Mode de production tributaire

De Wikirouge
Aller à la navigation Aller à la recherche
Un prince de Kiev prenant tribut, peinture de Nicholas Roerich

Le mode de production tributaire est un concept forgé par certains marxistes pour regrouper les modes de production qui précèdent le capitalisme (esclavagisme antique, féodalisme européen, mode de production asiatique...).

Ce concept vient notamment de l'économiste Samir Amin qui avait proposé cette famille de modes de production « tributaires »[1], englobant les systèmes où le prélèvement du surtravail procède d'une autorité politique[2]. Dans ces systèmes, la soumission d'une très large masse productive, paysanne et artisanale, permet de dégager un tribut grâce auquel une oligarchie peut vivre dans l'aisance, parfois dans le luxe. Cette classe dominante (une forme de « noblesse ») détient le pouvoir de la force (soldats...) et de l'idéologie (religion).

Le terme a aussi été utilisé par l'historien Pierre Briant, mais plutôt en remplacement du terme de mode de production asiatique.[3]

Cette notion a été reprise par l'économiste Michel Beaud[4] ou encore par le sociologue Serge Jonas[5].

L'économiste Samir Amin résume dans une formule ce qui distingue le mode de production tributaire à celui du mode de production capitaliste : dans le second, le pouvoir est mis au service de l’accumulation de richesses, tandis que dans le premier, ce sont les richesses qui sont mises au service de l’accumulation de pouvoir[6].

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Samir Amin, Classe et Nation, édition de Minuit, , p. 54 p.
  2. Christophe Darmangeat, « À propos des modes de production », sur La Hutte des Classes
  3. Pierre Briant, Communautés rurales, forces productives et mode de production tributaire en Asie achéménide, Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité Année 1982 269 pp. 405-430
  4. Michel Beaud, Histoire du capitalisme de 1500 à nos jours, Seuil, , p. 26
  5. Serge Jonas, « La dialectique des modes de production », L'Homme et la société, vol. 55, no 1,‎ , p. 131–140 (DOI 10.3406/homso.1980.2046, lire en ligne)
  6. Anne-Christine Tremon, « Tribut », Anthropen,‎ (ISSN 2561-5807, DOI 10.17184/eac.anthropen.129, lire en ligne)