux yeux des masses. Trotsky improvise une motion&nbsp;:
+
Après l’annonce de la prise du Palais d’hiver par [[Trotsky|Trotsky]], ils quittent le Congrès, ce qui se retournera contre eux aux yeux des masses. Trotsky improvise une motion&nbsp;:
 
<blockquote>«&nbsp;Le 2<sup>e</sup> Congrès doit constater que le départ des mencheviks et des SR est une tentative criminelle et sans espoir de briser la représentativité de cette assemblée au moment où les masses s’efforcent de défendre la révolution contre les attaques de la contre-révolution&nbsp;»</blockquote>  
 
<blockquote>«&nbsp;Le 2<sup>e</sup> Congrès doit constater que le départ des mencheviks et des SR est une tentative criminelle et sans espoir de briser la représentativité de cette assemblée au moment où les masses s’efforcent de défendre la révolution contre les attaques de la contre-révolution&nbsp;»</blockquote>  
 
Parmi les SR, la résolution de quitter le congrès est repoussée par 92 voix contre 60. C'est à partir de ce moment-là que la scission dans le parti SR sera effective. Les deux blocs se réuniront dès lors dans des salles différentes (et le parti SR de gauche sera créé quelques jours après).
 
Parmi les SR, la résolution de quitter le congrès est repoussée par 92 voix contre 60. C'est à partir de ce moment-là que la scission dans le parti SR sera effective. Les deux blocs se réuniront dès lors dans des salles différentes (et le parti SR de gauche sera créé quelques jours après).
    
Il ne reste alors au Congrès que les bolchéviks, les SR de gauche et les mencheviks internationalistes.
 
Il ne reste alors au Congrès que les bolchéviks, les SR de gauche et les mencheviks internationalistes.
 +
 +
=== ''«&nbsp;Edifier l'ordre socialiste&nbsp;»'' ===
    
Dans la nuit du 25 au 26, vers 2 heures, [[Kamenev|Kamenev]] lit à la tribune un téléphonogramme que l'on vient de recevoir d'[[Vladimir_Antonov-Ovseïenko|Antonov]]&nbsp;: le palais d'Hiver a été pris par les troupes du [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]], et à l'exception de [[Kerensky|Kerensky]], tout le gouvernement provisoire a été arrêté. Le pouvoir est désormais aux mains des soviets, et [[Lénine|Lénine]], qui&nbsp; apparaît publiquement, est ovationné lorsqu'il proclame à la tribune qu'il s’agit ''«&nbsp;d’édifier l’ordre socialiste&nbsp;»''. Le Congrès apprend aussi que les troupes du front qui avaient été désignées par Kérensky pour réprimer l’insurrection se rangent du côté de celle-ci, ce qui affermit l'enthousiasme.
 
Dans la nuit du 25 au 26, vers 2 heures, [[Kamenev|Kamenev]] lit à la tribune un téléphonogramme que l'on vient de recevoir d'[[Vladimir_Antonov-Ovseïenko|Antonov]]&nbsp;: le palais d'Hiver a été pris par les troupes du [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]], et à l'exception de [[Kerensky|Kerensky]], tout le gouvernement provisoire a été arrêté. Le pouvoir est désormais aux mains des soviets, et [[Lénine|Lénine]], qui&nbsp; apparaît publiquement, est ovationné lorsqu'il proclame à la tribune qu'il s’agit ''«&nbsp;d’édifier l’ordre socialiste&nbsp;»''. Le Congrès apprend aussi que les troupes du front qui avaient été désignées par Kérensky pour réprimer l’insurrection se rangent du côté de celle-ci, ce qui affermit l'enthousiasme.

Menu de navigation