Lettre à Sidney Hillman, 13 octobre 1921

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13.X.1921.

Camarade Hillman,

Je vous remercie de tout mon coeur pour votre aide. Grâce à vous, il a été possible d'obtenir un accord rapide sur l'organisation de l'aide fournie par les ouvriers américains à la Russie soviétique. De plus, il est particulièrement important que maintenant le problème de l'organisation de cette aide se pose aussi aux ouvriers non communistes. Dans le monde entier, surtout dans les pays capitalistes les plus avancés, des millions d'ouvriers ne partagent pas actuellement les conceptions des communistes, mais sont néanmoins prêts à assister la Russie soviétique, assister et nourrir les affamés, au moins une partie d'entre eux, à aider aussi à rétablir l'économie nationale de la Rép. Social. Féd. Sov. de Russie. Ces ouvriers répètent avec une entière conviction les paroles - et, fait encore plus important, non seulement ils répètent les paroles, mais les mettent en pratique - les paroles des dirigeants de l'Internationale Syndicale d'Amsterdam (incontestablement hostile au communisme), à savoir que toute victoire de la bourgeoisie internationale sur la Russie soviétique équivaudrait à la plus grande victoire de la réaction mondiale sur la classe ouvrière en général.

La Russie soviétique tend toutes ses forces pour surmonter la famine, la ruine et la désorganisation. Sous ce rapport, l'aide financière des ouvriers du monde entier revêt pour nous une importance infinie, parallèlement à l'aide morale et politique. L'Amérique, naturellement, est à la tête des Etats dont les ouvriers peuvent nous aider, nous aident déjà maintenant et vont nous aider, j'en suis profondément convaincu, dans des proportions plus grandes encore.

Les ouvriers d'avant-garde d'Amérique, énergiques et dévoués à la cause, prendront la tête de tous les ouvriers d'une série de pays industriels qui fournissent à la Russie soviétique leurs connaissances techniques et sont résolus à subir des privations pour aider la république ouvrière et paysanne à relever son économie. Parmi les moyens pacifiques de lutte contre le joug du capital financier mondial, contre la réaction mondiale, il n'y a pas d'autre moyen qui promettrait la victoire aussi vite et aussi sûrement que l'aide pour relever l'économie nationale de la Russie soviétique.

Mes meilleures salutations à l'adresse de tous les ouvriers qui apportent une aide quelconque à la Russie soviétique.

N. Lénine