Lettre à Lilia Estrine, 5 août 1939

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L’Édition française du Staline

Cher Ami,

Après quelques hésitations, je vous ai envoyé ce jour un télégramme dans lequel je donne mon accord pour deux tomes Voici ce qui m’a fait hésiter : je me proposais d’apporter d’importantes modifications au tome premier en vue de la publication à l’étranger, principalement en donnant une part plus grande, des développements plus importants, à l’analyse dans les notes. Mais je pense que pour l’édition russe, c’est-à-dire pour les lecteurs les mieux informés, ce n’est pas nécessaire ; le premier tome peut donc être tout de suite préparé pour l’édition tel qu’il a été écrit. Il y aura très peu de corrections dans les tomes II et III. Je n’ai cependant pas encore écrit le grand avant-propos — ou, plus exactement l’introduction sans laquelle le tome I ne peut pas sortir. Je fais le maximum pour le terminer au plus vite. Mais à mon avis il ne faut pas penser qu’on pourra publier le livre avant le 7 novembre. Et puis, ce n’est pas vraiment indispensable. Les éditions étrangères ne sortiront qu’au printemps de l’année prochaine ; il n’y a pas de raison de se hâter et de faire les choses à moitié. L’introduction est absolument nécessaire. Aucun délai ne m’est imposé par les contrats quant à la parution de l’édition russe.

Je suis très ennuyé d’apprendre que vous n’avez encore rien reçu de moi. Je vous ai écrit trois ou quatre fois (il est difficile de vérifier, car j’ai écrit à la main sans garder de copie). Je vous ai déjà envoyé un grand nombre d’articles pour le Biulleten : il y en a assez non seulement pour un numéro, mais même pour un numéro double. Étant donné la situation alarmante que nous connaissons en ce moment, et alors que nous ignorons s’il y aura une édition en Amérique, il vaut peut-être mieux sortir de nouveau un numéro double. Les matériaux dont vous disposez sont plus que suffisants. Je vais tout de suite demander qu’on vous envoie, en même temps que cette lettre, la liste de tous les articles qui vous ont été adressés jusqu’ici. Je termine également une note contre Novaia Rossiia sur la question de l’Ukraine. J’espère pouvoir la joindre aussi au courrier de demain.

Les derniers numéros de Sotsialistitcheskii Vestnik donnent l’impression qu’aussi bien Dan qu’Abramovitch souffrent d’un ramollissement cérébral ravageur. Comment peut-on supporter ce genre de littérature? Aleksandrova pourra-t-elle vraiment se borner à déclarer qu’elle est « en désaccord » ? C’est mauvais, vraiment mauvais !