Catégorie | Modèle | Formulaire |
---|---|---|
Text | Text | Text |
Author | Author | Author |
Collection | Collection | Collection |
Keywords | Keywords | Keywords |
Subpage | Subpage | Subpage |
Modèle | Formulaire |
---|---|
BrowseTexts | BrowseTexts |
BrowseAuthors | BrowseAuthors |
BrowseLetters | BrowseLetters |
Template:GalleryAuthorsPreviewSmall
Special pages :
Lettre au Comité Central du PCF, 22 novembre 1925
Auteur·e(s) | Fernand Loriot |
---|---|
Écriture | novembre 1925 |
Paris, le 22 novembre 1925.
Au Comité Central du P.C.
Camarades,
Dans le n° 31 des Cahiers du Bolchévisme, vous publiez une résolution contre la droite votée par la cellule 362.
Cette résolution étant très courte, je la rappelle textuellement :
« La cellule 362 blâme énergiquement la fraction de droite du P.C. qui, ayant eu toujours la libre discussion, même dans les Cahiers du Bolchévisme, n’a pas daigné venir à la C.N. se justifier de ses incessantes critiques. Blâme notamment le camarade Loriot de sa lettre parue dans l'Huma disant que le P.C. use à son encontre de toutes les armes, y compris le mensonge, sans apporter aucune preuve à ses accusations; constate que cette fraction fuit la discussion devant les militants. En conséquence, la cellule 362 demande au C.C. de prendre des mesures énergiques contre cette fraction et ses sympathisants, considérant leur présence néfaste à la bonne marche de notre Parti révolutionnaire. »
Je vous demande, en réponse, de publier dans le plus prochain numéro des Cahiers du Bolchevisme la déclaration suivante :
Les camarades de bonne foi de la cellule 362 ont été trompés comme sont systématiquement trompés sur la prétendue droite les camarades ouvriers que leur travail empêche de suivre attentivement toutes les manifestations de la vie du Parti. Ils n'avaient certainement pas ma lettre sous les yeux lorsqu'on les a appelés à voter la résolution ci dessus.
Que ceux d'entre eux qui ont une conscience et ne séparent pas de leur foi révolutionnaire ces règles de probité élémentaire sans lesquelles il n’y a pas, en quelque régime que ce soit, de rapports entre les individus, prennent mon texte dans l'Humanité du 17 octobre ils y verraient que, loin d'accuser le Parti de me combattre par le mensonge, c’est, au contraire, vers lui que je me tourne pour le faire juge des procédés employés par certains de ses dirigeants pour exciter les militants contre l'opposition.
Après avoir dénoncé un mensonge lancé contre moi par Treint et Marion, voici, en effet, ce que j'écris:
« En conséquence, je réclame instamment la publication immédiate de tous les documents susceptibles d'apporter la preuve des affirmations de Treint et de Marion, je laisse enfin le Parti juge du procédé qui consiste à attaquer publiquement la soi disant droite en usant contre elle de toutes les armes, y compris le mensonge, tout en proclamant dans les assemblées du Parti, avec des trémolos dans la voix, qu'on ne publie rien d'elle pour ne compromettre la réussite de la grève générale. »
Ainsi, pour les besoins de leur cause qui n'a rien de commun avec le communisme, des membres du C.C. m'attribuent des opinions qui ne sont pas les miennes et des propos que je n'ai jamais tenus. Dans un article anonyme, l'Humanité rend, peu après, l'accusation publique. Je dénonce la manœuvre et le mensonge et c'est avec moi que la cellule 362 demande de faire la preuve. Elle affirme que la discussion est libre dans le Parti.
Que les membres de cette cellule ouvrent donc le n° 31 des Cahiers du Bolchevisme (celui où a paru leur résolution), ils y trouveront à la page 2126 une résolution du Comité Central qui dit ceci :
« La Direction du Parti a toujours considéré la libre discussion comme un devoir pour faire comprendre et pour faciliter l'application de nos mots d'ordre politiques et de ses mesures d'organisation; mais ce « droit » ne saurait être toléré à des éléments qui s'en servent dans le seul but de discréditer les militants du Parti et de l'I.C. et de saboter nos mots d'ordre de lutte contre le capitalisme, l'impérialisme et ses guerres. »
Qui ne comprend le sens redoutable de ces paroles dans un Parti où la légalité n'existe plus, où le bon plaisir d'une bureaucratie irresponsable est la seule loi ? Qui ne sent point ce qu'elles ont de menaçant pour l'audacieux qui osera user réellement de son droit de critique ? Qui osera affirmer après cela que la discussion est libre ?
La cellule 362 me demande des preuves. Soit ! Qu'elle joigne ses efforts aux miens pour contraindre le C.C. à publier l'article que le lui ai adressé dans les premiers jours de novembre et qu'il se refuse, malgré mes instances, à faire paraître. Cet article touche précisément aux questions soulevées dans la résolution de la cellule 362.
Peut être après l'avoir lu, les militants de cette cellule comprendront-ils que si, dans le Parti, des mesures énergiques sont à prendre, ce n'est pas contre nous.