Nos buts et tactiques dans le travail syndical

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27 Juillet 1924, à Saint-Louis, Missouri

Le discours qui suit a été prononcé devant une conférence des mineurs de charbon du Workers Party (Parti Ouvrier) à Saint-Louis le 27 juillet 1924. Il a été publié comme supplément du Daily Worker le 2 août 1924.

Camarades,

Ces conférences des membres du parti dans les plus importants syndicats, auxquelles les représentants du Comité Central Exécutif prennent part deviennent de plus en plus fréquentes. Nous devons comprendre cela comme un signe de vigueur, de santé. Cela indique que nous progressons en tant que parti de révolutionnaire, théoriquement et pratiquement, et que nous nous accrochons fermement à nos tâches les plus simple. La collaboration étroite entre les camarades actifs sur le terrain et les organes dirigeants du parti a un résultat bénéfique pour tout le monde.

Les contacts proches et les plus intimes avec les problèmes pratiques de la lutte quotidienne, et avec les camarades qui y font face directement, servent d’infaillible correctif à toutes tendance que pourrait avoir le parti à tenter de régler ces problèmes d’une façon abstraite ou purement doctrinaire. D’un autre côté, la participation de représentant du parti assure que les aspects politiques fondamentaux de la lutte syndicale seront mis sur le devant de la scène de ces conférences syndicales. Cela à une importance qui ne doit pas être surestimé. Sinon, un danger constant existe dans le travail de nos camarades syndicalistes, celui d’être trop influencé par l’opportunisme et le soi-disant pragmatisme. Une conception ne prenant en compte que les syndicats pourraient s’imposer, et repousser les problèmes généraux de la classe au sein des luttes à l’arrière-plan. Nous devons nous garder d’un tel état de chose. Nous savont trop bien que cela ne mène qu’au réformisme et à la futilité.

Nous nous réunissions ici aujourd’hui afin d’examiner les problèmes des syndicats auxquels vous appartenez, du point de vue du parti, qui est le point de vue de tout les communistes. Et je pense que je prends le problème dans le bon sens si je prends comme prémisse le but révolutionnaire de notre parti et propose de peser et juger chaque question syndicale qui viendra devant nous, même celle qui apparaisse comme les plus insignifiante et les plus pratique, à la lumière de notre but final.

Un parti révolutionnaire

Notre parti est un parti de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat. La révolution prolétarienne est la seule solution aux problèmes du mouvement ouvrier, et toute notre œuvre doit être dirigé vers ce but. C’est notre point de départ dans les syndicats, comme dans tout les champs d’activités de la lutte des classes. C’est la conception fondamentale qui nous distingue des autres partis et groupes dans le mouvement ouvrier. C’est le cercle d’acier qui nous rassemble dans un parti unique.

Notre but, révolutionnaire, imprime sa forme à notre politique dans la lutte quotidienne. Les aspirations révolutionnaires de nos camarades du parti génèrent un enthousiasme et un sacrifice de soi qui donne au parti son énergie vitale. Malheur à nous si nous devenions « pragmatique » au point d’oublier cela même un seul instant. Tout notre travail doit mener à la révolution prolétarienne. Si nous gardons cela à l’esprit et que nous soupesons tout notre travail quotidien selon cet étalon, nous resterons sur la bonne voie. Le principe révolutionnaire auxquels nous sommes dévoués nous met devant des responsabilités et des devoirs qui ne peuvent être déplacés ou écartés si nous voulons maintenir notre conception du parti comme l’avant-garde ouvrière. Nous devons nous organiser et combattre pour les vraies intérêts de la classe ouvrière en tant que classe, à chaque tournant du chemin.

Avec les masses, mais en les guidant

Nous voulons être avec les masses, mais nous devons également les devancer, et ne pas avoir peur de prendre des positions impopulaire, quand c’est nécessaire, pour combattre leurs préjugés. Prenons comme exemple le Ku Klux Klan. Voilà une organisation anti-ouvrière par sa nature même – mais pourtant un certain nombre de travailleurs du charbon se sont égarés en la supportant. Combattre le Ku Klux Klan, exposer sa nature réactionnaire et gagner les ouvriers en son sein pour les en éloigner, est une tâche, dans certains parties du pays, hasardeuse et difficile, mais c’est notre devoir devant la classe ouvrière que d’engager un tel combat. Nous ne serions pas dignes du nom de notre parti si nous évitions ce combat sous n’importe quel prétexte.

