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Special pages :
Pour la conférence internationale
| Auteur·e(s) | Léon Trotski |
|---|---|
| Écriture | 11 avril 1936 |
Chers Camarades,
Nous avons reçu de certains camarades une très intéressante proposition de conférence internationale au Luxembourg[1]. Le groupe en question pourrait l'organiser pour fin septembre ou pour octobre ou pour début novembre. La conférence ne devrait pas être trop nombreuse ; il n'est pas question d'aller au‑delà de quinze participants. Pour bien préparer la conférence, il faudrait constituer une commission politique qui tiendrait quelques séances avec Crux déjà[2] au cours de l'été (environ sept participants). La préparation politique générale doit se faire sous la direction du secrétariat international et du secrétariat d'Amsterdam, tandis que la préparation organisationnelle serait confiée à un « bureau technique de convocation de la conférence », afin que le travail se fasse dans le strict respect des règles de la clandestinité (proposition de Crux pour la composition du bureau : Keller, Adolphe, Braun[3]). Il va de soi que la plus grande discrétion est absolument impérative. Il ne peut s'agir, de toute façon, d'une conférence élue selon les règles démocratiques.
Pour la composition de la commission politique dont il est question plus haut, il est indispensable que ses membres disposent de la plus grande liberté de mouvement (passeports, moyens financiers, temps libre, etc.), car il leur faudra être prêts à faire le voyage de Copenhague pour y rencontrer Crux déjà pendant les mois d'été[4]. La commission politique devrait comprendre : un ou deux Hollandais, un ou deux Belges (Lesoil, Dauge), un Français, un Allemand, un représentant de la jeunesse, si possible un Américain. Pour le cas où la participation des Américains est impossible à cause de leur entrée dans le parti socialiste, ils doivent confier leur mandat moral à un membre de la commission ou à la commission tout entière, de façon qu'on puisse publier les projets avec au moins l'assentiment moral des Américains. Il faut cependant empêcher que ce mandat aille à quelqu'un qui a commis une indiscrétion criminelle. Tout repose sur la discrétion et on ne peut en attendre de gens bohèmes ou cyniques. Pour la conférence proprement dite, chaque section pourra et devra naturellement envoyer un délégué. Les groupes sympathisants, des délégués avec voix consultative. Mettez les Hollandais au courant du contenu de cette lettre, mais sans mentionner le Luxembourg. Nous informerons les Américains d'ici. Prière de convoquer immédiatement une réunion extraordinaire du secrétariat international et de répondre rapidement.
Pour Adolphe seulement :
Code pour les lettres et télégrammes à venir[5]
- Bureau technique pour la convocation de la conférence : bureau.
- Commission préparatoire : commission de rédaction : commission.
- Conférence : séance de rédaction : session.
- Employés du bureau : Keller, Nicolle, Adolphe.
- Oslo : Berne ; Hønefoss : Davos ; Paris : Genève ; Bruxelles Zürich ; Amsterdam : Lausanne ; Copenhague : Lucerne ; Luxembourg : Schaffhouse ; Prague : Bâle ; Reichenberg : Neuchâtel.
- Crux : Lund; Sneevliet : Thomson; Held : David; Cannon : Nagel ; Durand : Dix ; Muste : Erik ; Dauge : Eugène ; Lesoil : Lamette; Vereeken : Nora ; Rous : Clart[6].
- ↑ Le Luxembourg semble désigner la Suisse d'après le code proposé en bas de cette lettre.
- ↑ Crux désignant Trotsky, cette commission politique ne pourrait se tenir qu'en Norvège.
- ↑ Keller = Jan Frankel, Adolphe = Rudolf Klement, Braun = Erwin Wolf. Le premier était à Prague, le second à Paris, le troisième à Hønefoss .
- ↑ Copenhague, qui relève de l'ancien « code », désigne Hønefoss .
- ↑ Il y avait incontestablement un risque à envoyer par lettre un code en clair.
- ↑ On peut relever que, dans les équivalences ci‑dessus, certaines sont de pseudonyme à pseudonyme et qu'aucun nom n'apparaît en clair ; c'est le cas de Trotsky lui‑même (Crux, Lund), de Sedov (Durand, Dix), de Heinz Epe (Held, David).