Lettre à Léon Sedov, 27 octobre 1931

De Marxists-fr
Aller à la navigation Aller à la recherche


Mon cher Ljova,

En réponse à ta lettre n°57.
1 . Je ne te renvoie pas beaucoup quant à ce que tu me demandes car j'espère encore lire ces documents; pour le moment il faut résolument tout différer.
2 . Pourquoi ce "reçu pour l'argent est-il naturellement une longue histoire" ? Autant que je le comprenne, Schum s'était personnellement engagé à faire le paiement qu'il devait faire initialement.
3 . Pas encore d'argent de l'éditeur espagnol. D'abord il a sauté sur une querelle avec un canard espagnol pour reporter le paiement et, quand il a été déçu, il a simplement gardé le silence. Quelle bande de corbeaux partout !
4 . Pourquoi L'Ëcole stalinienne n'est-elle pas encore sortie ? Est-ce qu'elle n'était pas supposée sortir peu après le début d'octobre ?
5 . Le jeune camarade américain va passer trois semaines de plus environ avec nous. Il fait une excellente impression et est entré bien volontiers dans la soi-disant garde.
6 . Par erreur, la poste turque a évidemment (??? - NdE) à la brochure allemande. A mon sens ce n'est qu'ainsi qu'on peut expliquer cette (??? - NdE).
7 . Je ne pourrai pas lire ton article pour l'organe intérieur allemand avant demain. Parce que je dois à tout prix terminer les deux chapitres pour les envoyer aujourd'hui.
8 . Toute tentative pour dorloter Mill serait fatale à un impressionniste sans espoir comme lui. Je pense aussi qu'il n'y a nul besoin de le garder au secrétariat. En dernière analyse, le secrétariat n'est pas un sanatorium pour convalescents, même si on espère qu'il y aura une convalescence. Ce qu'il nous faut au centre, c'est un organisme qui au moins ne sabote pas le travail. Il est après tout tout à fait clair que nous faisons un travail positif au centre avec le secrétariat local et avec toi. Le soi-disant "secrétariat officiel" n'ajoute à cela que très peu et gaspille en même temps beaucoup de temps. Je ne vais naturellement pas proposer de liquider le secrétariat. Les sacrifices de base pour l'étude sont inévitables. Le compte des coûts doit être fait pourtant. Mill est un rein flottant dans l'organisme du secrétariat. Ce fut un échec patent que d'essayer de le suturer d'un côté ou de l'autre et ça continuera. J'ai gaspillé beaucoup de temps à correspondre avec Mill, tout cela en vain. Il est évident que ce qu'il nous faut comme secrétaire permanent, c'est un homme actif et stable. Mill n'est ni l'un ni l'autre. C'est naturellement l'Opposition tout entière qui paiera pour ça. Mais celui qui paie directement les neuf dixièmes, en termes de temps et d'efforts, ce doit être moi. Il est impossible de continuer indéfiniment de cette façon. Les camarades des différentes sections nationales qui ont besoin de réponses, conseils, articles, etc. sur toutes les questions, doivent comprendre que mes journées n'ont que 24 heures. Tu diras, et les autres vont dire qu'il n'y a personne pour prendre sa place. Mais dans ce cas il faut transférer le secrétariat à Berlin. Ce sera à la fois mieux politiquement et plus économique.
Quand le livre sera terminé (et ce n'est pas après tout au-delà de l'horizon), je préparerai et déterminerai un plan pour traiter des questions de politique internationale et par conséquent les problèmes de l'Opposition. Je pense que notre initiative politique à l'égard des grandioses problèmes à l'ordre du jour pourrait pousser en avant l'Opposition de façon dynamique. Mais pour cela, il faut un centre administratif actif, avant tout capable de remplir son obligation pratique : publier le Bulletin, assurer la correspondance, inspirer de l'initiative. Le centre actuel cependant ne fait rien ou presque rien de pratique, mais se consacre à de petites combinaisons et intrigues qui dévorent une quantité inouïe de temps. Tu dois marteler ça pour le faire entrer dans les têtes des Frank, Sénine et tous autres qui en ont besoin.
9 . J'ai reçu une longue lettre de Seipold dans laquelle il se plaint d'être persécuté etc. Je ne vais pas lui répondre tout de suite parce que je veux lire avant la lettre de Y et en outre, en ce moment, je suis occupé plus qu'on ne peut le dire. Es-tu au courant ?