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Special pages :
Une querelle de parti
| Auteur·e(s) | Rosa Luxemburg |
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| Écriture | 4 novembre 1898 |
Référence 104 du Catalogue de Kaczanowska / Tych (1962), également 219 p. 874 de JP Nettl dans sa biographie : La Vie et l'oeuvre de Rosa Luxemburg. Le titre en français est repris de cette référence.
LVZ du 4 XI 1898 numéro 256.
Traduction par Alex du site Matière et Révolution.
Le Vorwärts du 29 octobre publie une longue réplique du camarade Gradnauer à mon encontre, précédée de quelques remarques dans lesquelles il exprime son indignation que je n'aie pas voulu publier cette réplique dans la Sächsische Arbeiter-Zeitung.
« Il nous semble particulièrement étrange », écrit le Vorwärts, « qu'un journal qui a toujours souhaité la discussion la plus libre possible sur les questions partisanes et qui reprochait au Vorwärts d'esquiver les discussions, en vienne maintenant à empêcher un camarade du parti, attaqué de manière personnellement insultante, de s'exprimer devant ses propres électeurs. »
Nous serions extrêmement heureux d'avoir donné au Vorwärts l'occasion de défendre le principe de la liberté de discussion, si son indignation morale n'était pas aussi malvenue, comme c'est malheureusement le cas. Dès le début, il ne s'agissait pas du tout de savoir si le camarade Gradnauer devait avoir la parole ou être interrompu, mais simplement de savoir où il devait publier ses réflexions, dans le Vorwärts ou dans la Sächsische Arbeiter-Zeitung. Étant donné que Gradnauer est rédacteur en chef du « Vorwärts » et qu'il avait publié son premier article dans ce journal, c'était pour moi un acte de loyauté tout à fait particulier que de lui accorder deux colonnes et demie dans la « Sächsische Arbeiter-Zeitung » – soit deux fois plus que ce que j'avais moi-même écrit à son sujet. Mais de mon côté, j'avais ainsi fait tout ce que j'avais à faire, comme je l'ai « révélé » à Gradnauer en lui renvoyant son manuscrit. Il s'est exprimé à deux reprises dans le « Sächsische Arbeiter-Zeitung » – d'abord par la publication d'un extrait de son premier article dans le « Vorwärts », puis par la publication de sa longue réponse[1] – et aucune rédaction ne se sentirait obligée d'en faire plus pour lui, par égard pour les intérêts du journal et des lecteurs. Toutefois, si Gradnauer avait développé de manière objective des questions d'intérêt général dans ses propos, je lui aurais mis à disposition sans restriction les colonnes du « Sächsische Arbeiter-Zeitung ». Cependant, seul son premier article contenait quelques malentendus, que j'ai d'ailleurs utilisés pour rectifier certains points d'intérêt général, mais par la suite, Gradnauer n'a cessé de tourner en rond dans les mêmes discussions.
La polémique ne pouvait pas durer indéfiniment, et c'est précisément pour cette raison que j'avais – comme je lui avais écrit – rédigé ma deuxième réplique[2] de manière aussi succincte et ignoré ses innombrables attaques personnelles concernant les « fausses allégations », etc. c'est aussi pourquoi j'avais séparé la discussion sur la petite bourgeoisie dans le parti, l'opportunisme, etc. de la polémique qui le concernait spécifiquement, car il était clair dès le départ qu'il ne pourrait plus s'exprimer dans la « Sächsische Arbeiter-Zeitung » cette fois-ci.
Gradnauer ne se contente pas d'avoir publié une longue réplique dans le « Sächsische Arbeiter-Zeitung », d'avoir à sa disposition le « Vorwärts » pour poursuivre sa polémique contre moi, d'avoir fini par emprunter les dents du Dr Adler à Vienne pour m'attaquer avec virulence, il a encore, « sans préjudice », fait appel du jugement des camarades de Dresde contre moi. Bien sûr, si j'avais su que pour Gradnauer, le dernier recours dans la polémique était la voie de recours, je l'aurais renvoyé d'emblée dans cette voie dans l'intérêt des lecteurs et je me serais épargné la peine de discuter avec lui. Une fois de plus, il s'avère que les rédacteurs du « Vorwärts » supportent beaucoup moins bien la critique que ses lecteurs. Je suis toutefois loin de vouloir « ridiculiser » à nouveau l'organe central. Comme Gradnauer me le rappelle à juste titre, nous étions en quelque sorte des compagnons d'infortune, car nous avons été tout autant critiqués à Stuttgart : le « Sächsische » pour son ton déplaisant et le « Vorwärts » pour son contenu médiocre.
Dans le « Vorwärts » du 30 octobre, trois membres de la rédaction du « Sächsische Arbeiter-Zeitung » publient une déclaration dans laquelle ils affirment n'avoir pas été informés de ma décision de ne pas publier la réplique de Gradnau et ne pas approuver cette décision. Il ne m'est jamais venu à l'esprit de contester à mes collègues de la rédaction le droit d'être mécontents de ma manière d'agir, et à cet égard, tout serait en ordre. Mais le fait qu'ils aient jugé nécessaire de communiquer leur mécontentement au public témoigne à mon avis d'un mauvais goût.
Dresde, le 31 octobre, Rosa Luxemburg