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Pour un bilan de la révolution hongroise
Chers camarades,
Votre idée d'unifier les éléments prolétariens dirigeants dans l'émigration hongroise en relation étroite avec les éléments révolutionnaires à l'intérieur de la Hongrie pour opposer le léninisme au stalinisme et au Bela-Kunisme - cette idée découle de toute la situation et ne peut être que bienvenue.
La révolution hongroise, comme toute révolution qui a échoué, a signifié une importante émigration. Ce n'est pas la première fois dans l'histoire qu'il arrive que la tâche des émigrés soit d'aider la préparation d'une nouvelle révolution.
Que faut-il pour cela ? Examiner l'expérience de la première révolution hongroise. Cela veut dire examiner par une impitoyable critique la direction de Bela Kun et compagnie. La force du bolchevisme, qui lui a permis de réaliser la révolution d'Octobre, réside en deux choses: une compréhension juste du rôle du parti comme une sélection systématique des éléments de la classe les plus solides et les plus trempés, et une politique juste dans les rapports avec la paysannerie, en premier lieu sur la question de la terre. En dépit du fait que Bela Kun a assisté de près à la révolution d'Octobre, il n'en a pas compris la force originelle ni la force (sic); et quand les circonstances l'eurent élevé au pouvoir, il procéda à la légère à la fusion des communistes avec les social-démocrates de gauche et, dans l'esprit des mencheviks russes, tourna complètement le dos à la paysannerie sur la question de la terre. Ces deux erreurs fatales prédéterminèrent l'effondrement rapide de la révolution hongroise dans les difficiles conditions où elle se produisit.
Il est possible d'apprendre de ces erreurs. Il faut apprendre des défaites. Mais Bela Kun, Pogany (Pepper), Varga et les autres n'en ont rien fait. Ils ont soutenu toutes les erreurs, toutes les vacillations opportunistes, toutes les explosions aventuristes dans tous les pays. En Union Soviétique, ils ont participé activement à la lutte contre les bolcheviks-léninistes, à cette persécution qui était reflétée dans l'attaque de la nouvelle petite bourgeoisie et de la bureaucratie contre les ouvriers. Ils ont soutenu la politique de Staline et de Martynov en Chine qui a conduit si inéluctablement à la ruine de la révolution chinoise, la même politique au moyen de laquelle Bela Kun avait un peu plus tôt anéanti la révolution hongroise. Eux, les Bela Kun, Pogany, Varga et autres, ont soutenu la politique du comité syndical anglo-russe, cette honteuse capitulation du communisme devant les briseurs de grève qui ont pour des années brisé l'épine dorsale du parti communiste britannique. Particulièrement fatal peut-être a été le rôle de Bela Kun en Allemagne. A l'époque des journées de mars, en 1921, il soutint le soulèvement révolutionnaire quand il n'existait pour cela aucune précondition objective. En 1923, avec Staline, il laissa passer la situation révolutionnaire. En 1924 et 1925, alors qu'il était clair que la situation révolutionnaire relevait déjà du passé, Bela Kun soutint la politique des soulèvements armés. En 1926 et 1927, avec Varga, ils apparurent comme des protagonistes de la politique opportuniste de Staline et Boukharine qui signifiait la capitulation devant la social-démocratie. En février 1928, Kun, avec Staline et Thaelmann découvrit soudain en Allemagne une situation révolutionnaire immédiate. Pendant les deux dernières années, la fâcheuse politique de la "troisième période" affaiblit tous les partis de l'I.C. et le parti hongrois aussi. Si aujourd'hui, alors que la crise mondiale donne au communisme des tâches grandioses, les sections de l'I.C. se montrent incommensurablement plus faibles que ce qu'elles auraient pu être, une partie importante du blâme pour cela retombe lourdement sur la direction officielle du parti hongrois qui, jusqu'à maintenant, s'est couverte de l'autorité empruntée à la révolution hongroise, en dépit du fait que, précisément, il l'a conduite à la ruine.
Une lutte contre le Bela-Kunisme en Hongrie signifie en même temps une lutte contre ce régime de fonctionnaires absents et impudents qui plus ils continuent, font du mal à l'I.C. Sans se libérer du Bela-Kunisme, l'avant-garde prolétarienne hongroise ne peut s'unir en un parti communiste efficace.
Il est tout à fait naturel que les communistes en émigration prennent l'initiative d'offrir leur aide théorique et leur solidarité politique aux révolutionnaires qui luttent à l'intérieur de la Hongrie. Depuis 1924, c'est-à-dire depuis le début de la réaction en U.R.S.S., Staline et Molotov ont mis à la mode une attitude de mépris à l'égard des "émigrés" révolutionnaires. Ce seul fait suffit à mesurer la profondeur de la dégénérescence des dirigeants de l'appareil ! Marx et Engels dans l'ancien temps disaient que le prolétariat n'avait pas de patrie. A l'époque de l'impérialisme, c'est encore plus vrai. Et s'il en est ainsi, il est alors possible de dire honnêtement que, pour le révolutionnaire prolétarien, il n'y a pas d'émigration: en d'autres termes, l'émigration a un sens policier, pas politique. Dans tous les pays où il y a des ouvriers et une bourgeoisie, le prolétaire trouve sa place dans la lutte.
Ce n'est que pour le nationaliste petit-bourgeois que l'"émigration" peut constituer une rupture avec la lutte politique: est-il juste d'interférer avec les affaires d'autres peuples ? Pour les internationalistes, la cause du prolétariat dans tous les pays n'est pas une autre, mais sa propre cause. Les ouvriers hongrois dirigeants sont d'autant plus capables d'aider la lutte révolutionnaire en Hongrie, aujourd'hui et à l'avenir, qu'ils ont été plus étroitement liés au mouvement révolutionnaire dans le pays où le sort les a jetés. Ce sont précisément les "émigrés" ouvriers, éduqués par l'Opposition de gauche, c'est-à-dire les bolcheviks-léninistes, qui peuvent constituer les meilleurs cadres d'un parti communiste hongrois renaissant.
L'organe que vous devez créer a pour tâche de lier les ouvriers hongrois avancés, dispersés dans différents pays, non seulement en Europe mais aussi en Amérique. les lier non pour les séparer de la lutte de classe dans les pays où ils sont allés; au contraire, de les appeler à participer à la lutte; de leur apprendre à utiliser leur situation d'émigrés pour élargir leur horizon, s'affranchir des limitations nationalistes, de s'éduquer et de se tremper dans l'esprit de l'internationalisme prolétarien.
De tout mon cœur, je vous souhaite le succès !