Prosper-Olivier Lissagaray

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Prosper-Olivier Lissagaray vers 1875.

Hippolyte Prosper Olivier Lissagaray, né le 24 novembre 1838 à Toulouse et mort le 25 janvier 1901 à Paris, est un animateur littéraire, journaliste républicain socialiste indépendant et conférencier littéraire français.

Il est surtout réputé pour l'enquête qu'il a menée sur l'histoire de la Commune de 1871, événement auquel il a participé. Il recueille ainsi des témoignages auprès de tous les survivants en exil, à Londres, en Suisse. Il consulte tous les documents alors disponibles à l'époque, car « le vainqueur guettera la moindre inexactitude pour nier tout le reste ».

Éléanor Marx, fille cadette de Karl Marx, s'est éprise de lui lors de son exil à Londres, de 1871 à 1880. C'est elle qui va ainsi traduire l'Histoire de la Commune de 1871 en anglais.

Malgré l'opposition de Karl, la froideur de sa mère et des Lafargue vis-à-vis de leur idylle parce que, entre autres, « Lissa », âgée de 34 ans, a 17 ans de plus que « Tussy », puis à cause des dépressions que cela impose à sa petite dernière, son père accepte leurs fiançailles, tout en l'éloignant. Mais, à 25 ans, peu après le décès de sa mère, Éléanor, anorexique, décide de les rompre, « Lui n'a rien à se reprocher dans cette histoire »[1]. Lissagaray en gardera une forte rancœur contre Paul et Laura Lafargue. On lui connait une marquise dans les années 1890, mais Lissagaray restera célibataire.

1 BIOGRAPHIE[modifier | modifier le wikicode]

2 Jeunesse difficile[modifier | modifier le wikicode]

Hippolyte Prosper Olivier Lissagaray est né de l'union de Laurent Prosper Lissagaray, pharmacien à Toulouse, âgé de plus de 50 ans, et de Marie-Louise Olympe Boussès de Foucaud. Il a un frère, Henri[2].

Son père meurt dès son plus jeune âge, alors qu’Henri et lui sont encore petits. En 1847, sa veuve, assigne en justice Bernard-Adolphe de Cassagnac pour obtenir le remboursement du prêt qu'avait contracté son défunt mari pour sauver la propriété et l'entreprise des gentilshommes verriers[3]. Dans un premier temps, La famille Lissagaray avait apporté une dote considérable à la famille Cassagnac pour le mariage de Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac et d'Ursule Lissagaray, la tante de Prosper Olivier. Ce fut insuffisant. Laurent Prosper Lissagaray contracte donc un prêt pour les Cassagnac tout en hypothéquant ces biens. C'est ainsi qu'après le mort de son mari, Marie-Louise fit un procès à la famille Cassagnac pour rembourser le prêt devenu trop lourd pour elle et ses enfants. Mais, elle n'obtient pas gain de cause. C'est ainsi que Lissagaray restera en conflit permanent avec ces cousins Cassagnac.

Lissagaray rentre au collège d’Aire-sur-l'Adour dans ces conditions difficiles. En seconde, il y fait ses premières armes littéraires sous la houlette du professeur de littérature l’abbé Légé, "maigre, pâle et toussant comme un phtisique, un parfait homme de lettres"[4]. Celui-ci divise ses élèves en deux camps : classiques et romantiques. Prosper compte au nombre de ces derniers. Il écrit ainsi, à quinze ans, avec son camarade Paul Lacomme d'Estalenx un roman médiéval Les Mystères de Croisades, Histoire et de Louis VII, Aliénor d'Aquitaine. Après le baccalauréat, Prosper ne verra plus Paul, ni ces camarades de collège, mais il garde – écrit-il – « au fond du cœur un endroit où tous vivent »[5].

3 Des Lettres aux armes[modifier | modifier le wikicode]

3.1 Ses conférences littéraires à Paris[modifier | modifier le wikicode]

En 1860, il s’installe à Paris après un voyage en Amérique. Il dirige une société littéraire à but non lucratif du type des Entretiens et Lectures[6] d'Albert Le Roy. Lissagaray et Juette deviennent les fondateurs des conférences publiques avec les conférences de la rue de la Paix. Il écrit une Revue des études littéraires destinée aux scolaires.

