Nécrologie de Karl Marx (10)

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L’Univers, 19 mars 1883 (journal catholique réactionnaire)


Un des principaux fauteurs de la révolution internationale est allé rejoindre, sans les faire beaucoup attendre, Garibaldi et Gambetta. Karl Marx, le fondateur et le chef de l’Internationale, est mort à Londres, dit la Justice, à Argenteuil, dit l’Intransigeant.

Karl Marx était né en 1818, a Trêves, de parents juifs, lesquels, profitant des catastrophes de 1814 et 1815, surent acquérir une grande fortune ; ce qui permit à leurs dignes rejetons, au lieu de continuer le commerce interlope de leurs ascendants, de suivre les cours d’une université allemande. Karl Marx fut envoyé à Bonn, où il fréquenta la faculté de philosophie. Là il fit la connaissance d’un certain nombre de ses congénères et coreligionnaires, tels que Hess, Strauss, etc.

Une fois reçu licencié, le jeune homme alla s’installer à Cologne, où il fonda un journal d’opposition : la Gazette rhénane.

Nous n’entrerons pas dans de longs détails biographiques, faciles à donner d’ailleurs, car on n’a qu’à les puiser dans le premier dictionnaire venu ; nous nous bornerons à dire que son journal fut bientôt supprimé et que Marx vint à Paris, où il retrouva les principaux révolutionnaires allemands, notamment Ruge. Il en fit sa compagnie. La révolution de 1848 lui permit de rentrer en Allemagne, mais ce fut pour quitter bientôt ce pays, où une saine réaction ne tarda pas à se produire. Bref, en 1867, Marx fonda l’Internationale, terrible et vaste plan, dont la réalisation amènerait une dictature des travailleurs et conduirait le monde à la « liquidation sociale ».

Marx a écrit un livre fameux, intitulé le Capital, et une foule de brochures révolutionnaires.

Nous l’avons dit tout à l’heure, Marx était juif, comme son compagnon socialiste Lassalle. Aussi avait-il à un haut degré toutes les particularités distinctives de sa race. Il aimait le luxe, le faste et le bien-être matériel, tout en fulminant avec indignation contre le capital et la bourgeoisie.

Toujours comme Lassalle, époux d’une Allemande d’origine princière, Marx parvint à épouser une jeune fille noble et riche, sœur du comte de Wostphalen, le ministre ultraconservateur prussien de la réaction de 1850.

Alors le juif put satisfaire ses goûts. Il s’entoura de tout le luxe que lui permit la fortune de sa femme. On possédait un bel hôtel à Londres ; on louait en hiver des villas sur la Riviera ; au printemps, on allait jouir du climat délicieux de l’île de Wight ; on s’installait à Ventnor, l’ancienne résidence de l'impératrice d'Autriche ; puis en été on cherchait la fraîcheur dans un chalet d'Interlaken ou de Brunnen. Tout en menant cette large existence, Marx ne cessait de faire ses plus larges efforts pour révolutionner les travailleurs en les excitant à demander la liquidation sociale. Il se garda bien de donner l'exemple de cette liquidation. Sa générosité pour les travailleurs était toute platonique.

Le juif Marx a puisé ses principales idées dans les fameuses doctrines de Luther. « Faites ce que vous voudrez, mentez, parjurez-vous, volez, tuez les riches et les princes, croyez seulement que vous avez bien fait. »

Ces infâmes paroles, le fondateur de l'Internationale se les était appropriées ; il les avait arrangées selon les besoins du siècle. Les travailleurs trouvent que l'équité exige la liquidation et que chacun est roi en vertu des principes de la souveraineté nationale.

Le point principal de ces doctrines est la communauté des biens et le partage de tout entre tous. Le peuple d'aujourd'hui commence à se dire : « Si nos gouvernements n'avaient point l'intention de faire autre chose que de persécuter des curés, les moines et les dévôts, ils eussent bien mieux fait de rester tranquilles, et nous, nous aurions encore de l'ouvrage. »

La république opportuniste et athénienne trouve mauvais que les ouvriers demande du pain et que les retours de Nouméa fassent des démonstrations dans la rue. C'est de sa part une étrange inconséquence, et il est bien naturel que les idées de Marx trouvent parmi les misérables à qui l'on a fait perdre toute notion du devoir et de religion, de zélés défenseurs prêts à en tirer toutes les conséquences extrêmes.

Ah ! si les pauvres ouvriers, trompés par les doctrines de Marx, avaient connu le faste et le luxe de ce juif, marié avec une comtesse prussienne, ils se seraient vite détournés de cet apôtre, qui ne prêchait pas du tout d'exemple.

L'Internationale, dirigée par Marx, a la prétention de refaire notre pauvre société. En 1871, le juif rhénan a démontré par quels moyens il souhaitait atteindre ce but. À cette époque, l'Internationale a fait imprimer à Londres et a envoyé à tous les membres de la redoutable association habitant l'Europe et les Etats-Unis, une adresse qui a pour but essentiel d'expliquer et de justifier les actes de la Commune.

Marx et ses disciples les plus fervents demandent donc, d'abord, la collectivité du sol, puis, en général, de toute la richesse sociale, en un mot ce qu'ils appellent la liquidation sociale. Si ce but est jamais atteint, il n'y aura plus ni empereurs ni rois, et encore moins de présidents de la république. Seulement il y aura un maître que Marx et les siens ont complètement oublié et qu'ils ne peuvent pas destituer. Celui-là n'oubliera point ses serviteurs.