Lettre à Jan Frankel, 27 avril 1938

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Problèmes pour les archives

Cher Ami,

Nous vous envoyons l’inventaire des archives pour lequel Van a dû dépenser plusieurs jours de travail. Le contenu des archives apparaît beaucoup plus riche que je ne le croyais. Vous pouvez même proposer à l’Université de créer une section spéciale consacrée à l’histoire de l’Opposition russe. On pourrait leur promettre de les aider, pour leur procurer tous les livres, documents nécessaires, etc. Ne pourriez-vous pas leur proposer personnellement vos services pour ce travail ? La difficulté, c’est qu’il faudrait aller à Chicago...

N’oubliez pas que, s’ils veulent avoir la correspondance avec Lénine, c’est-à-dire les copies certifiées et les photos, il faudrait rendre à l’Institut hollandais un millier de dollars. Vous avez d’ailleurs la copie du contrat. Je crois que, selon ce contrat, j’ai le droit de reprendre les documents si une autre institution propose de les publier à de meilleures conditions que l’Institut hollandais. Il faut donc bien arranger le côté juridique.

Si l’Université de Chicago accepte l’idée de créer une section pour l’étude de l’histoire de l’Opposition russe ou du parti bolchevique depuis 1923, on pourrait s’adresser au menchevik Nikolaievsky qui, pour le paiement correspondant, pourrait, je crois, procurer beaucoup de documents et d’éditions rares.

Je crois vraiment qu’en donnant à ce plan des dimensions plus larges, on pourrait peut-être intéresser l’Université de New York ou quelque autre institut et qu’il vous serait possible de trouver une occupation assez bien rémunérée et en même temps très intéressante. Tout le monde se demande maintenant : Qu’est-ce que le bolchevisme, le stalinisme, le trotskysme, etc. ? Il faut donc que le monde de la science donne à cette question une réponse « scientifique ». Vous pourriez élaborer dans ce sens un mémorandum dans lequel nos archives n’entreraient que pour une partie.

Quant à Marguerite, je vous écrirai encore ce soir. Il est bien difficile de faire d’ici des suggestions précises, mais je ferai de mon mieux. Je n’ai pas réagi tout de suite à votre lettre pour ne pas détourner l’attention de Parijanine. Mais, puisqu’il y a des difficultés, je crois qu’il faut mener les deux affaires parallèlement.