Lettre au Secrétariat international, 6 mars 1936

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Ne plus perdre de temps

Chers Camarades ,

Je viens de recevoir des gens de La Commune les copies de leurs lettres au bureau d'Amsterdam et au secrétariat international. Il s'avère que ces gens se sont adressés dès le 20 janvier au bureau pour la IVº Internationale pour le prier de fixer leurs obligations internationales. Or, ils n'ont reçu aucune réponse !

Dans les lettres du 8 mars, La Commune prie les responsables du secrétariat d'Amsterdam ainsi que ceux du secrétariat international de se faire représenter à la conférence de La Commune .

Jusqu'à présent, j'ignorais tout de cette lettre de La Commune au secrétariat d'Amsterdam du 20 janvier. Je suppose que cette lettre est restée sans réponse jusqu'à maintenant. Je considère cette politique du silence, du refus de répondre, cette politique de résistance passive comme absolument nocive. Molinier n'a pu qu'en tirer avantage auprès des ouvriers qui étaient en train de se rapprocher de la IVº Internationale en passant par la porte de La Commune. Or, il nous faut être convaincus par avance que les ouvriers emprunteront des portes différentes pour se rassembler sous notre drapeau. On pouvait répondre à la lettre du 20 janvier de diverses manières selon la politique qu'on compte mener. Mais ne pas répondre veut dire qu'on n'a pas de politique et qu'on laisse entièrement l'initiative à Molinier.

Il va de soi, me semble t il, que le secrétariat international ou le secrétariat d'Amsterdam devrait se faire représenter à la conférence : voilà qui serait une occasion de voir les gens de près, de s'informer et de leur dire leurs quatre vérités. Si on se donne pour tâche principale de discréditer Molinier, il faudrait profiter de la conférence également dans ce sens. Mais si on s'abstient malgré l'invitation, on donne toute possibilité à Molinier de dénoncer la passivité bureaucratique des sommets et de renforcer sa position personnelle. Tout cela me parait si évident que je ne comprends absolument pas comment on peut ne pas s'en rendre compte.

Un autre problème : dans la proposition relative à la commission Crux , la question de savoir comment on aborde le comité de La Commune est restée pendante. En ce qui me concerne, je ne savais rien de la lettre du 20 janvier. L'étonnant, c'est que personne, lors de la décision à propos de la commission Crux, n'a rappelé l'existence de cette lettre pour permettre la réalisation pratique immédiate de la chose. Voilà comment on laisse échapper les meilleures situations.

Puisque le comité de La Commune s'adresse aussi à notre secrétariat international (et pas seulement à celui d'Amsterdam), il n'est peut être plus nécessaire d'attendre d'Amsterdam une initiative qui viendra de toute manière trop tard. Après la conférence de La Commune, qui aura lieu demain ou après demain, le secrétariat international peut fort bien informer la nouvelle direction que, pour régler les questions soulevées par le comité de La Commune, une commission préparatoire a été nommée et que les gens peuvent s'adresser directement et officiellement à Crux. Le plus important est maintenant de ne plus perdre de temps.

P. S.Les propositions que j'ai faites dans ma dernière lettre gardent naturellement toute leur valeur (la discussion dans le secrétariat international, la discussion commune avec le comité central français, etc.).