Lettre à Léon Sedov, 28 mars 1932

De Marxists-fr
Aller à la navigation Aller à la recherche


Mon cher Ljova ,

Bien qu'il soit difficile de donner d'ici des conseils pour une question aussi « spéciale », je veux néanmoins exprimer une considération qui au fond, je n'en doute pas, correspond à tes propres intentions. Il faut répondre aux questions de cette façon : je suis étudiant et c'est la raison fondamentale pour laquelle je vis en Allemagne, en dehors du traitement, mais vous connaissez mes liens de famille. En vivant à Berlin, j’accomplis un certain nombre de tâches techniques pour mon père concernant le Biulleten , et ce qu’on appelle l'Opposition de gauche. Tout ce travail pourrait aussi être fait sans moi ; il demanderait cependant plus de temps et de plus grandes dépenses pour mon père. Si vous estimez que le travail technique et pratique que je fais en tant qu'intermédiaire est en contradiction avec les conditions de l'hospitalité que m'accorde l'Allemagne, alors je m'engage à m'abstenir totalement de ce travail et vous donnerai la possibilité de vous convaincre que cet engagement sera respecté. Tu peux aller jusque là en dernier recours, si un tel engagement peut donner les résultats nécessaires, ce qu’il faut éclaircir d’avance; bien sûr.

Ta décision de te concentrer maintenant complètement sur tes examens est juste à tous égards. Je ne ferai donc pas appel à toi sur aucune question politique.

L'affaire tchécoslovaque s’est de toute évidence complètement effondrée, bien que je n'ai pas jusqu'à présent de réponse. Il est évide[mme]nt que ces messieurs n'ont pas le courage de m’envoyer directement leur refus.

J’aimerais avoir quelques livres récente sur le Japon, l'Extrême‑Orient, en général, et la crise mondiale. Peut‑être l'achat de quelques livres là‑dessus pourrait être organisé par Pfemfert en lui donnant l'argent nécessaire.

Je n’écris pas plus pour ne pas te prendre ton temps.

Tout le monde aime le Biulleten .