Lettre à Karl Radek, 20 octobre 1928

De Marxists-fr
Aller à la navigation Aller à la recherche


Des Écrits déjà anciens

Cher K. B.,

J’ai reçu votre essai sur la « révolution démocratique », de Moscou, de la même façon qu’en général, depuis le début même de cet exil, j’ai été l’un des derniers à être informé de vos idées et ne l’ai été presque exclusivement que de seconde main. Ne prenez pas cela, s’il vous plaît, dans le sens que j’aurais à me plaindre de vous. Pour ma part je continuerai comme je l’ai fait à vous compter dans les premiers qui reçoivent tout ce que j’écris.

Maintenant, je vous envoie une copie de quelques-uns de vos écrits, que j’ai retrouvée par hasard dans mes papiers. Bien que l’un de ces travaux remonte à quatorze mois et l’autre à presque deux ans, leur actualité est hors de question. Le premier travail est le contre-projet que vous avez écrit pour des thèses sur le plénum d’août, contre Zinoviev coupable d’idéaliser l’appareil du parti et d’essayer d’introduire de force l’« anti-trotskysme » comme préparation idéologique de son reniement. Notre groupe était d’accord avec vos thèses, que je tenais personnellement pour magnifiques (pour ce moment précis). Nous avons cependant accepté de signer les thèses de Zinoviev (amendées) afin de le mettre dans la position d’avoir à rompre sur des questions de programme et de tactique, c’est-à-dire dans la rédaction de la Plate-forme et non pas sur les deux dadas qu’il soutenait de façon artificielle — « les deux partis » et le « trotskysme »,

En outre, je vous envoie comme appendice un extrait d’un nuire de vos travaux, « Le Danger thermidorien et l’Opposition ». Du fait que vous avez récemment exhumé la question du caractère admissible des analogies avec Thermidor, il n’est pas inutile de vous rappeler comment vous répondiez vous-même à ce genre de doutes il y a un an et demi ou deux ans.