Lettre à Kurt Landau, 18 août 1930

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Cher camarade Landau,

En réponse à vos deux lettres des 12 et 13 août:

1 . Vous traitez en détail de l'affaire Grylewicz-Neumann-Joko qui est pour l'instant pratiquement venue à son terme et n'abordez que dans un P.S. et de façon tout à fait insuffisante la question de Leipzig. Vous reconnaissez que l'organisation berlinoise n'est pas plus forte que celle de Leipzig, mais vous opposez Leipzig à la direction nationale. Je ne peux que répéter ce que j'ai déjà dit: moins la direction nationale aura tendance à s'opposer dès maintenant aux organisations locales importantes en tant que direction "nationale", et plus elle aura de chances de devenir une véritable direction nationale. C'est encore loin d'être le cas et - pour autant que j'aie une vision claire de la situation - le localisme avec une certaine méfiance à l'égard de la direction centrale est encore relativement fort au sein de l'Opposition et pas seulement à Leipzig. Il semble que le groupe de Leipzig travaille bien et efficacement. Comme il n'existe pas de divergences sur les principes, la direction nationale devrait peut-être d'une façon ou d'une autre, s'associer en plus grand nombre les représentants de l'organisation de Leipzig.

2 . La conférence nationale se tient une semaine après les élections. En avez-vous tenu informés les camarades français ? Il serait peut être important que quelqu'un de Paris y assiste.

3 . Ce que Brandler dit de Blumkine ne fait que démontrer que sur cette question aussi, il continue de prêter main-forte aux staliniens. La liquidation de l'insurrection géorgienne a été directement dirigée par Ordjonikidzé en liaison constante avec Staline. Blumkine ne pouvait prendre aucune décision de lui-même, particulièrement en ce qui concerne les exécutions. Qu'Ordjonikidzé ait pu commettre maint faux pas, je le concède volontiers. Que les canailles bureaucratiques veuillent maintenant rejeter la responsabilité sur Blumkine, c'est évident. Que Brandler les assiste dans cette tâche, cela aussi, en fait, est compréhensible. Je demanderai au camarade Frankel de vous faire parvenir, en liaison avec mon fils, un extrait du journal de Bessedovsky à propos de Blumkine. Ce qu'il y raconte émane directement d'Agabekov et on y reconnaît la marque de la vérité intérieure.

4 . Je vous envoie une copie de la lettre aux camarades hongrois.