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Qu'y a-t-il à apprendre du procès des saboteurs ?
L'acte d'accusation dans l'affaire des saboteurs (le "parti industriel") est d'un exceptionnel intérêt, non seulement à cause de sa signification politique immédiate, mais aussi du point de vue de la lutte des tendances à l'intérieur du parti communiste de l'Union Soviétique. L'Opposition a soutenu et répété dans tous ses documents que les prévisions minimales d'industrialisation et de collectivisation de 1923-1928 étaient dictées d'un côté par le koulak et de l'autre par la bourgeoisie étrangère à travers l'agence de la bureaucratie soviétique.
Les principaux spécialistes soviétiques, appelés à rendre des comptes, révèlent la lutte acharnée qu'ils ont menée dans le passé pour le programme minimum du plan quinquennal. Il est ainsi souligné, notamment par Ramzine, que la mesure la plus importante des saboteurs en rapport avec toutes les branches de base de l'industrie était le ralentissement du rythme du développement, qui est particulièrement évident dans le vieux plan quinquennal élaboré sous l'influence du centre (c'est à dire le centre des saboteurs).
Le vieux plan quinquennal a été soumis à une critique dévastatrice de l'Opposition. Il suffit de citer son évaluation générale du premier plan quinquennal de Staline-Ramzine par la plate-forme de l'Opposition:
"Les avantages gigantesques impliqués dans la nationalisation de la terre, des moyens de production, des banques et des organes centralisés de l'administration - c'est-à-dire les avantages qui découlent de la révolution socialiste - ne trouvent presque aucune expression dans le plan quinquennal" .
Le comité central a caractérisé comme anti-parti notre critique du plan quinquennal. Le 15° congrès du parti a déclaré que nous manquions de foi, parce que nous avions été "effrayés" par le prétendument inévitable déclin du rythme pendant la période de reconstruction. En d'autres termes, en 1923-1928, c'est-à-dire pendant la période de développement de la lutte contre l'Opposition de gauche, le comité central a été l'instrument politique inconscient des saboteurs-spécialistes qui, à leur tour, étaient les agents stipendiés des impérialistes étrangers et des compradores russes émigrés. Mais n'avons-nous pas toujours assuré que, dans la lutte contre l'Opposition de gauche, Staline remplissait les volontés de la bourgeoisie mondiale et désarmait l'avant-garde prolétarienne ? Ce qui n'était que généralisations sociologiques est maintenant renforcé par l'irréfutable preuve juridique de l'acte d'accusation. Le cœur du plan quinquennal, c'est son rythme. La vie de toute l'organisme dépend du battement du cœur. Mais qui étaient ceux qui déterminaient le rythme des battements ? Ramzine donne à cette question une réponse précise:
"L'exécution des prévisions de base du parti industriel (c'est-à-dire du parti des saboteurs) quant au rythme était assurée par le fait que les organes fondamentaux tranchant de la question étaient entièrement entre les mains du parti industriel".
Voilà qui dirigeait la lutte stalinienne pendant un certain nombre d'années contre les "superindustrialsateurs".
N'est-il pas clair que l'acte d'accusation du parti industriel par Krylenko est en même temps l'acte d'accusation contre la couche stalinienne supérieure qui, dans sa lutte contre les bolcheviks-léninistes, était réellement l'arme politique du capitalisme mondial ? Mais la question ne se termine pas avec le vieux plan quinquennal. Ces mêmes accusés montrent qu'"à partir de la deuxième moitié de 1928" - observez l'exactitude de la division entre deux périodes ! - " continuer à s'appuyer sur le ralentissement du rythme devint impossible à cause", dit Ramzine, "de la réalisation énergique dans la vie de la ligne générale du parti communiste de l'Union Soviétique". La deuxième moitié de 1928 est précisément le moment où le comité central rejeta le plan quinquennal - le même plan que les oppositionnels avaient critiqué et pour la critique duquel ils avaient été envoyés en Sibérie.
Mais le sabotage des spécialistes cessa-t-il après 1928 ? Non, à partir de ce moment-là, il fut intensifié à cause de l'attente de l'intervention. Cependant, dans les mots de Ramzine, il prit un caractère différent: "Les mesures fondamentales dans le domaine de l'industrialisation étaient supposées être dirigées vers l'approfondissement des difficultés économiques de toute façon inévitables".
Mais Ramzine s'arrête là brusquement, ou bien Krylenko ne cite pas en entier son témoignage. En dépit de cela, l'affaire est claire. La méthode des spécialistes qui travaillaient sous le contrôle de Krjijanovsky consistait à "approfondir les difficultés économiques", c'est-à-dire aggraver les disproportions entre les différentes branches de l'industrie et dans l'économie dans son ensemble. Comme, depuis la deuxième moitié de 1928, ce but ne pouvait être atteint par un ralentissement du rythme, on prit la voie opposée: une accélération excessive du rythme des branches individuelles de l'industrie. Il est bien évident qu'une méthode est aussi efficace que l'autre.
Nous en arrivons ainsi à ce qui peut apparaître comme une explication inattendue - mais en fait tout à fait naturelle -de comment et pourquoi la Commission de Planification d'Etat dans laquelle les saboteurs étaient le noyau fondamental et où ils menaient leur supérieur Krjijanovsky par le bout du nez sans difficultés, en vînt si facilement des rythmes minimum aux rythmes maximum et approuva sans aucune résistance la transformation d'un plan quinquennal non vérifié en plan de quatre ans. Les spécialistes comprenaient très bien que l'accélération des branches individuelles d'industrie sans vérification, sans prévision, sans régulation capable, ensuite d'une part dans des disproportions et de l'autre abaisse la qualité de la production, assurant l'explosion du plan quinquennal à sa prochaine étape. Ainsi l'acte d'accusation lui-même démontre sans aucun doute que, dans la période de son ralentissement économique - jusqu'en 1928 - comme dans celle de l'aventurisme économique - à partir de la seconde moitié de 1928 - la direction économique stalinienne agissait sous la dictée du centre des saboteurs, c'est-à-dire d'une bande d'agents du capital international. Pour avoir lutté contre cette "direction", les bolcheviks-léninistes ont été jetés en prison, exilés et même fusillés. Voilà la vérité toute nue qui ne peut être dissimulée par aucune construction savante !
L'acte d'accusation, révélant l'hégémonie des saboteurs dans la Commission de planification d'Etat et le Conseil suprême de l'économie nationale, a été publié dans le numéro du 11 novembre de la Pravda. La veille, le même journal, dans un article sous le titre extraordinairement frais de "Feu sans pitié contre le bloc droite-gauche" écrivait ce qui suit au sujet des pièges de l'Opposition:
Et cela signifie les trucs fractionnels habituels: en attaquant, disons, la Commission de Planification d'Etat et les chiffres de contrôle pour le "bureaucratisme des organes économiques", ils mènent une attaque contre la politique du parti et la direction du parti" .
Cette citation est absolument incroyable. Une critique de la Commission de planification d'Etat, qui fut pendant plusieurs années un jouet aux mains des saboteurs bourgeois est identifiée par la Pravda à une critique du comité central et pour cela seul déclarée blasphématoire. Quelqu'un n'aurait-il pas joué ici un tour à la Pravda elle-même ? Et dans la crise qui vient, nous apprendrons d'un deuxième acte d'accusation que les super-rythmes staliniens, contre qui nous avons mis en garde à temps, étaient les ordres des compradores aux saboteurs. Telle est la logique du régime stalinien !