1864, conférence houleuse sur Alfred de Musset[7], mort en 1857 et très populaire. Pour Lissagaray, Musset « est un homme sans opinion, sans conviction, sans principes, qui prétend incarner dans lui-même l'esprit de cette époque ». Il y dénonce les côtés vicieux et débauchés du poète et de ce fait n'est point un modèle pour la jeunesse :

« Nous n'avons plus le temps d'être jeune. Soyons vieux à vingt-cinq, si nous ne voulons pas être serfs à trente...».

Conférence mal accueillie même de par la jeunesse, il publie donc son texte Alfred de Musset devant la jeunesse pour que nul ne l'oublie.

3.2 Un Avenir pour la République[modifier | modifier le wikicode]

1868, engagement contre l'Empire et le 15 août, création du journal L'Avenir à Auch qui veut "rallier dans le Gers toutes les forces éparses du grand parti de la révolution..." dont la ligne est :

  • le « droit de réunion et d'association" et "la presse, la parole et la conscience libres »,
  • « les élections loyales... », « la responsabilité effective » des agents d'état,
  • « la suppression des emplois publics et des monopoles », puis « des octrois »,
  • « la séparation de l'église et l'État », « l'instruction gratuite et obligatoire »,
  • « le rachat de la dette », puis « la suppression de l'armée permanente »,
  • Et, « la paix qui ne peut résulter du libre accord des démocrates. ».

Le 30 août 1868, un duel à l'épée s'engage avec victoire de Paul de Cassagnac, son cousin germain[8]. Ses premières cibles sont effectivement les Cassagnac, notables, royalistes et députés du Gers.

1869, L'Avenir à Auch devient le Journal démocratique du Gers et des Hautes Pyrénées à partir du n°93 (3 août 1869). Installé à Paris, Lissagaray collabore à La Réforme de Malespine d'octobre au novembre sans pour autant quitter son journal du Gers.

3.3 La Marseillaise et La République[modifier | modifier le wikicode]

1870, Il crée avec Henri Rochefort La Marseillaise en janvier. Dès le 4 janvier, les condamnations pleuvent : une pour duel à Auch et une à la Prison Sainte-Pélagie pour "offenses envers les personnes de l'empereur et de l'impératrice", même si c'est effectivement Émile Ollivier qui l'aurait du l'être.

En prison, il écrit Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire. Il y dénonce également dans L'Avenir le meurtre de Victor Noir. Une émeute « trop prématurée » est évitée par l'intervention de Rochefort lors des obsèques du jeune Victor, ce qui vaudra la démission de Jules Vallès. Suit une arrestation de tous les rédacteurs de La Marseillaise qui rejoignent Lissagaray. « Dans l'impossibilité d'envoyer des article à L'Avenir, à Auch; encore moins de le diriger », il quitte son journal du Gers.

Libéré, le 6 avril, il prend part aux réunions publiques contre le plébiscite de Louis-Napoléon. Puis, les amendes et deux nouvelles condamnations de prison "envers l'empereur" à Auch tombent de nouveau. Sans attendre, le 10 mai, il s'exile pour 3 mois à Bruxelles.

Il rentre à Paris où règnent des manifestations pour la République qui va être proclamé le 4 septembre 1870.

Il obtient une fonction de chef de cabinet d'un avocat proche de Léon Gambetta qui le suit à Tours. En octobre, Gambetta nomme Lissagaray commissaire de la guerre à Toulouse pour lever un corps de Franc-tireur. Puis, avec le Commandant Major Jay, il monte un projet de camp d'instruction accepté par Gambetta, le 3 novembre. En janvier 1871, « afin d'être au plus près du feu », il rejoint l'armée du général Chanzy en tant que chef d'escadron à l'état-major de l'armée de la Loire.

