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Lettre à Michel Collinet, 20 août 1931. Sur la question syndicale
Cher camarade Collinet,
Je vous remercie pour votre intéressante information. La motion du congrès de l'enseignement concernant l'U.R.S.S. est sans doute bien sympathique, mais je dois bien avouer que je ne peux pas bien percevoir comment vous opposez cette motion à la citation de La Vérité : il est certain que la majorité fédérale n'a pas à se prononcer sur la question chinoise, les problèmes du parti communiste espagnol ou la question du plan quinquennal..
La motion de la Fédération de l'enseignement a un caractère purement démonstratif et, pour une bonne partie du congrès, purement platonique. Autant que je comprenne, les monattistes et même les anarcho-syndicalistes purs ont voté pour cette motion. Croyez-vous que ces adversaires irréconciliables se soient prononcée pour la politique de l'Opposition de gauche ? Non, ils se sont couverts par une démonstration "sympathique" pour continuer leur lutte anti-communiste. Ce n'est pas un argument contre la motion elle-même. Mais c'est un argument contre la fausse interprétation de cette motion, et permettez-moi de vous le dire, aussi un argument contre l'attitude politique des camarades qui possèdent quelque inclination à des interprétations fausses de l'activité des communistes et des anticommunistes: trop hostiles aux premiers, trop bienveillants pour les seconds.