Notre travail dans les syndicats se développe. Nous voyons des signe de cela un peu partout. Un conférence telle que celle-ci est une preuve des gains rapides effectués. Nous avons déjà accumulé une expérience riche, et cette expérience amène à la lumière à la fois des aspects positifs et négatifs. Un de nos devoirs principaux est d’examiner l’activité tout entière régulièrement, de la renforcer et d’améliorer ce qui est bon, et de découvrir ce qui est mauvais pour le rejeter

Il va sans dire que nous, communiste, nous nous estimons beaucoup les uns les autres, mais que quand nous nous rencontrons dans des conférences comme ici, ce n’est pas dans le but de s’envoyer des fleurs et des compliments vides, mais pour parler franchement et ouvertement ; pour subordonner tout notre travail à la plus complète des examinations et des critiques, pour découvrir et surmonter les erreurs. Vous êtes en droit d’attendre du comité central exécutif le plus grand franc parler. Je suis assez confiant que si certaines erreurs dans notre travail sont mentionnées pendant la discussion, si certaines des bévues d’un camarade individuel sont mises en avant, amicalement et fraternellement, mais d’une maniéré tout de même franche, comme est la coutume parmi les communistes, personne ne sera offensé. La discussion se déroule seulement dans le but d’améliorer notre efficacité et de renforcer le parti pour la lutte.

Nos riches expériences

La puissance d’un parti discipliné, fondé sur des principes révolutionnaires, et s’impliquant dans tout les aspects de la lutte syndicale, a déjà commencé à se manifester. A la dernière convention de mineurs de l’Illinois, par exemple, tous pouvaient voir que le parti avait commencé à se développer, à sortir ses muscles, et à prendre place sur la scène des événements. Notre parti est apparu comme dirigeant la lutte pour les intérêts des mineurs. Il était en première ligne, portant les plus durs coups aux agents de la bourgeoisie, qui avaient usurpés les positions officielles des syndicats des mines. Le travail de nos camarades dans cette convention a joué pour faire des syndicats de mineurs des meilleurs outils pour la lutte de classe, tout en augmentant le prestige de notre parti. Cela doit être compris comme point de départ.

Dans toute une série de congrès syndicaux tenu ces derniers mois, le même phénomène a pu être observé. Notre petit parti, émergeant de la terre même et commençant à rassembler les forces dispersés des travailleurs révolutionnaires, a pu être le centre de la tempête du combat contre la réaction dans le mouvement ouvrier. Nous ne sommes pas encore devenus des dirigeants des masses dans les syndicats, mais nous avons réussit à conquérir des positions avances dans le combat pour leurs intérêts. Le reste suivra en son temps. De cela, nous pouvons être confiant.

Que notre parti fasse un bond en avant un peu partout, qu’il se mette de lui-même à la tête de la lutte, n’est pas un incident. La raison profonde est que nous somme le seul parti disposé à combattre pour les intérêts immédiats des travailleurs, et le seul parti mettant comme point d’orgue la résolution des problème de la classe par le moyen de l’action révolutionnaire pour renverser le capitalisme. Tous les intérêts de la classe ouvrière, immédiatement et à long terme, sont indissolublement lié à la révolution. Et si nous faisons des erreurs ici ou là, si nous échouons à tirer le plus d’avantages des opportunités qui s’élèveront dans le cours de la lutte, c’est parce que nos camarades syndicalistes, à cause de leur inexpérience, n’auront pas suffisamment maîtrisés l’art de prendre une positions pratique sur chaque question qui apparaît, et de la relier au but final de notre mouvement.

Corriger nos fautes

Mener le travail pratique, dans le même temps approfondir et étendre la conscience de classe des travailleurs, et les mener vers la lutte pour le pouvoir – c’est le cœur de nos tâches dans les syndicats. De ce point de vue, nous pouvons tirer des enseignements féconds de l’examen des événements qui ont transpirés de la dernière convention des mineurs de l’Illinois. Notre puissance sera multipliée à la prochaine convention, si nous reconnaissons franchement le négatif du positif dans notre action à la dernière.

Une des principales erreurs faite par nos camarades a été l’échec à réaliser pleinement que le schéma éhonté de collaboration de classe présenté à la convention dans le rapport de Frank Farrington, révélait la base politique et idéologique de toute la corruption et la traîtrise de la totalité de la bureaucratie des United Mine Workers of America, de Lewis à Farrington. Nos camarades auraient dû attaquer ce rapport de la façon la plus militante. Ils auraient dû exposer le plus profondément possible qu’il représentait la théorie des intérêts mutuels des mineurs de charbon et des parasites qui les exploitent et s’engraissent avec leur misère et leur fardeau. Contre cela, nous aurions dû établir fermement les principes de la lutte des classes, la théorie du salut des ouvriers seulement par une lutte sans compromission contre leurs exploiteurs.