4 De la Commune à l'Histoire[modifier | modifier le wikicode]

4.1 De L'Action sur les barricades[modifier | modifier le wikicode]

1871, le 18 mars, il participe à la Commune de Paris du côté des insurgés en tant que « simple du rang ».

Il crée l'Action[9] dans lequel, Lissagaray :

  • Refuse toute conciliation avec le « Triumgueusat »[10] : Favres, Thiers et Picard puisque « qu'il n'y a qu'une autorité, celle de la commune »,
  • Dénonce l'inexistence de généraux et de jeunes chefs et l'incapacité des députés,
  • Veut l'interdiction des journaux anti-commune contrairement à Vallès,
  • Réclame le programme de la commune :

« Nous avons le droit d'être impatients du programmes de la Commune. Plus le dangers est grand, plus ce programme devient nécessaire. [...] Que la France,... apprennent au plus vite pourquoi Paris se bat: Voilà votre premier devoir, hommes de la Commune. ».

  • Souhaite que «les intérêts des paysans rejoindront ceux des ouvriers si l'éducation peut s'étendre dans les campagnes »

Seul 6 numéros paraissent en deux semaines et L'Action cesse le 9 avril. Le reste du temps, il est avec son fusil sur les remparts.

Il crée ensuite le Tribun du Peuple qui sort en continu du 17 mai au 24 mai 1871. Ces derniers écrits dans le journal sont

« Au feu maintenant ! Il ne s'agit plus de crier « Vive la République ! » mais de la vivre ! ».

Et Lissagaray, « dernier soldat de la Commune réussissait à s'échapper » de la dernière barricade ce dernier jour de la semaine sanglante.

4.2 De l'exil, de l'aventure jusqu'à l'Histoire de la Commune[modifier | modifier le wikicode]

Recherché comme beaucoup de communards, il s'exile à Bruxelles où il publie les Huit journées de mai derrière les barricades, dont Jenny Marx rapportera, en décembre 1871 à Kugulman, que

« À une seule exception près, tous les livres sur la Commune qui ont paru jusqu'à présent ne valent rien. Cette unique exception à la règle générale, c'est l'ouvrage de Lissagaray »[11].

De Belgique, il part rapidement pour l'Angleterre où il va rencontrer la famille Marx et Eléanor. Sans le sou, travaillant un peu à droite et à gauche, il organise des conférences ou y participe, collabore toujours aux journaux comme Le Rappel, le Mot d'ordre ou le Courrier de l'Europe. Il soufflette René de Pont-Jest[12], journaliste du Figaro pour son article fallacieux sur Les Communards à Londres. Il écope d'une amende et d'un avertissement. Puis, dans le même temps, il entreprend « de raconter la Commune ».

En 1876, après de longues recherches journalistiques et historiques, il publie l'Histoire de la commune de 1871, éditée à Bruxelles par Henry Kistemaeckers, mais interdite en France et diffusée sous le manteau. La publication de la traduction anglaise par Éléanor Marx de l’Histoire de la Commune de 1871 se fera en 1886[13].

5 Dans la bataille sociale et républicaine[modifier | modifier le wikicode]

5.1 La bataille contre la « différence sociale »[modifier | modifier le wikicode]

1880, le 11 juillet, Gambetta prononce, malgré sa position, l'amnistie des communards voulue depuis longtemps par Victor Hugo. C'est le retour de Lissagaray à Paris. La première chose est de demander rétractations et excuses de René de Pont-Jest pour son article calomnieux sur les communards à Londres, paru quelques années auparavant. De Pont-Jest refuse, Lissagaray demande réparation par les armes. De Pont-Jest refuse encore, c'est par la plume que Lissagaray touche dans Le Rappel du 25 juillet 1880.

