Lettre à Kurt Landau, octobre ou novembre 1929

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(…)définitif sur l'un quelconque des camarades dirigeants. Il est possible que, par méconnaissance des personnes en question, j'aie omis de nommer quelqu'un qui mériterait de l'être en tout premier lieu. Je veux seulement souligner, en insistant de toutes mes forces, que dans la situation actuelle une politique de "laissez faire, laissez passer" serait funeste. Ou bien l'unité fait des progrès décisifs dans les prochaines semaines, ou bien l'organisation dans son ensemble menace de sombrer. Il faudra alors déblayer sérieusement les ruines, pour pouvoir repartir à zéro, dans des conditions encore plus difficiles.

Où en est la discussion sur les syndicats ? Les thèses de l'une et l'autre partie sont-elles prêtes, sont-elles éditées, existe-t-il une instance destinées à préparer ces thèses, c'est-à-dire à examiner avec soin et à formuler les points d'accord avant même la discussion, pour éviter les malentendus et délimiter les véritables divergences ? Ce travail est absolument indispensable pour cette discussion, si l'on veut éviter qu'elle n'échoue dès le départ. Bien entendu si une discussion honnête menée de la sorte et portant sur les principes devait aboutir à des antagonismes irréductibles, alors chacun de nous contribuerait à l'inévitable scission, comme ce fut le cas avec Urbahns. mais j'ai bien l'impression que cette perspective est fort peu vraisemblable, qu'il s'agit en fait de divergences anciennes, que l'expérience a déjà considérablement résorbées, et qu'en fait l'obstacle réside surtout dans un certain désarroi politique de l'opposition, plutôt que dans des divergences cristallisées et clairement délimitées.

Je n'ai pas besoin de vous dire, camarade Landau, que non seulement moi-même, mais toute l'opposition internationale, attendons de votre dévouement à la cause que vous meniez votre tâche en faisant totalement abstraction de tous ressentiments ou toutes rancunes de nature personnelle, et avec la seule volonté de servir notre cause.

C'est dans des moments si critiques qu'on mesure chacun à sa propre valeur.