Un tel combat aurait été un poignard dirigé directement contre le cœur même de la bureaucratie corrompue et traîtresse, car il aurait visé tout le faux système d’idée avec lequel elle empoisonne le mouvement ouvrier. Un tel combat aurait dû être entrepris comme le meilleur moyen d’ouvrir les yeux des mineurs, et de leur faire voir quel était leur véritable problème. Tout les autres combats de la convention, le combat sur le pouvoir de nomination, le combat pour une meilleur législation dans les affaires syndicales, pour la réintégration d’Howat, etc., auraient dû être analysé par nos camarades, et expliqué aux délégués, comme reliés au combat le plus simple, pour les principes de la lutte des classes, et comme lui étant subordonné. Cela aurait été le meilleur moyen d’éveiller les délégués honnêtes de la base, et de les lier plus profondément à nous.

Un autre erreur à la convention a été commise dans l’appréciation de la reconnaissance de la Russie Soviétique. Ici aussi les principes de la lutte des classes ont été impliqué. La machine de Farrington a joué un jeu intelligent avec les délégués sur cette résolution, appelant à la reconnaissance de la Russie Soviétique dans un paragraphe, puis annulant tout effet à ce paragraphe en ajoutant que la Russie Soviétique devait reconnaître certaines obligations – les obligations mêmes que les pays capitalistes du monde entier tentent en vain de lui imposer depuis six ans. Nos camarades ont fait l’erreur de penser que la question de la reconnaissance formelle était le problème réel, et ont donc considéré une telle résolution comme une victoire pour notre cause.

C’est trop « diplomatique ». Nous sommes pour la reconnaissance de la Russie Soviétique, car c’est un état ouvrier, et parce que nous constatons que les intérêts de tous les travailleurs du monde lui sont lié. La reconnaissance est pour nous un enjeu de la lutte des classes, et nous devons engager ce combat purement sur cette base, et marteler aux délégués que les idées de solidarité internationale du travail, de l’union mondiale des classes travailleuses dans la lutte pour renverser le capitalisme, doivent être accepté comme les principes directeurs du mouvement ouvrier. Nous aurions peut-être échoué à obtenir une majorité à la convention si nous avions engagé le combat sur cette base, tout comme nous aurions pu échouer à gagner une majorité dans un combat ouvert contre le schéma de collaboration de classe sur la base de la lutte des classes contre la machine bien huilée de Farrington, mais cela est d‘une importance secondaire. Nous aurions mis sur la table les principes. Nous aurions éclairci l’esprit de beaucoup des délégués, tout en les rapprochant de nous. Ce n’est pas la victoire formelle mais le combat en lui -même qui est important.

Organisation inadéquate

Du même point de vue, le développement inapproprié du caucus de l’aile gauche dans la convention doit être souligné. Des camarades ont fait des objections à l’organisation de ces caucus, des espions de Farrington auraient pu être présent selon eux et apprendre à l’avance des choses sur les combats que nous voulions mener dans la convention. Cette attitude est erronée. C’est le résultat d’une prudence trop grande, et d’une attention trop marquée pour les victoires immédiates sur le plan législatif et technique. De plus, cela représente, jusqu’à un certain points, un accord inconscient avec la position des fonctionnaires réactionnaires, qui naturellement combattent toutes tentative d’organiser les syndicalistes du rang contre eux. Ce problème va plus loin qu’il n’y parait. L’échec à organiser les délégués de gauche à la convention en un organisme de combat, si nous allons jusqu’à sa conclusion logique, va mener à l’échec à organiser les forces de gauche dans l’ensemble du syndicat. Cela signifie abandonner, sous a pression de la bureaucratie, le droit d’organiser la Trade Union Educational League. « Ne faites pas une montagne d’une taupinière », est un bon proverbe ; mais il est tout aussi bon si nous le retournons et disons aux camarades qui sont prêts à concéder ce petit point : « Ne faites pas d’une montagne une taupinière. » Si nous menons un combat sérieux pour briser le contrôle de la bureaucratie syndicale, nous ne devons pas négliger l’organisation de nos possibles troupes.