1881, il crée La Bataille, politique et sociale tant bien que mal dont le premier numéro paraîtra le 10 mai 1882. À ces débuts les collaborateurs broussistes ont voulu le diriger et faire un journal de cette chapelle, mais sans y parvenir. Ensuite, le propriétaire du journal décide en 1882 de le fusionner avec Le Citoyen dirigé par Jules Guesde et « le lâche» Paul Lafargue : C'est Le Citoyen et la Bataille. Mais la collaboration est impossible, d'une part en raison des petites rancœurs entre Lafargue et Lissagaray, d'autre part, parce que les journalistes Guesdistes ne veulent pas de Lissagaray comme rédacteur en chef, évinçant ainsi Paul Lafargue de cette tâche. Avec toute cette cacophonie territoriale Le Citoyen disparaît. Lissagaray reprend les rênes de La Bataille tout court.

C'est un de ces évènements que Engels rapporte à Édouard Bernstein dans sa lettre du 2 novembre 1882 :

« Quand vous ne cessez de répéter que le « marxisme » est en grand discrédit en France, vous n'avez en somme vous‑même d'autre source que celle‑là – du Malon de seconde main. Ce que l'on appelle « Marxisme » en France est certes un article tout spécial, au point que Marx a dit à Lafargue : « Ce qu'il y a de certain, c'est que moi je ne suis pas marxiste ». Mais si Le Citoyen a tiré l'été dernier à 25000 exemplaires et acquis une position telle que Lissagaray a mis en jeu sa réputation pour la conquérir, cela semble tout de même contredire quelque peu ce prétendu discrédit. »[14]

5.2 Le journal révolutionnaire[modifier | modifier le wikicode]

Ainsi, La Bataille est ouverte « à tous ceux qui veulent la suppression des classes et travailler à l'émancipation des travailleurs », c'est-à-dire à toute diversité et disparité du mouvement socialiste. Cette union révolutionnaire lui vaudra les reproches de Vallès dans son premier Cri du peuple de novembre 1883. Cependant, le journal est le premier journal socialiste révolutionnaire avant Le Cri .

« La Bataille n'ignore pas qu'elle est le seul journal révolutionnaire de Paris, le seul qui se refuse à toute intrigue et qui se moque aussi bien du roi Jules Ferry que du dauphin Clemenceau, ignoré, renié ou combattu par tous les politiciens, même du socialisme; n'ayant aucune préoccupation, pas même celle du tirage; ne visant qu'au cœur et non aux théâtrales guenilles.»

1886, le 23 janvier, la concurrence du Cri et des journaux radicaux vont faire disparaître le journal. C'est le Radical d'Henri Maret qui prend la suite.

Cependant, La Bataille réapparaitra, en janvier 1889, non plus pour la défense des travailleurs, mais pour le sauvetage de la République contre le Boulangisme.

Il écrit anonymement le livre fiction historique de Plus d'Angleterre qui a remporté un succès.

1887, le 3 décembre, Il organise une manifestation sous le nom des « fédérés de la rive gauche » contre Jules Ferry aux élections présidentielles.

5.3 Le bilan de Boulanger[modifier | modifier le wikicode]

1888, le 25 mai, face au boulangisme, Clemenceau[15], Jules Joffrin et Arthur Ranc créent la Société des Droits de l'Homme et du Citoyen. Clemenceau en sera le président, et Lissagaray le secrétaire général[16]. Lissagaray prend donc position contre le Plébiscite du Général Boulanger et les parlementaires de droite puis d'extrême-gauche[17] en y dénonçant avec la gauche et le centre le césarisme de Boulanger. Mais le général Boulanger est admiré et plébiscité paradoxalement par certains communards blanquistes (Granger); par Henri Rochefort - qui deviendra comme Cassagnac une cible de choix avec une escarmouche en 1889, puis par des royalistes et des bonapartistes.

La Bataille reparaît donc jusqu'en avril 1892 jusqu'à sa fusion malgré lui avec La Marseillaise.

5.4 Jusqu'à la dernière grande bataille[modifier | modifier le wikicode]

Il est également « Candidat aux élections législatives de 1885 et 1893 et à plusieurs élections partielles, non pour obtenir un siège, mais pour exprimer ses idées »[18].

1893, il crée la Grande Bataille qui dénonce un gouvernement corrompu, le scandale de Panama, et de « l'abdication des socialistes parlementaires » qui « Autant que les autres partis républicains, le parti socialiste a besoin de se renouveler ».

