Lettre à Walter Dauge, 30 mars 1936

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De l’audace

Cher Camarade Dauge,

Je viens de recevoir l'Action socialiste révolutionnaire du 28 mars avec la réponse énergique aux menaces de Plumat[1] c'est‑à‑dire du P.O.B. La situation se précise ‑ non seulement pour l'A.S.R., mais aussi pour Godefroid. Il ne pourra pas s'esquiver. Il devra prendre position.

Je suis sûr que dans tous les pays d'Europe comme en Amérique comme ailleurs, il y a de nombreux groupes d'amis qui suivent directement ou indirectement votre lutte et qui seront fiers de l'attitude courageuse de l'A.S.R.

Si la prudence fut indiquée jusqu'à hier, aujourd'hui c'est la règle de Danton qui commande tout : de l'audace, encore de l'audace et toujours de l'audace.

  1. L'hebdomadaire beige rendait compte, sous la plume de Dauge, d'une réunion du comité fédéral du Borinage au cours de laquelle le secrétaire fédéral Plumat avait violemment attaqué la candidature de Dauge disant que celle‑ci était incompatible avec le rôle qu'il jouait à la direction de l'Action socialiste révolutionnaire. Dauge répondait avec beaucoup de vigueur et déclarait notamment qu'il envisagerait de souscrire à un programme du parti qui aurait été démocratiquement discuté et tranché, ce qui n'était évidemment pas le cas.