Notre combat pour conquérir les syndicats est un combat de fond pour organiser les ouvriers de la base avec nous sur les fondations de la lutte des classes. De plus, nous devons les informer de nos buts et plans.

Les congrès doivent être compris comme une des meilleures occasion d’avancer dans ce processus. Ils nous offrent l’opportunité d’arriver en contact avec les délégués de la base, de combattre par la discussion et des arguments leurs préjugés et leurs incompréhension, et de les unir avec nous dans un seul corps organisé pour gagner la régénération du mouvement ouvrier. Le caucus de gauche est nécessaire à ce travail.

Il est bien plus important pour nous de faire connaissance avec 10 nouveaux ouvriers et de les intégrer dans un combat organisé, que de passer une douzaine de résolutions dans un congrès grâce à une majorité accidentelle.

Le support conscient des ouvriers est ce que nous voulons. Nous combattons pour leurs esprits et leurs cœurs. N’oubliez pas cela, camarades. La bureaucratie peut transformer nos plus belles résolutions en un tas de papiers sans signification. Elle peut conserver ses positions en truquant les élections, mais elle ne peut éloigner de nous les travailleurs que nous gagnerons à nos façons de penser et de combattre. Les bureaucrates se maintiennent au pouvoir par des milliers de pièges et de pratiques frauduleuses. Mais une fois que nous aurons les masses de notre côté, nous n’aurons qu’a claquer des doigts en leur direction pour les balayer. Le contrôle des syndicats veut dire pour nous le contrôle des masses. Cela, et cela seul, assurera notre victoire final.

Les communistes et les postes syndicaux

Je veux maintenant passer à une autre question qui va devenir de plus en plus importante au fur et à mesure de notre développement dans les syndicats. Elle s’est déjà posée à nous un certain nombre de fois. C’est la question des candidatures et de l’obtention de postes par des camarades dans les syndicats. Cela peut devenir un des plus terribles danger, et une des plus grandes sources de corruption des membres du parti, si nous ne prenons pas suffisamment pas garde à ce problème, et ne clarifions pas notre position dès le départ.

Dans les discussions qui ont eu lieu aujourd’hui, nous avons entendu la remarque d’un de nos camarades que la bataille syndicale était la bataille pour des positions stratégique. C’est une vue subjective, et si nous la conservons, nous allons tomber dans une erreur sérieuse. Nous devons comprendre que notre lutte est avant tout celle pour développer la conscience de classe des syndiqués de base, et de les gagner aux principes de la lutte révolutionnaire contre le capitalisme sous la direction de notre parti.

Si nous connectons le combat pour des positions stratégiques avec la totalité des buts politiques, et que nous leur subordonnons ce but, nous serons en terrain sur. Sinon, nous serons confrontés au spectacle de membres du parti pensant les postes comme des fins en soi ; ou évacuant, ou bien mettant de côté les questions de principes avec lesquelles les masses ne sont pas familières ; de plans et de calculs tortueux dans le but d’obtenir un poste. Évidemment, les camarades justifieront tout ça par « si nous obtenons ce poste, nous pourrons réaliser de grandes choses pour le parti ». Mais, bien trop souvent, nous découvrirons que ces camarades continueront à appliquer ces méthodes, afin de se maintenir à leur poste. Ils dégénéreront en simples gardiens et chercheurs de positions. Ils perdront la confiance et le respect des militants ouvriers de base du parti, et notre parti, tenu responsable pour eux, verra son prestige baisser considérablement.

Les positions stratégiques sont cependant d’une importance extrême, et les concernant nous devons éliminer toute vue doctrinaire. L’opinion exprimées par un camarade que tout détenteur de poste devient petit-bourgeois, et que, du même coup, nous devrions nous tenir éloignés des positions, est incorrecte. Il est vrai qu’une position officielle, particulièrement dans le mouvement syndical américain, a mené de nombreuses personnes dans le passé à la corruption et à la trahison contre les intérêts ouvriers, mais cela ne veut pas dire que les communistes seront obligatoirement corrompus. Nous devons maintenir la position qu’un communiste doit aller n’importe où et faire ce que le parti juge bon, et rester un communiste – rester un honnête combattant de la classe ouvrière. Le camarade Lénine était un officiel. Il détenait plus de pouvoir que Frank Farrington, mais n’est pas devenu comme lui. La garantie contre la corruption des camarades qui obtiennent des postes est leur maintien proche du parti, et qu’ils basent leur combat sur le support des militants de base, sur une politique de lutte des classes, et ne deviennent pas opportunistes ou trop « rusé » - n’essayer pas de vous « infiltrez » dans des positions en adoucissant vos positions de principes, qui peuvent être impopulaires, certes, mais que les communistes, malgré tout, sont tenu par devoir de défendre.