Le journal s'arrête le 6 juin 1893. Lissagaray écrit encore des articles sous le nom de Jacques Bonhommes dans Le Germinal, dont le rédacteur en chef est Paschal Grousset jusqu'à sa fermeture le 6 septembre 1893.

Il dirige ensuite la revue La Vie algérienne et tunisienne pendant trois ans. Mais, il se consacre essentiellement à la réédition de l’Histoire de la Commune de 1871 qui paraîtra de manière rallongée en 1896. Éléanor Marx refusera de la traduire en mémoire de son père qui a également aidé Lissa à l'écriture de la première édition de l'Histoire de la Commune. Éléanor apprenant le remariage de son compagnon Edward Avelling qu'elle considérait comme son époux met fin à ses jours par empoisonement en 1898 à l'âge de 43 ans. Elle a anticipé le pacte de suicide qu'elle avait faite avec Avelling. Edward décède de sa maladie quelques mois après le mort d'Éléanor. Les rapports personnels conflictuels entre Lissagaray et les Lafargue s'en retrouveront renforcer.

1901, suite à une laryngite, le mousquetaire de la Sociale décède à l'âge de 63 ans.

Il sera incinéré au cimetière du Père-Lachaise en présence de deux mille personnes. Un monument lui est dédié à Auch, toujours visible depuis 1903.

6 BIBLIOGRAPHIE[modifier | modifier le wikicode]

6.1 Journaux et articles[modifier | modifier le wikicode]

  • Avenir du Gers, créateur et rédacteur en chef, 1868
  • Le Réveil, directeur, 1868
  • La Réforme de Vermorel, collaborateur, 1869
  • La Marseillaise, créateur avec Henri Rochefort, 1870
  • L’Action, créateur et rédacteur en chef, sous la Commune, 1871
  • Le Tribun du peuple, créateur et rédacteur en chef, sous la Commune, 1871
  • La Bataille, rédacteur en chef, 1881 à 1889
  • La Grande Bataille, rédacteur en chef, 1893
  • La Revue blanche, numéro 92 de la huitième année, t.XII, enquête sur la commune, avril 1897, p.219 et 356[19].

6.2 Œuvre[modifier | modifier le wikicode]

  • Alfred de Musset devant la jeunesse, éd. Cournol, Paris, 37p., 1864.
  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, éd A. Le Chevalier, Paris, 224p. 1870 en ligne sur Gallica
  • Catéchisme républicain, 1870.
  • Huit journées de mai derrière les barricades, rééd. Gallimard, Paris, 128p. 1968 / première parution : éd Bureau du petit journal, Bruxelles, 327p, 1871 en ligne sur Gallica
  • Vision de Versailles, Paris, 31p. 1873 en ligne sur Gallica
  • Rouge et noir (Samedi 24 octobre, numéro 1, vendredi 20 novembre, numéro 2, 128p., Paris, 1874
  • L'histoire de la commune de 1871, rééd. La Découverte, 526p, 2004 / Première publication en 1876 / seconde publication rallongée, éd Dentu, Paris, 1896 en ligne sur Gallica
  • Plus d’Angleterre, Anonyme, 1887.
  • Le bilan de Boulanger, Sté des Droits de l'homme et du citoyen, Paris, 25p., 1888.
  • ...

6.3 Biographie[modifier | modifier le wikicode]

  • René Bidouze, Lissagaray la plume et l’épée, Éditions ouvrières, Collection La part des hommes, 238 p., 1991.

