Lettre à Upton Sinclair, 10 juillet 1930. Conditions d’édition en Turquie

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Cher Sinclair,

Merci pour votre lettre si amicale. Le retard de ma réponse s'explique par mon désir de vous communiquer déjà quelques informations utilisables pour la publication de vos ouvrages en Turquie. Vous devez savoir que nous restons ici, avec ma famille, absolument isolés pour ne compromettre personne et ne pas inquiéter le gouvernement. Cette situation crée de grands obstacles surtout quand il s'agit d'avoir des informations non officielles. Voilà ce que j'ai pu apprendre: la classe dirigeante lit des livres en langues étrangères, surtout en français. La classe dirigée lit malheureusement très peu. Le pays passe aussi par une crise assez dure. La seule possibilité d'intéresser un éditeur serait de confier son ouvrage à une traductrice intelligente et énergique qui pourrait déjà de son coté intéresser l'éditeur. Un journaliste allemand de ma connaissance est prêt à indiquer une traductrice digne de confiance. Si vous acceptez cette voie, c'est à vous de choisir l'ouvrage que vous trouvez le plus indiqué pour le pays et pour le moment et de l'envoyer à mon adresse. Je ferai le reste et je vous annoncerai le résultat.

J'ai reçu avec gratitude le volume Le Pétrole que je vais lire avec le plus grand intérêt.

P.-S. Dans mon autobiographie, il s'agit vraisemblablement de mon ami Skliansky qui a trouvé la mort en Amérique avec Hoorgin dont vous faites mention dans votre lettre.