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Special pages :
Lettre à Max Shachtman, 2 août 1931
Cher camarade Shachtman,
Merci pour les deux dernières brochures, qui sont bien arrivées. Je n'ai rien à redire à un changement de titre de la brochure espagnole. Au contraire, celui-ci est bien meilleur que le titre d'origine. Je me réjouis fort que les brochures marchent si bien.
Quelques mots sur Naville. Vous mentionnez le fait que son article critique sur la grève est resté sans réponse. Je dois avouer que je ne l'ai pas lu. Naville a longtemps biaisé pour ne pas prendre position sur les questions essentielle car toujours et partout , il se trouvait être lié au groupe qui avait une position erronée. Il est toujours resté embusqué, sortant son article critique pour gonfler des erreurs tactiques réellement commises par l'autre côté, ce qui lui permet de rester lui-même masqué. Il ne faut pas exagérer en recherchant dans chaque cas une ligne de principe. Il existe des groupes et des individus qui n'ont pas de ligne principe et qui n'en ressentent pas le besoin mais qui veulent seulement se promener aux alentours de la révolution, mener un combat idéologique, jouer un rôle. On peut également trouver à cela une base sociale : la société capitaliste produit d'assez nombreuses nuances d'intelligentsia petite-bourgeoise, n'ayant que des qualités purement formelles, sans racines sociales profondes et dénuées de toute conscience de leurs responsabilités. Il faut hélas faire sans cesse la même constatation : certains nous ont rejoint, non pas parce que nous sommes une opposition marxiste, mais parce que nous sommes une opposition tout court, et parce qu'ils n'ont ni la volonté ni la possibilité de soumettre leurs vaines capacités à la discipline qu'exige une cause sérieuse. Par exemple pour la clique de Landau, le groupe "Mahnruf", il est impossible de juger d'après leur plate-forme, car ce groupe se pare des plate formes les plus diverses. On ne peut les combattre sur la base d'idées bien précises, mais seulement en raison de leur absence d'idées. Cela semble également valoir pour Naville. Avec le petit cercle qui l'entoure, il voyage en nomade, du communisme à la Révolution surréaliste, de la Révolution surréaliste à l'opposition; il oscille de la droite à la gauche, se rallie à nous sans vraiment se rallier, et reste à la ligue tout en maintenant des liens avec Landau et Gourget. Il ne gagne personne à lui, au contraire; chemin faisant, il perd même ses amis les plus proches. Gourget se rebiffe maintenant avec énergie contre lui et veut faire machine arrière.
Vous demandez quelle est la position politique de Rosmer. On ne peut guère dire qu'il en adopte une. Mais il est lié à Naville et Landau, et s'est mis dans une situation très fâcheuse. Il a écrit à l'Opposition belge une lettre fort désagréable leur reprochant leurs méthodes zinoviévistes, etc... A la demande des camarades belges, il m'a fallu répondre directement, et donc sortir de ma réserve. Cela rend la situation plus difficile, bien sûr mais je n'y peux vraiment rien.
En ce moment je ne fais que survoler le "Militant", car je suis entièrement absorbé par mon livre. Mais je me réjouis de le recevoir régulièrement depuis trois semaines. Le "Militant" hebdomadaire a vraiment belle allure.
Dès que j'en aurai terminé avec le second volume de l"Histoire", je vais aborder les problèmes de la situation internationale, et j'espère être en mesure de vous faire parvenir un travail sur les Etats-Unis.