6.4 Liens externes[modifier | modifier le wikicode]

6.5 Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Correspondance du 15 janvier 1882 d'Éléanor à sa sœur aînée Jenny Longuet, femme de Charles Longuet.
  2. . On trouve ce personnage de la Commune, Prosper Olivier, sous le nom d’Henri Lissagaray sur certains sites anglophone et français. C'est une erreur de leur part, puisque Henri Lissagaray est son frère.
  3. Voir l'article sur la famille de Grenier.
  4. J. F. d'Estalenx, Portraits gascons, languedociens et autres, 1976.
  5. Lettre du 10 août 1856.
  6. L'Année littéraire et dramatique, ou, Revue annuelle des principales productions de la littérature française et des traductions des œuvres les plus importantes des littératures étrangères, avec l'indication des événements les plus remarquables appartenant à l'histoire littéraire, dramatique et ..., Libraire Hachette, 1863, p529 sur Google.
  7. cf Conférences de la rue de la Paix, entretien du samedi 29 février 1864 Alfred de Musset devant la jeunesse, par M. Lissagaray.
  8. Paul de Cassagnac: Liens familiaux entre les cousins ennemis Paul de Cassagnac (1842-1904) et Prosper-Olivier Lissagaray (1838-1901).
  9. Pour d'autres citations, voir aussi: Journaux de la Commune de Paris.
  10. Triumgueusat est une expression inventée par Lissagaray en 1864 dans L'Avenir du Gers contre les Cassagnac père et fils, puis reprise pour ce nouveau trio.
  11. Jenny Marx, Lettres à L. Kugelmann, 21 décembre 1871.
  12. René de Pont-Jest est le grand-père de Sacha Guitry.
  13. cf Histoire de la Commune de 1871, le chapitre Histoire de l’Histoire .
  14. Lettre à E. Bernstein, 2 novembre 1882.
  15. Paradoxalement, c'est Georges Clemenceau qui a recommandé le général Boulanger au gouvernement de Charles de Freycinet, le 28 décembre 1885.
  16. cf Lissagaray écrit le manifeste de la Société, Le bilan de Boulanger.
  17. il existe une groupe ouvrier, mais qui est représenté par tout sauf par des ouvriers.
  18. Lissagaray, le « Michelet de la Commune », « mousquetaire de la Sociale » (2008).
  19. [[s:La Revue blanche#T12|wikisource : La Revue blanche (1891-1903), t.12], enquête sur la Commune.

7 CITATIONS[modifier | modifier le wikicode]

8 Alfred de Musset devant la jeunesse, 1864[modifier | modifier le wikicode]

Oui, notre devoir est d'être logique, car on ne défend pas autrement la vérité.


Sans la logique, on a des opinions, on a pas de croyances. Les opinions tiennent au tempérament du moment et au milieu. Les croyances naissent des principes certains que l'étude seule peut nous révéler. Aussi l'on peut, sans crime et de bonne foi, varier dans les opinions; les méchants seul mentent à leurs croyances: ils sont illogiques, mais volontairement: les indulgents ne sont-ils pas des complices involontaires ?

  • Alfred de Musset devant la jeunesse, Lissagaray, éd. Cournol, Libraire, 1864, p. 6


...nous n'avons plus le temps d'être jeune. Soyons vieux à vingt-cinq, si nous ne voulons pas être serfs à trente.

  • in Lissagaray, la plume et l'épée, René Bidouze, éd. La part des hommes, 1991, p. 25
  • Alfred de Musset devant la jeunesse, Lissagaray, éd. Cournol, Libraire, 1864, p. 10


Et lorsque vous aurez la bassesse de venir dire:


« Depuis que le monde existe, il est certain que quiconque n'a que deux sous et en voit quatre à son voisin, où une jolie femme, désire les lui prendre, et doit conséquemment dans ce but parler d'égalité, de liberté, d'égalité des droits de l'homme, etc...»


Nous vous répondrons en leur nom comme au nôtre:


Nous croyons et nous professons hautement qu'en réclamant nos droits nous accomplissons un devoir, nous croyons qu'en réclamant les droits de nos frères nous accomplissons un devoir, car le grand principe de la liberté est de ne pas souffrir d'esclaves à côté d'elle; nous croyons que nous sommes tous solidaires dans nos joies comme dans nos souffrances; nous croyons que, quelles que puissent être les défaillances du moment, jamais l'iniquité ne prévaudra; nous croyons que ceux qui se retirent découragés ne sont pas convaincus; nous croyons et nous professons hautement l'infaillibilité absolue de ce principe, dans lequel le sentiment n'a rien à voir, mais qui est le fondement et la raison même de notre être: la liberté, l'amour de nos semblable; nous croyons et nous professons hautement qu'en dehors de ces idées il n'y a pas d'homme, et vous qui n'avez rien cru, rien professé de ce que nous défendons, nous nous retirons de vous, nous vous repoussons de notre communion.

