Lettre à Josef Frey, 24 octobre 1929

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Cher Camarade Frey,

J'ai reçu vos deux documents sur le conflit soviéto-chinois. C'est bien de cela que je parlais dans ma dernière lettre. J'ai déjà expédié à tous les organes de l'Opposition votre magnifique lettre aux militants du KPO. J'espère qu'elle sera publiée.

On annonce de Berlin qu'Urbahns se dirige vers une union avec les sapronovistes[1], c'est-à-dire les korschistes russes. Cela implique qu'il est nécessaire de fonder à Berlin un organe des communistes de gauche, indépendamment du fait qu'Urbahns ira ou non jusqu'à la rupture avec l'Opposition internationale. Cela (mais pas seulement cela, bien sûr) rend également nécessaire la parution d'un hebdomadaire à Vienne. Quelle est votre opinion sur ces deux questions ? Quelle devrait, selon vous, être la composition de la rédaction de Berlin ? En outre, considérez-vous comme possible que les forces des trois groupes autrichiens coopèrent pour fonder un hebdomadaire ? Inutile de préciser que je serais prêt à accorder toute l'aide possible à la parution d'un tel journal, d'autant plus que notre unité sur les principes est telle que je ne vois pas en quoi consistent les divergences. Je regrette vivement que nous n'ayons pu nous voir et nous entretenir. Quoi qu'il en soit, je vous prie de prendre position le plus rapidement possible sur les deux questions ci-dessus.

  1. Les "sapronovistes" étaient le groupe resté fidèle à Sapronov parmi les anciens "décistes" (partisans du "centralisme démocratique"). Timofei V. Sapronov (1887-1939), peintre en bâtiment, avait été l'un des organisateurs d'Octobre à Moscou. Dirigeant déciste, il avait regroupé ces derniers en 1927 dans le "groupe des 15". Il était partisan d'un "nouveau parti".