Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
1 514 octets ajoutés ,  4 mai 2017 à 00:04
m
aucun résumé des modifications
Ligne 80 : Ligne 80 :     
Ces premières semaines emplies d’espérance et de générosité sont très peu violentes, dans les villes comme dans les campagnes. Aucunes représailles ne furent par exemple exercées contre les anciens serviteurs du tsar, ce dernier étant simplement assigné à résidence ; beaucoup peuvent librement se retirer ou partir à l’étranger, tandis que les exilés (dont Lénine) sont libres de revenir.
 
Ces premières semaines emplies d’espérance et de générosité sont très peu violentes, dans les villes comme dans les campagnes. Aucunes représailles ne furent par exemple exercées contre les anciens serviteurs du tsar, ce dernier étant simplement assigné à résidence ; beaucoup peuvent librement se retirer ou partir à l’étranger, tandis que les exilés (dont Lénine) sont libres de revenir.
 +
 +
Il y eut un peu plus de conflits au front, où la violence était bien plus présente. Les officiers censurèrent dans un premier temps les nouvelles de Pétrograd. Certains soldats apprirent la révolution du côté allemande... Cela ne fit qu'augmenter la défiance envers les officiers une fois les nouvelles apprises. Les troupes qui basculaient du côté de la révolution s'accrochaient un petit ruban rouge. Des soldats s'en prenaient aux officiers qui gardaient des portraits du tsar. Des représailles eurent lieu là où les sévices des officiers avaient été particulièrement violents. Par exemple à Helsingfors (maintenant Helsinki) et à Svéaborg, le soulèvement violent dura une nuit et un jour, et les officiers les plus détestés furent précipités sous la glace. ''«&nbsp;A en juger par ce que raconte Skobélev de la conduite des autorités de Helsingfors et de la flotte – écrit Soukhanov pourtant bien peu disposé à l'indulgence à l'égard de " l'obscure soldatesque " – on doit seulement s'étonner que ces excès aient été si insignifiants.&nbsp;»'' Trotsky précise : ''«&nbsp;Les bolcheviks tout aussi souvent que les conciliateurs allèrent prévenir des excès chez les soldats. Mais les vengeances sanglantes étaient aussi inévitables que le choc en retour après un coup de feu.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr13.htm Histoire de la révolution russe - 13. L’armée et la guerre]'', 1930</ref>''
    
=== Le Soviet des ouvriers et soldats de Pétrograd ===
 
=== Le Soviet des ouvriers et soldats de Pétrograd ===
Ligne 87 : Ligne 89 :  
[[File:Meeting du Soviet de Petrogard.jpg|right|346x232px|Meeting du Soviet de Petrogard.jpg]]Dans l'après-midi du 27 février, une cinquantaine de militants de tendances révolutionnaires différentes — [[Bolcheviks|bolcheviks]], [[Mencheviks|mencheviks]], [[Parti_socialiste_révolutionnaire_(Russie)|socialistes-révolutionnaires]] — organisent un Comité exécutif provisoire des députés ouvriers, dans le Palais de Tauride (même bâtiment que la Douma, mais dans une salle moins décorée). Ce comité décide de la création d'un journal, les ''[[Izvestia|Izvestia]]'', et appelle les ouvriers et les soldats de la garnison à élire leurs représentants. C'est l'acte de naissance du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]], assemblée de 600 personnes environ. Le Soviet est dirigé par un comité exécutif composé de 11 révolutionnaires qui se sont cooptés, et présidé par le menchevik [[Nicolas_Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]]. Les interrayons se voient attribuer un siège, contre deux sièges pour chaque parti socialiste national&nbsp;: les <span class="mw-redirect">bolcheviks</span>, les <span class="new">mencheviks</span> et les <span class="new">socialistes-révolutionnaires</span>.
 
[[File:Meeting du Soviet de Petrogard.jpg|right|346x232px|Meeting du Soviet de Petrogard.jpg]]Dans l'après-midi du 27 février, une cinquantaine de militants de tendances révolutionnaires différentes — [[Bolcheviks|bolcheviks]], [[Mencheviks|mencheviks]], [[Parti_socialiste_révolutionnaire_(Russie)|socialistes-révolutionnaires]] — organisent un Comité exécutif provisoire des députés ouvriers, dans le Palais de Tauride (même bâtiment que la Douma, mais dans une salle moins décorée). Ce comité décide de la création d'un journal, les ''[[Izvestia|Izvestia]]'', et appelle les ouvriers et les soldats de la garnison à élire leurs représentants. C'est l'acte de naissance du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]], assemblée de 600 personnes environ. Le Soviet est dirigé par un comité exécutif composé de 11 révolutionnaires qui se sont cooptés, et présidé par le menchevik [[Nicolas_Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]]. Les interrayons se voient attribuer un siège, contre deux sièges pour chaque parti socialiste national&nbsp;: les <span class="mw-redirect">bolcheviks</span>, les <span class="new">mencheviks</span> et les <span class="new">socialistes-révolutionnaires</span>.
   −
Dès la nuit du 27 au 28 février, le Comité exécutif avait interdit la presse monarchiste. Il y eut des débats sur l'autorisation de divers journaux réactionnaires. Ceux qui crièrent le plus fort étaient ceux qui avaient l'habitude de bâillonner tout le monde. Des doctrinaires comme [[Soukhanov|Soukhanov]] tenaient pour l'absolue [[liberté_de_la_presse|liberté de la presse]]. [[Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]], au début, n'était pas d'accord. Le 5 mars, le Comité exécutif donna cette confirmation : interdire les publications de droite, subordonner la publication de nouveaux journaux à l'autorisation du Soviet. Mais, dès le 10, cette décision fut abrogée sous l'attaque des cercles bourgeois.
+
Dès la nuit du 27 au 28 février, le Comité exécutif avait interdit la presse monarchiste. Il y eut des débats sur l'autorisation de divers journaux réactionnaires. Ceux qui crièrent le plus fort étaient ceux qui avaient l'habitude de bâillonner tout le monde. Des doctrinaires comme [[Soukhanov|Soukhanov]] tenaient pour l'absolue [[Liberté_de_la_presse|liberté de la presse]]. [[Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]], au début, n'était pas d'accord. Le 5 mars, le Comité exécutif donna cette confirmation&nbsp;: interdire les publications de droite, subordonner la publication de nouveaux journaux à l'autorisation du Soviet. Mais, dès le 10, cette décision fut abrogée sous l'attaque des cercles bourgeois.
    
La première séance du Soviet fut fixée pour le soir du même jour, au palais de Tauride. Elle s'ouvrit, en effet, à 21 heures, et ratifia le comité exécutif. De nombreux délégués d'ouvriers et de soldats exprimaient leurs félicitations et leur enthousiasme. La volonté générale était d'unifier étroitement la garnison avec les ouvriers en un seul Soviet. Seule une minorité de social-patriotes protestaient contre l'immixtion de l'armée dans la politique.
 
La première séance du Soviet fut fixée pour le soir du même jour, au palais de Tauride. Elle s'ouvrit, en effet, à 21 heures, et ratifia le comité exécutif. De nombreux délégués d'ouvriers et de soldats exprimaient leurs félicitations et leur enthousiasme. La volonté générale était d'unifier étroitement la garnison avec les ouvriers en un seul Soviet. Seule une minorité de social-patriotes protestaient contre l'immixtion de l'armée dans la politique.

Menu de navigation