  • Alfred de Musset devant la jeunesse, Lissagaray, éd. Cournol, Libraire, 1864, p. 34-35

9 Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, 1870[modifier | modifier le wikicode]

Mais que viens-je te parler d'histoire ? Les pauvres diables n'en ont pas. Le passé et le présent se résument pour eux dans une lamentation perpétuelle. Leur voix n'est qu'un cri, leurs annales sont vides. Sans instruction, sans nourriture, immobiles dans l'aveuglement, voilà leur lot.

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 19-20


La souveraineté du peuple, la souveraineté de la loi, telles sont les deux bases sur lesquelles on asseoit la République.

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire (in Gallica), Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 58


Plus de patrie, si la Révolution ne concentre pas ses forces. Les Girondins s'épuisent en discours sur la liberté, sur les constitutions futures. « Sauvons le présent » crie la Montagne; exister d'abord, on s'organisera ensuite.

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 60


La République existe encore, mais ta vie rouge, ô peuple, ne court plus dans ses veines;

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 75


Ta doctrine politique n'est que vent et fumée si elle ne renouvelle les doctrines sociales. Autant vaudrait planter un arbre les racines en l'air.

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 91


Beaucoup de républicains s'imaginaient qu'on était en république parce qu'il n'y avait plus de roi, ignorant qu'un gouvernement n'est républicain qu'en raison de l'exactitude avec laquelle s'incorpore la volonté du peuple et la met en exécution.

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 96


Ah ! c'est qu'il était plus facile de les mitrailler que de les instruire

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 97


Les hommes, tu l'as vu, se divisent naturellement en deux partis: ceux qui craignent le peuple, s'en défient et sont portés à lui retirer tous les pouvoirs, et ceux qui l'aiment, le respectent, le considérent comme le dépositaire le plus honnête et le plus sûr des intérêts publics. Quelle que soit leur appelation, les premiers sont les Aristocrates, et l'on doit nommer Démocrates les seconds.

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 119


Sans éducation, sans instruction, c'est-à-dire sans outil, tu luttes encore avec tes ongles, toi, Jacques Bonhomme.

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 149


Et quelle est l'instruction de l'école, en supposant que la misère ou la négligence paternelle ne retienne pas l'enfant au foyer ? Un peu de lecture, d'écriture, de calcul, d'histoire sainte. Et tes droits, et tes devoirs, qui te les enseigne, ô déshérité !

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 150


C'est le rôle du représentant de formuler dans une loi claire et pratique, en tenant compte des faits actuels, des situations acquises, toutes choses qui réclament de l"habilité et des connaissances spéciales peu communes.

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 214


Le représentant du peuple ne doit obéissance et fidélité qu'au peuple. Il doit au peuple non seulement ses efforts, son intelligence, mais encore sa vie.

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 217


Que la volonté du peuple soit l'étoile polaire du représentant, et la poitrine en avant, qu'il soit prêt à guider ses électeurs au jour de la revendication décisive et vengeresse.

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 221


Les maux de la résistance sont grands, je le sais, mais de la résignation ne sont-ils pas mille pire !

  • Jacques Bonhomme - Entretiens de politique primaire, Lissagaray, éd. Armand Le Chevalier, Editeur, 1870, p. 222

10 L'Action[modifier | modifier le wikicode]

Il ne suffit pas de s'écrier ; j'y vaincrai ou j'y perdrai la vie. Il faut dire froidement : voilà par quels moyens, par quel plan je vaincrai.

  • « Éditorial », Lissaragay, L'Action, 9 avril 1871, p. 1


Le paysan n'a besoin que de garanties individuelles, il les possède. Le prolétaire ne peut vivre que par des garanties collectives ; n'étant individuellement qu'un atome devant l'industrie, il ne vaut que par sa masse.

