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Ces premières semaines emplies d’espérance et de générosité sont très peu violentes, dans les villes comme dans les campagnes. Aucunes représailles ne furent par exemple exercées contre les anciens serviteurs du tsar, ce dernier étant simplement assigné à résidence ; beaucoup peuvent librement se retirer ou partir à l’étranger, tandis que les exilés (dont Lénine) sont libres de revenir.
 
Ces premières semaines emplies d’espérance et de générosité sont très peu violentes, dans les villes comme dans les campagnes. Aucunes représailles ne furent par exemple exercées contre les anciens serviteurs du tsar, ce dernier étant simplement assigné à résidence ; beaucoup peuvent librement se retirer ou partir à l’étranger, tandis que les exilés (dont Lénine) sont libres de revenir.
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Il y eut un peu plus de conflits au front, où la violence était bien plus présente. Les officiers censurèrent dans un premier temps les nouvelles de Pétrograd. Certains soldats apprirent la révolution du côté allemande... Cela ne fit qu'augmenter la défiance envers les officiers une fois les nouvelles apprises. Les troupes qui basculaient du côté de la révolution s'accrochaient un petit ruban rouge. Des soldats s'en prenaient aux officiers qui gardaient des portraits du tsar. Des représailles eurent lieu là où les sévices des officiers avaient été particulièrement violents. Par exemple à Helsingfors (maintenant Helsinki) et à Svéaborg, le soulèvement violent dura une nuit et un jour, et les officiers les plus détestés furent précipités sous la glace. ''«&nbsp;A en juger par ce que raconte Skobélev de la conduite des autorités de Helsingfors et de la flotte – écrit Soukhanov pourtant bien peu disposé à l'indulgence à l'égard de " l'obscure soldatesque " – on doit seulement s'étonner que ces excès aient été si insignifiants.&nbsp;»'' Trotsky précise : ''«&nbsp;Les bolcheviks tout aussi souvent que les conciliateurs allèrent prévenir des excès chez les soldats. Mais les vengeances sanglantes étaient aussi inévitables que le choc en retour après un coup de feu.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr13.htm Histoire de la révolution russe - 13. L’armée et la guerre]'', 1930</ref>''
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Il y eut un peu plus de conflits au front, où la violence était bien plus présente. Les officiers censurèrent dans un premier temps les nouvelles de Pétrograd. Certains soldats apprirent la révolution du côté allemande... Cela ne fit qu'augmenter la défiance envers les officiers une fois les nouvelles apprises. Les troupes qui basculaient du côté de la révolution s'accrochaient un petit ruban rouge. Des soldats s'en prenaient aux officiers qui gardaient des portraits du tsar. Des représailles eurent lieu là où les sévices des officiers avaient été particulièrement violents. Par exemple à Helsingfors (maintenant Helsinki) et à Svéaborg, le soulèvement violent dura une nuit et un jour, et les officiers les plus détestés furent précipités sous la glace. ''«&nbsp;A en juger par ce que raconte Skobélev de la conduite des autorités de Helsingfors et de la flotte – écrit Soukhanov pourtant bien peu disposé à l'indulgence à l'égard de " l'obscure soldatesque " – on doit seulement s'étonner que ces excès aient été si insignifiants.&nbsp;»'' Trotsky précise&nbsp;: ''«&nbsp;Les bolcheviks tout aussi souvent que les conciliateurs allèrent prévenir des excès chez les soldats. Mais les vengeances sanglantes étaient aussi inévitables que le choc en retour après un coup de feu.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr13.htm Histoire de la révolution russe - 13. L’armée et la guerre]'', 1930</ref>''
    
=== Le Soviet des ouvriers et soldats de Pétrograd ===
 
=== Le Soviet des ouvriers et soldats de Pétrograd ===
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L'Allemagne de Guillaume II a laissé les divers révolutionnaires exilés en Suisse, dont [[Vladimir_Ilitch_Lénine|Lénine]], traverser son territoire pour rentrer en Russie, escomptant que le pacifisme contribuera au retrait de la Russie du conflit. Dès l'époque circule en Russie et en Occident l'idée d'un Lénine «&nbsp;agent allemand&nbsp;», ou encore la rumeur que les «&nbsp;maximalistes&nbsp;» (traduction inexacte répandue du terme [[Bolcheviks|bolcheviks]]) sont financés par «&nbsp;l'or allemand&nbsp;».
 
L'Allemagne de Guillaume II a laissé les divers révolutionnaires exilés en Suisse, dont [[Vladimir_Ilitch_Lénine|Lénine]], traverser son territoire pour rentrer en Russie, escomptant que le pacifisme contribuera au retrait de la Russie du conflit. Dès l'époque circule en Russie et en Occident l'idée d'un Lénine «&nbsp;agent allemand&nbsp;», ou encore la rumeur que les «&nbsp;maximalistes&nbsp;» (traduction inexacte répandue du terme [[Bolcheviks|bolcheviks]]) sont financés par «&nbsp;l'or allemand&nbsp;».
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== Le sort du tsar Nicolas II ==
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Le 7 mars, [[Kérensky|Kérensky]] déclamait à Moscou : ''«&nbsp;Nicolas II est entre mes mains… Je ne serai jamais un Marat de la Révolution russe… Nicolas II, sous mon contrôle personnel, se rendra en Angleterre…&nbsp;»''
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Aussitôt les masses s'agitèrent. Aucune révolution sérieuse n'avait jamais laissé un monarque détrôné gagner l'étranger. Les ouvriers et les soldats exigeaient l'arrestation des Romanov. Le Comité exécutif du Soviet sentit qu'il ne fallait pas plaisanter sur cette question. Prenant la main sur le gouvernement, il donna ordre à tous les chemins de fer de ne pas laisser passer Romanov . Un des membres de l'Exécutif, l'ouvrier Gvozdiev, [[menchevik|menchevik]] de droite, fut détaché pour l'arrestation de Nicolas.
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Dès le 9 mars, [[Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]] rapportait au Comité exécutif que le gouvernement ''«&nbsp;avait renoncé&nbsp;»'' à la pensée d'expédier Nicolas en Angleterre. Le tsar et sa famille étaient mis aux arrêts, au palais d'Hiver. Du front, de plus en plus instantes se faisaient les exigences : transférer le ci-devant tsar à la forteresse Pierre-et-Paul.
    
== Bibliographie ==
 
== Bibliographie ==

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