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Mort à la bourgeoisie polonaise
Note de la MIA : Quelques dates pour mieux comprendre
Après avoir signé avec le chef « nationaliste » ukrainien Petlioura un accord dans lequel ce dernier cède d’avance à la Pologne une partie des territoires ukrainiens (voir ci-après), le maréchal Pilsudski lance l’armée polonaise à l’assaut de l’Ukraine le 25 avril. En quelques jours ces dernières prennent Jitomir, Berditchev, Moghilev, puis, le 6 mai, Kiev. La contre-offensive de l’armée rouge commence le 25 mai et le 12 juin l’armée rouge reprend Kiev, puis Minsk le 11 juillet, et Brest-Litovsk le 1er août. Elle pénètre ensuite en Pologne jusqu’au coup d’arrêt qui lui est donné à la mi-août par l’armée polonaise devant Varsovie. C’est pour les dirigeants polonais « le miracle de la Vistule » Dans sa contre-offensive, dès le 21 août l’armée polonaise reprend Brest-Litovsk. Le 21 septembre des pourparlers de paix – interrompus fin avril – entre la Pologne et la Russie soviétique reprennent à Riga et aboutissent à un armistice le 12 octobre.
Ecoutez, ouvriers, écoutez, paysans, écoutez, soldats rouges.
Un nouveau coup de poignard traître nous est porté dans le dos. La noblesse et la bourgeoisie polonaise ont déchaîné la guerre contre nous. Nous, gouvernement ouvrier et paysan nous faisons tout pour éviter une nouvelle effusion de sang. Nous avons donné l’ordre aux troupes de l’armée rouge de ne pas avancer. Nous avons dès le début ouvertement et honnêtement reconnu l’indépendance de la Pologne. Nous n’avons ni dans les faits ni dans les mots porté atteinte à son territoire. Nous sommes prêts à faire de grandes concessions et accepter de grands sacrifices. Nous avons proposé à la Pologne un armistice général sur tout le front. Mais il n’y a pas au monde de bourgeoisie plus avide, plus corrompue, plus effrontée, plus frivole et plus criminelle que la bourgeoisie nobiliaire de Pologne. Les aventuriers de Varsovie ont pris notre honnête volonté de paix pour un signe de faiblesse. Le gouvernement polonais a alors déclaré qu’il voulait « libérer » l’Ukraine, c’est-à-dire l’occuper avec ses troupes, la priver de son indépendance, l’asservir, l’écraser, la crucifier, rendre ses terres aux hobereaux, transformer l’ukrainien en esclave. La Biélorussie et la Lituanie gémissent sous le joug polonais. Maintenant le coup est dirigé contre l’Ukraine. Et maintenant la bourgeoisie polonaise exige un morceau de terre russe presque jusqu’à Smolensk même. Des dizaines de millions de prolétaires et de paysans ukrainiens et russes doivent devenir les bêtes de somme des grands seigneurs pillards.
Mais cela ne sera pas ! Nous tous, ouvriers, paysans, soldats, citoyens d’un grand pays, qui, le premier au monde, a brisé les chaines de l’esclavage bourgeois, nous jurons tous, comme un seul homme, de défendre la République soviétique contre les bandes polonaises déchaînées. Notre résistance sera impitoyable et irrésistible. Mort à la bourgeoisie polonaise ! Sur son cadavre nous conclurons une union fraternelle avec la Pologne ouvrière et paysanne.
29 avril 1920.