Gaétan-Pierre Stanski
Gaétan-Pierre Stanski (né à Wiatrowice en Galicie, en 1807, mort à Paris le 15 février 1879) est un médecin français.
Libre penseur, il opère comme les philosophes matérialistes de la lignée évolutionniste. Il défend en philosophie comme en médecine dans le cadre de la question de l'origine des choses un concept de « spontanéité » des choses, c'est-à-dire la capacité des choses à se former, à se structurer, à se développer par elles-mêmes sans l'intervention de quelque chose extérieur aux choses.
Il a une conception purement immanentiste qui s'oppose radicalement à toute transcendance sans exception (naturelle, idéaliste ou spiritualiste).
Dans son application en médecine, la maladie s'est ainsi déclarée spontanément à l'intérieur du corps devenu malade sans que rien ne vient de l'extérieur au corps. Dans l'état des connaissances de l'époque, l'idée de contagion des maladies dans leur globalité y est vue comme un créationnisme défendu par les dogmes religieux.
C'est contre les visions traditionalistes et ses pratiques spiritualistes que Gaétan-Pierre Stanski opère tel un simple matérialiste en anti-contagionniste.
Il légua cependant à sa mort une somme d'argent à l'Académie de médecine pour la fondation d'un prix à décerner au mémoire le plus convaincant sur l'existence réel de la contagion. Le Prix Stanski a été décerné en 1892 à Pierre Victor Galtier.
1 Biographie[modifier | modifier le wikicode]
Il fait ses études médicales à Paris. Ancien élève de l'École pratique, il est interne en 1835, et devient membre de la Société anatomique. Il eut à se louer de la protection du comte Tanneguy Duchâtel, ministre de l'intérieur. En 1859, il soutient sa thèse inaugurale. Puis, se fixe ensuite à Paris, en tant que médecin du bureau de bienfaisance de l'institution des diaconesses et du diaconat réformé et chirurgien du deuxième dispensaire de la Société philanthropique, etc. Il est également membre de la Société médicale du III arrondissement/
2 Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]
- Du ramollissement des os en général et de celui du sieur Potiron en particulier, mémoire présenté à la Faculté de médecine pour le Prix Montyon en 1838 auquel il a été décerné des éloges publics (suivent les Questions...). Thèse de Paris, 1839, in-4.
- Observation de paralysie de la troisième et de la cinquième paire de nerfs encéphaliques, suivie de considérations sur les fonctions de ces nerfs et sur celles des nerfs optiques, Arch. gén.de méd., t.IV, p. 62, 1839.
- Recherches sur les corps étrangers trouvés région sublinguale et considérés comme calculs salivaires Arch. gén.de méd., t.XII, p. 184, 1839
- Recherches sur les maladies des os désignées sous le nom d'ostéomalacie, Lettres sur la cause principale des morts subites survenues et pendant l'inhalation du chloroforme. Paris, 1851, in-8°, 6pl.
- Le choléra est-il contagieux ? Mémoire à la Société des médecins des hôpitaux de Paris. Paris, 1865, in-8°.
- De la contagion dans les maladies. Mémoire à l'Académie de médecine. Paris, 1865, in-8°.
- Examen critique de diverses opinion sur la contagion du choléra. Paris, 1806, in-8°.
- Le choléra est-il contagieux ?. Paris, 1866, in-8°.
- De la contagion dans les épidémies, analyse du rapport de la commission de l'Académie de médecine sur les épidémies de choléra morbus des années 1854 et 1855 et de celui de la Conférence sanitaire internationale de 1866. Paris, 1870, in-8°
- De la spontanéité de la matière dans les manifestations physiques et vitales.Paris, 1871, in-8°.
- Nouvelles études sur la spontanéité de la matière Réponses a quelques objections. Paris, 1873, in-8.
- La contagion du choléra devant les corps savants. Paris, 1874, in-8
- Les conclusions du Congrès sanitaire international de Vienne et les commentaires des M.Fauvel devant la logique. Paris, 1875.
- Un mot à propos de la discussion à l'Académie de médecine sur le choléras de 1873. Paris, 1875, in-8°.
- De l'inutilité d'isoler les maladies dans les hôpitaux, éd. Delahaye, 1876, 23p.
- De la contagion de la variole. La variole contagieuse par inoculation ne l'est pas à distance. Paris, 1877, in-8°.
3 Références[modifier | modifier le wikicode]
- Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, tome 11, 1883, p.434-435
- Pascal Charbonnat, Histoire des philosophies matérialistes, Syllepse, coll. « Matériologiques », 2007
- Pascal Charbonnat, Histoire des philosophies matérialistes, Kimé, 2013