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Lettre au Secrétariat International, 28 juillet 1932
Auteur·e(s) | Léon Trotski |
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Écriture | 28 juillet 1932 |
Chers Camarades,
Il est évident que nous ne pouvons tenir une conférence internationale avec tous les groupes scissionnistes et confusionnistes. Mais il est de fait que deux ou trois de nos propres sections émettent certains doutes et se demandent s'il ne serait pas possible d'intégrer dans nos rangs les groupes scissionnistes ou certains d'entre eux. Ces doutes reposent avant tout sur le fait que certaines sections n'ont pas pris part à notre combat interne primitif, celui qui créa les bases de l'Opposition de gauche Internationale. Il n'en demeure pas moins que le fait est là et qu'il nous faut évidemment faire tout notre possible pour lever les doutes et les malentendus dans nos propres rangs.
Peut-être pourrait-on convoquer avant la conférence internationale et si possible dans les semaines à venir une réunion du S.I. élargi aux représentants des sections qui dans cette question en litige, ne sont pas d'accord avec la majorité des sections (il s'agit des Espagnols, des Tchécoslovaques et des Suisses). D'ailleurs, pour ces camarades, ce n'est pas principalement la participation des différents groupes à la conférence internationale qui est en cause, car cette participation ne pourrait que faire capoter la conférence, mais ils se demandent si nous ne laissons pas en-dehors de nos rangs, et sans raison suffisante, des éléments valables. Il serait bien plus facile de traiter et de résoudre cette question dans une commission préparatoire ou en quelques réunions du S.I. élargi. Les camarades spécialement concernés par cette question (c'est-à-dire les représentants des sections spécialement concernées) peuvent entrer directement en contact avec, par exemple, le groupe Landau à Berlin, le groupe Rosmer à Paris, leur poser des questions, recueillir leurs réponses etq sur la base du matériel ainsi collecté, soumettre au S.I. des propositions précises et concrètes. Il est évident que les camarades espagnols, tchécoslovaques ou suisses, malgré leurs hésitations, ne sont pas disposés à entreprendre des démarches susceptibles de mener, directement ou indirectement, à la décomposition ou à la paralysie de nos sections en Allemagne, en France, etc. Telle est notre base commune. C'est pourquoi la méthode que je propose est exempte de tout danger. Qu'elle entraîne une certaine perte de temps et de moyens, c'est inévitable, mais le bénéfice moral sera bien plus important. Les camarades hésitants se persuaderont par leur propre expérience que nous avons tous à coeur de ne repousser aucun élément de valeur, que nous faisons tous des douzaines de tentatives pour maintenir l'unité avant de nous résoudre à une rupture inévitable et que, même après la rupture, malgré nos doutes profonds (comme dans le cas de Frey), nous sommes disposés à mener de nouvelles tentatives en vue de parvenir à l'unité. Une telle expérience serait d'un effet hautement bénéfique pour l'ensemble du développement futur de de I'Opposition de gauche.