Catégorie | Modèle | Formulaire |
---|---|---|
Text | Text | Text |
Author | Author | Author |
Collection | Collection | Collection |
Keywords | Keywords | Keywords |
Subpage | Subpage | Subpage |
Modèle | Formulaire |
---|---|
BrowseTexts | BrowseTexts |
BrowseAuthors | BrowseAuthors |
BrowseLetters | BrowseLetters |
Template:GalleryAuthorsPreviewSmall
Special pages :
Lettre à Karl Kautsky, 12 septembre 1882
Auteur·e(s) | Friedrich Engels |
---|---|
Écriture | 12 septembre 1882 |
Ce texte n'est pas disponible, ou est incomplet. Aidez-nous si vous le pouvez ! |
Londres, le 12 septembre 1882
(...) Vous me demandez ce que les travailleurs anglais de la politique coloniale ? Eh bien, tout juste ce qu'ils pensent la politique en général ; c'est tout juste ce que les bourgeois en pensent. Ici, il n'y a pas, vous le savez, de parti ouvrier, il n’y a que des conservateurs et des radicaux libéraux, et les ouvriers mangent allègrement leur part de ce que rapporte le monopole de l'Angleterre sur le marché mondial et dans le domaine colonial A mon avis, les colonies proprement dites, c'est‑à‑dire les pays peuplés d'éléments de souche européenne, le Canada, la Cap, l'Australie, deviendront tous indépendants ; par contre, les pays sous simple domination et peuplés d'indigènes, Inde, Algérie, les possessions hollandaises, portugaises et espagnoles, devront être pris en charge provisoirement par le prolétariat et conduits à l’indépendance, aussi rapidement que possible. Comment ce processus se développera, voilà qui est difficile à dire. L'Inde fera peut‑ être une révolution, c'est même très vraisemblable. Et comme le prolétariat se libérant ne peut mener aucune guerre coloniale, on serait obligé de laisser faire, ce qui, naturellement, n'irait pas sans des destructions de toutes sortes, mais de tels faits sont inséparables de toutes les révolutions. Le même processus pourrait se dérouler aussi ailleurs : par exemple en Algérie et en Égypte, et ceci serait, pour nous, certainement la meilleure solution. Nous aurons assez à faire chez nous. Une fois que l'Europe et l'Amérique du Nord seront réorganisées, elles constitueront une force si colossale et un exemple tel que les peuples à demi civilisés viendront d’eux-mêmes dans leur sillage : les besoins économiques y pourvoiront déjà à eux seuls. Mais par quelles phases de développement social et politique ces pays devront passer par la suite pour parvenir eux aussi à une structure socialiste, là‑dessus, je crois, nous ne pouvons aujourd'hui qu'échafauder des hypothèses assez oiseuses. Une seule chose est sûre : le prolétariat victorieux ne peut faire de force le bonheur d'aucun peuple étranger, sans par là miner sa propre victoire. Ceci ne signifie naturellement pas que des guerres défensives de diverses sortes soient exclues (...)