Lettre à Magdeleine Paz, 14 mai 1929

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Sur un séjour en Hollande

Chère Amie,

La possibilité, si elle n’est pas problématique, de séjourner en Hollande, m’attire beaucoup.

1. Par des considérations de santé. Je pourrai consulter de bons médecins qui manquent ici.

2. Je serais tout à fait tranquille en Hollande, car je ne possède pas la langue hollandaise et je ne pourrais être accusé de connivences. Je serais donc beaucoup plus tranquille.

Pour ma part, je suis tout à fait disposé à habiter quelque coin villageois, incognito.

Quant à la question de ma sécurité qu’on a exploitée en Norvège, je voudrais souligner que je suis une personne tout à fait privée et que les soins de cette sécurité n’incombent qu’à moi et à mes amis.

Mon fils et mes collaborateurs qui m’aident dans mes travaux scientifiques et historiques sont suffisants pour cette sécurité.

Je n’ai pas besoin de répéter que je n’ai aucune intention de m’immiscer d’aucune manière dans les affaires intérieures du pays. Je ne sais pas si vous avez fait attention à une correspondance du Times où je suis présenté presque comme l’instigateur des événements du 1^er mai en Allemagne et comme l’agent secret de l’Internationale communiste. La stupidité et l’arrogance de cette correspondance me frappe même dans les colonnes du Times. J’espère d’ailleurs qu’il n’y aura personne pour donner crédit à cette légende si fraîche et si mal cousue.

Je suis absolument prêt à m’adresser au consulat hollandais à Constantinople et à donner au gouvernement hollandais les assurances auxquelles je fais allusion plus haut. D’ailleurs ces obligations, comme vous le voyez, cadrent absolument avec mes intentions personnelles.