Natalia Sedova
Natalia Ivanovna Sedova (en russe, Наталья Ивановна Седова) est une militante et écrivaine communiste née le 5 avril 1882 à Romny, en Ukraine (Empire russe) et morte le 23 janvier 1962 à Corbeil (France). Elle fut la seconde femme de Léon Trotski.
1 Biographie[modifier | modifier le wikicode]
Natalia Sedova est la fille d'Ivan Sedov[1], un descendant de petite noblesse cosaque, et d'Olga Kolczewska, d'origine polonaise[2]. Ses parents disparaissent vers 1900 et elle est ensuite élevée par sa grand-mère.
Natalia Sedova milite dans le groupe révolutionnaire communiste « Iskra » (« Étincelle ») et en 1903, se marie avec Trotski qu'elle a rencontré à Paris l'année précédente. Le mariage n'est pas officiellement enregistré car Trotski est déjà marié avec Alexandra Sokolovskaïa qu'il a laissée en Sibérie avec ses deux propres filles. Le nouveau couple aura deux enfants : Lev Sedov (1906-1938) et Sergueï Sedov (1908-1937). Natalia suit Trotski lors qu'il fuit l'URSS, passée sous domination stalinienne, pour le Mexique, et elle partage son travail et sa réflexion tout au long du restant de sa vie.
Lors de la guerre d'Espagne, Sedova se rapproche politiquement de Grandizo Munis, le chef de la section bolchevik-léniniste.
Après l'assassinat de Trotski en 1940, Sedova reste à Mexico et au contact des milieux marxistes. Elle écrit avec Victor Serge une biographie de Trotski.
Elle considère que l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) applique une forme de capitalisme d'État et que la Quatrième Internationale fondée par Trotski ne permet plus d'amener au communisme. Elle en tire les conséquences en quittant la Quatrième Internationale en 1951. Elle restera pourtant convaincue que seule une révolution ouvrière peut résoudre les problèmes de l'humanité.
Après la mort de Staline et l'annonce de la «déstalinisation» par Khrouchtchev, elle lui lance un appel infructueux pour la réhabilitation de Trotski.
En 1961, elle précisait à un journal qui déformait ses propos :
« Un grand révolutionnaire comme Léon Trotski ne peut en aucune manière être le père de Mao Tsé-Toung, qui a conquis sa position en Chine en lutte directe avec l’Opposition de gauche (trotskiste) et l’a consolidée par l’assassinat et la persécution des révolutionnaires, tout comme l’a fait Tchang Kai-Chek. Les pères spirituels de Mao Tsé-Toung et de son parti sont évidemment Staline (qu’il revendique d’ailleurs comme tel) et ses collaborateurs, M. Khrouchtchev inclus. [...]
Je considère l’actuel régime chinois, de même que le régime russe ou tout autre bâti sur le modèle de celui-ci, aussi éloigné du marxisme et de la révolution prolétarienne que celui de Franco en Espagne. »[3]
2 Notes[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Pierre Broué dans sa somme Trotski cite en note V. M. Ivanov, qui décrit Sedov comme « marchand de la première guilde ».
- ↑ Cf. Marguerite Bonnet, en bibliographie.
- ↑ Lettre de Natalia Sedova, 1961
3 Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]
- Hommage à Natalia Sedova-Trotski : 1882-1962, prol. Maurice Nadeau, Paris, Les Lettres Nouvelles, 1962 (l'article biographique de Marguerite Bonnet a une trad. en ligne).
4 Ecrits[modifier | modifier le wikicode]
1946-1949 : Lettres entre Barta et Sedova