Un parti de lutte

Notre parti est un parti de travailleurs révolutionnaires du rang, un parti de lutte révolutionnaire contre le capitalisme et toute son œuvre, et nous espérons des camarades qui obtiennent des postes qu’ils conservent cette conception fondamentale et mènent à bien tout leur travail officiel. Ils ne doivent pas se laisser aller à être influencés, par leur position, à une prudence excessive. Par-dessus tout, ils ne doivent pas acquérir une psychologie de carriériste et saboter leurs devoirs envers le parti par peur de condamner leurs postes. Nous ne poussons pas des communistes dans des postes pour qu’il fasse moins pour le parti, au contraire.

L’atmosphère des syndicats américains est fétide. Elle suinte de coutumes et de traditions d’un caractère non-prolétarien. Prenez garde, vous communiste qui obtenez des postes, à ne pas vous enfoncez dans ce marais. Rappelez vous toujours que vous êtes communistes, et que vous devez maintenir votre esprit de rebelle communiste. Ne succombez pas aux coutumes et traditions des bureaux construits par les agents de la bourgeoisie, qui se sont servi eux-mêmes à manger sur le dos du mouvement ouvrier via leurs positions, mais apportez avec vous vos propres coutumes, votre propre éthique révolutionnaire.

La discipline du parti

La question de la discipline du parti devient très importante quand on s’intéresse aux camarades dans des positions officielles. Des camarades ainsi casés doivent se lier d’autant plus avec le parti, ne faire qu’un avec lui, et considérer le parti comme son meilleur ami. La proximité d’un élu communiste avec son parti sera la meilleure garantie qu’ils sera capable de conserver son point de vue révolutionnaire et de faire son devoir pour la classe ouvrière. Le parti demande même plus de discipline de la part des camarades devenus des dirigeants que des autres membres du parti. Il n’a pas peur, même des plus gros dirigeants qui vont contre le parti et suivent une politique qui lui est hostile. Des camarades qui tiennent des postes, peu importe leur position, ne peuvent agir comme des individus indépendants sans être rappelé à l’ordre par leur parti.

Tester notre travail

Nous pouvons résumer en quelque mots la question. Nous ne sommes pas de simple progressistes, mais des révolutionnaires. Notre rôle dans le mouvement syndical est d’organiser les masses pour la révolution prolétarienne et de les diriger dans la lutte pour y parvenir. Tout notre travail quotidien doit s’y rattacher et s’y subordonner. Le test pour notre travail ne peut se faire par des victoires formelles sur le papier, mais par le développement de la conscience de classe dans les rangs des ouvriers, le degré de leur organisation sur cette base, et l’accroissement de l’influence et de la direction de notre parti. Des positions stratégiques dans le mouvement ouvrier sont d’une importance première du point de vue de la possibilité pour le parti d’avancer et de développer son travail de révolutionnarisation des masses.

Soyons astucieux et pratiques par tous les moyens. Apprenons à répondre à toutes les questions qui se posent au sein du syndicat, de manière réaliste et professionnelle. Devenons des experts du travail quotidien des syndicats et des manœuvres pour les postes stratégiques, mais souvenons-nous toujours du danger de dégénérer en de simples quémandeurs de postes.

Des syndicalistes actifs, spécialement ceux qui détiennent une position, sont tentés par milles choses pouvant les détourner de la voie de la lutte des classes. Seul le maintien de leur lien le plus profond avec le parti peut leur permettre de balayer ces tentations. Avec l’assistance du parti, ils apprendront comment servir de leur mieux la lutte quotidienne de la classe ouvrière et de connecter toutes leurs activités avec la tâche de mener les masses à la révolution. Ils apprendront comment mesurer leurs progrès à chaque étape, pas par des victoire formelles sur le papier, mais par le développement de la conscience de classe des travailleurs et de l’influence du parti, qui sont les moyens par lesquelles leur activité inspire aux travailleurs cet esprit de lutte déterminée, qui est l'esprit du communisme.

La tâche que nous avons entreprise nous posera de nombreuses difficultés, mais, avec l'aide du Parti et de l'Internationale, nous allons toutes les résoudre. Nous gagnerons les masses au communisme ; nous allons arracher les syndicats des mains des agents de la bourgeoisie et les transformer en de puissants instruments pour la révolution prolétarienne.