  • « Éditorial », Lissaragay, L'Action, 9 avril 1871, p. 1

11 Le Tribun du Peuple[modifier | modifier le wikicode]

Au feu maintenant ! Il ne s'agit plus de crier « Vive la République ! » mais de la vivre !

  • « Éditorial », Lissaragay, Le Tribun du Peuple, 24 mai 1871, p. 1

12 Les Huit journées de mai derrière les barricades[modifier | modifier le wikicode]

Il fallait être ou n'être pas pour cette Révolution. La lâcheté seule se tint au milieu. Les socialistes véritables le comprirent et, certains de la catastrophe, ils voulurent du moins faire triompher leur cause par le mépris de la mort.

  • Les Huit journées de mai derrière les barricades, Lissagaray, éd. Bureau du Petit Journal, Bruxelle, 1871, chap. 2, p. 18


Jamais le socialisme ouvrier n'a été aussi vivant que depuis la chute de la Commune. Il est aujourd'hui la seule préoccupation véritable des gouvernements. A quoi donc aurait servi tant de massacres, sinon à prouver que le vieux monde est bien fini, que tout retour au passé et impossible ? L'ignorance de la bourgeoisie peut seule lui donner le change à cet égard. Depuis le 18 mars, le câble est rompu.

  • Les Huit journées de mai derrière les barricades, Lissagaray, éd. Bureau du Petit Journal, Bruxelle, 1871, chap. Conclusion, p. 284-185

13 Histoire de la Commune de 1871[modifier | modifier le wikicode]

Celui qui fait au peuple de fausses légendes révolutionnaires, celui qui l’amuse d’histoires chantantes, est aussi criminel que le géographe qui dresserait des cartes menteuses pour les navigateurs.

  • préface de 1876
  • Histoire de la Commune de 1871, Prosper-Olivier Lissaragay, éd. La découverte, 2000, p. 16


Trois fois, le prolétariat français a fait la Révolution pour les autres ; il est mûr pour la sienne. Les lumières qui lui manquaient autrefois ne jaillissent maintenant que de lui.

  • Histoire de la Commune de 1871, Prosper-Olivier Lissaragay, éd. La découverte, 2000, p. 470


L'audace est la splendeur de la foi. C'est pour avoir osé que le peuple de 1789 domine les sommets de l'histoire, c'est pour ne pas avoir tremblé que ce peuple de 1870-71 qui eut de la foi jusqu'à en mourir

  • Histoire de la Commune de 1871, Prosper-Olivier Lissaragay, éd. La découverte, 2000, p. 471

14 La Bataille[modifier | modifier le wikicode]

Oui, voter. c'est abdiquer ; oui, voter. c'est être dupe ; oui, voter. c'est évoquer la trahison quand on limite le vote à une action purement parlementaire.


Mais quand le vote est un acte de protestation, quand le vote est une affirmation de doctrines, quand le vote a pour but de serrer les rangs, il vaut un acte, il est le moyen révolutionnaire par excellence.

  • « Le combat du jour - Agissez », Lissaragay, La Bataille, 1er octobre 1885, p. 1

15 Le Bilan de Boulanger[modifier | modifier le wikicode]

Si la mauvaise foi était bannie du reste du monde, elle trouverait un asile dans le cœur des conspirateurs césariens.

  • Le Bilan de Boulanger, Lissagaray, éd. Publication de la Société des Droits de l'homme et du Citoyen, 1888, p. 1


C'est l'éternel honneur de notre pays, que la liberté, chez nous, a toujours trouvé pour défenseurs, à côté des plus humbles et des plus pauvres citoyens, les jeunes gens studieux et instruits de nos grandes Écoles et de nos grandes Facultés. En 1888 comme en 1830 et en 1851, la jeunesse a fait son devoir et s'est fraternellement alliée, pour combattre la réaction et le césarisme, aux robustes travailleurs manuels de la Cité.

  • Le Bilan de Boulanger, Lissagaray, éd. Publication de la Société des Droits de l'homme et du Citoyen, 1888, p. 7